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Pesticides amateurs

Pesticides amateurs

Puisque la nature recommence – un peu trop tôt – à chanter, quelques mots sur le jardinage, notre deuxième loisir préféré en France après le bricolage (au passage, où sont passées les 3h47 quotidiennes par foyer consacrées à la télévision?).

« Il n’y a point de petit chez soi. » Vrai quand on est à l’intérieur de ses murs, cet adage l’est aussi pour ce petit coin de nature où l’on a taillé, biné, bêché, tondu, planté, sarclé, paillé, cueilli, désherbé… Un micro-coin parfois : un pot sur un balcon rikiki, un cerisier solitaire sous lequel disputer quelques fruits aux oiseaux dans un jardin public, voire un germoir, dont nous vous apprenons à vous servir ce mois-ci pour fêter le printemps. Tour le monde veut cultiver son brin de verdure.

Voilà pourquoi les livres et sites internet consacrés aux balcons et aux terrasses sont légion, pourquoi on vous apprend à jardiner dans des sacs, sur les toits, dans des jardins partagés… Et pourquoi il n’y a rien de plus branché aujourd’hui que d’élever des poules en ville. Des sociétés proposent désormais leurs services paysagers à l’échelle de ces minuscules espaces urbains. Le jardin n’est jamais trop petit. Et ses perspectives thérapeutiques font aussi l’objet d’une bénéfique redécouverte en matière de santé publique.

À l’image des « jardins des simples », qui permettaient aux hospices d’autrefois de disposer de plantes médicinales, les « jardins de soin » se multiplient ainsi dans les centres médicaux comme outil de lutte contre le handicap cognitif.
La qualité de ce qu’on mange valant désormais plus que la quantité, on aime aussi de plus en plus se nourrir de ce que l’on a cultivé soi-même. Enfin, tout dépend de la manière dont on l’a cultivé. C’est à cette question que je voulais en venir.

Méfiez-vous des jardiniers!

« C’est cultivé dans mon potager, donc c’est bio », entend-on souvent. Et bien, rien n’est moins sûr ! D’abord, il se trouve qu’à l’hectare, les jardiniers amateurs sont de bien pires pollueurs que les agriculteurs. Ces derniers, aussi critiqués soient-ils, sont mieux formés à utiliser les produits phytosanitaires. Ils connaissent les plus dangereux et savent les doser alors que nous, jardiniers du dimanche, utilisons dé­sher­bants, insecticides et prophylactiques à coups de seaux et de pulvérisations prolongées. C’est-à-dire à des doses beaucoup plus concentrées que dans les champs. Et qui sont à multiplier par douze millions de jardins…

Les rayons des jardineries sont à l’image de cette navrante réalité, alimentée par la peur du puceron : encore truffés de produits nocifs ! Des produits que, selon l’Ademe, 20 % des 17 millions de jardiniers amateurs considèrent encore comme sans danger et que, ce mois-ci, la chaîne de jardineries écologiques Botanic nous demande… de rapporter tout de suite ! En échange, vous pourrez obtenir un bon d’achat pour découvrir ou faire découvrir autour de vous des alternatives plus respectueuses de l’environnement. D’autant plus faciles à utiliser dans nos espaces privés, propices à la rotation des sols et chevauchement des cultures, que dans les champs !

Restera à réfléchir à la question de l’eau. Car en matière de jardinage privé, les records sont là aussi. Un jardin consomme 15 à 20 litres par mètre carré, soit environ 20 000 litres par an pour 100 m². Un gouffre quand on pense que dans nos jardins malins, on cultive aussi peu de variétés que dans les cultures à grande échelle… Raison de plus d’aller faire un petit tour chez Botanic ? 

 

À lire : le «  Petit guide à l'attention des jardiniers amateurs » de l'Ademe, téléchargeable gratuitement.

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