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Vieux matelas : place au recyclage !

Vieux matelas : place au recyclage !

Même les matelas finissent par avoir besoin de repos ! Après sept à dix ans, la plupart finissent par voir leurs performances se dégrader sérieusement. Rien d’exagéré si l’on considère que l’on passe au moins un tiers de notre vie à dormir. En attendant, ce sont chaque année des millions de matelas qui sont mis au rebut en Europe : cinq millions rien que pour la seule France ! Problème, il n’y a pas de deuxième vie pour cette literie à bout de souffle. La gestion de ce type de déchets est même un casse-tête. Difficiles à incinérer, en partie composés de matériaux polluants, les matelas et sommiers représentent une source d’instabilité pour les sols des décharges ou des centres d’enfouissement spécialisés, où ils peuvent parfois mettre un siècle à se dégrader ! À bien y regarder, ces objets regorgent pourtant de matières premières potentiellement valorisables. Mais les choses évoluent. Des filières de recyclage pour literie usagée ont été mises sur pied en Allemagne, dans les pays scandinaves, ainsi qu’en Irlande ou au Royaume-Uni. Dans ce dernier pays, la firme Mattress Recycling Group organise par exemple une collecte sept jours sur sept, au niveau national et garantit 100 % de non-mise en décharge pour les matelas récoltés. Une bonne part des composants (70 %) de literie sont recyclés. Le reste est utilisé au sein de la division carburant de substitution du groupe et remplace l’utilisation de charbon.

92 % de valorisation !

En France, où un décret impose depuis juillet 2012 le recyclage et la valorisation des déchets issus de l’ameublement, le recyclage des matelas est aussi en bonne voie. En 2010, une première usine de recyclage a vu le jour à Limay, dans les Yvelines. Ouvert par Recyc-Matelas Europe, filiale d’une société canadienne active depuis 2007, ce premier site de déconstruction et de valorisation des matelas et sommiers traite 12 000 pièces par mois, soit près de 300 tonnes mensuellement. Son objectif : atteindre les 7 000 tonnes par an au cours du 1er semestre-2013 et ouvrir par la suite de nouveaux sites en France d’ici à la mi 2013. Le métal, le bois, le coton, le polyester, le tissu qui composent les matelas récupérés sur place sont écoulés au travers de différentes filières industrielles : industrie automobile (isolants phoniques), fabrication de tapis, isolation thermique, production d’énergie à partir de biomasse (bois), sidérurgie, aciérie, ferraillage… Recyc Matelas Europe, annonce un taux de valorisation de 85 % auquel il faut ajouter 7 % de valorisation énergétique (bois de chauffe). Soit 92 % de valorisation au total. L’objectif de l’entreprise est cependant de se rapprocher des 95 % dans les mois à venir. Ceci dit, elle n’est pas la seule sur ce créneau désormais porteur. Écoval, une autre usine de recyclage des matelas et meubles usagés, a été inaugurée début juillet 2012 en Ardèche. L’usine, filiale de Cauval Industries, premier fabricant de meubles français, possède une capacité de 100 à 150 000 matelas recyclés, et vise à terme les 450 000 matelas par an, soit à peu près 10 % des matelas jetés chaque année dans l’Hexagone !

Des matelas transformés en tatamis !

En Belgique, les choses n’en sont malheureusement pas encore là. Seule une petite partie des composants des vieux matelas est triée et récupérée dans les unités de tri-broyage du pays. Le reste aboutit encore le plus souvent dans les incinérateurs. Un peu dommage. Certaines initiatives existent cependant. Depuis 2011, le fabricant Auping et la firme Van Gansewinkel, active dans la collecte des déchets, ont ainsi instauré un système de récupération des matelas en fin de vie. La literie usagée sert de matière première pour de nouveaux produits. Les ressorts sont par exemple fondus en acier réutilisable. Le latex et le caoutchouc mousse sont réutilisés pour fabriquer des sous-tapis et des tatamis ! Toujours en Belgique, la firme Ikea reprend aussi les anciens matelas à l’achat d’un nouveau. Ils ne sont cependant pas recyclés, mais bien reconvertis en granulés qui servent de combustible alternatif pour la production de ciment ou de plâtre. La filière belge de recyclage des matelas reste donc encore à inventer. 

 

Plus d'informations

www.recyc-matelas.fr

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