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Fêtes de fin d’année : ces Français qui résistent au Père Noël

Fêtes de fin d’année : ces Français qui résistent au Père Noël

Noël n’est pas encore arrivé que la dinde trop cuite de maman vous remonte déjà dans le gosier, l’idée des cadeaux attrape-poussière de mamie vous donne de l’urticaire et l’humour gras de tonton vous fait rouler des yeux ? Rien de grave, vous n’êtes pas malade, vous faites juste partie de ces gens qui n’aiment pas Noël. Et vous n’êtes pas seuls ! Selon un sondage LCL en ville/OpinionWay de 2012, un quart des urbains ne fêteraient pas Noël. Tandis que 37 % l’expliquent par des raisons familiales, 27 % estiment qu’il s’agit d’une fête commerciale.

Un Noël surfait et commercial

Nadine, 50 ans, n’est pas une adepte de Noël. « Très longtemps, j’ai été malheureuse pendant cette période-là, raconte-t-elle. C’était un moment angoissant que je passais en apnée. Maintenant, j’ai moins de difficultés, je trouve que c’est surfait et commercial : quand on voit que les jouets arrivent dans les magasins dès la fin du mois d’octobre, c’est aberrant ! »
Selon le professeur d’anthropologie sociale et culturelle Dominique Desjeux, la baisse du pouvoir d’achat des ménages est aussi l’une des raisons qui obligent une partie de la population à envisager Noël autrement. « De plus en plus de personnes sont soumises à des dépenses contraintes : l’énergie, le logement, l’alimentation… Ces personnes sont moins sensibles à l’engagement anticonsumériste parce qu’ils ne se sentent pas concernés. En revanche, ils achètent moins parce qu’ils ne peuvent pas se le permettre », explique le sociologue.

Cadeaux utiles, d’occasion, faits main

Ainsi, cela induit de nouveaux comportements plus économes : fabriquer ses cadeaux soi-même, revendre ceux qu'on vous a offerts ou acheter d’occasion. Une étude TNS Sofres/La Poste réalisée en 2013 montrait que 28 % des Français ne se sentent pas gênés d’offrir des cadeaux ou un objet d’occasion à Noël, et que 31 % admettent avoir déjà revendu ou avoir l’intention de revendre des objets qui ne leur plaisent pas.


« Noël ? C’est surtout pour les enfants, admet Nicole, 41 ans, écolo affirmée, mère de deux enfants de huit et dix ans. Mais Comment voulez-vous y échapper ? Et surtout, comment expliquer à un enfant qu’il n’y aura pas de cadeaux parce que maman a des convictions ? Alors je fais en sorte, quand même, d’offrir des objets utiles, éducatifs ou en matériaux recyclables, comme des jouets en bois fabriqués en France et non dans une usine chinoise. »

Les écologistes voient rouge

Il est pourtant possible de montrer à nos chérubins que l’empreinte écologique du Père Noël n’est pas un cadeau pour la planète. C’est ce qu’a fait Ethical Ocean, qui a calculé son empreinte carbone. En une seule tournée de distribution, notre vieux bonhomme émet autant de gaz à effet de serre que le Qatar en un an : 69,7 millions de tonnes de rejets de gaz à effet de serre . « Abolissons le Père Noël, ses lumières maussades et sa glycémie inquiétante ! », s’insurge le philosophe écologiste Yves Paccalet sur le site Le Plus du Nouvel Observateur. « Ce poussah en surcharge pondérale se nourrit de mousse de foie, de dinde aux hormones, de glace trop sucrée et de champagne tiède. » Selon lui, Noël rimerait avec malbouffe, surconsommation électrique et pollution.

Dans cet esprit, le collectif Résistance à l’agression publicitaire (RAP) (http://antipub.org/) organise à l’approche des fêtes des manifestations anti-publicitaires et anticonsuméristes auprès des lieux qu’ils jugent être les temples de la consommation tels que les centres commerciaux. Avec le collectif au nom ironique L’Église de la très sainte consommation, ils se réunissent pour une messe satirique où ils prient à la gloire de la société de consommation, de l’argent et de la publicité. Pas sûr que le Père Noël réponde à leurs prières.

Bénévolat : le cadeau, c’est vous !

Si vous préférez de la chaleur humaine aux cadeaux, de nombreuses associations cherchent des bénévoles à l’occasion des fêtes. Les Petits frères des pauvres , par exemple, organisent chaque année des fêtes pour leurs bénéficiaires. La main-d’œuvre est toujours bienvenue pour assurer le service du repas ou l’animation. L’association propose aussi de se déplacer chez les personnes isolées pour passer la soirée en comité restreint. Les Restos du cœur, également, recherchent souvent des personnes supplémentaires pour les distributions alimentaires du soir du réveillon du 24 décembre. N’hésitez pas à vous rendre directement sur les lieux de la distribution, référencés sur leur site, pour proposer votre aide.

À écouter : l’émission « Les angoissés de Noël » du 15 novembre 2013 sur www.radiomedecinedouce.com.

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