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Quel futur green ?

Quel futur green ?

Le caractère professionnel de la maladie du vigneron a été reconnu par la Mutuelle sociale agricole. La plainte contre X vise donc les fabricants de ce produit, comme les services de l’État qui ont permis son utilisation. C’est une première en France. Une bonne nouvelle, qui laisse entrevoir d’autres procédures avec le soutien d’associations qui ne lâchent rien (Génération futures et Phyto-Victimes dans ce cas). Il suffit de laisser un peu de temps au temps, se dit-on. D’autres plaintes vont venir, et avec elles, d’autres interdictions de produits phytosanitaires. Mais le temps est aussi l’affaire des industriels comme Monsanto ou Bayer, qui ont bien compris que le vent tournait…

Juste avant que tombe l’info sur la plainte de Valérie Murat, on apprenait que la Commission européenne vient d’autoriser l’importation de dix-neuf nouveaux OGM. Mauvaise nouvelle. Encore quelques jours avant, que l’agriculture du Salvador, où les produits phytosanitaires des grands semenciers sont interdits depuis 2013, est en pleine expansion. Bonne nouvelle. Parmi les substances interdites au Salvador, le glyphosate présent dans le Roundup, qui fait l’objet en ce moment d’une campagne de lobbying honteuse des industriels en Europe (lire page 7), réunis en Glyphosate Task Force. Mauvaise nouvelle…

Le vocabulaire guerrier est là pour le dire, c’est un vrai combat­ qui se joue. Mais plutôt que de passer du sourire à la rage, regardons côté coulisses. Les fabricants tels que Bayer et Syngenta, alors même qu’ils bataillent pour maintenir dans nos cultures leurs pesticides et les OGM qui vont avec, développent des smart pesticides. Extrait d’ail, bicarbonate de potassium, insectes, phéromones… Ces biopesticides sont même l’enjeu du futur pour ces grandes sociétés productrices de chimie agricole. L’Allemand BASF table même sur ce secteur pour se développer en France. Monsanto (qui a aussi acquis l’un des plus grands centres de recherche sur les abeilles !) y a également fait d’importants investissements. Ces grandes sociétés rachètent aussi les start-up qui planchent sur le biocontrôle, qu’il s’agisse de micro-organismes, de champignons ou d’algues, comme l’algue brune capable de renforcer les défenses naturelles des céréales contre l’oïdium. Car comme pour dépolluer le corps, les plantes sont puissantes. La phytothérapie propose ainsi la chlorelle, la spiruline ou encore la phycocyanine présente dans les algues vertes pour détoxifier notre organisme de ces mêmes polluants, qui se retrouvent dans notre alimentation. D’autres végétaux servent 
aujourd’hui à purifier l’eau des piscines naturelles qui se construisent de plus en plus. Fini le chlore !

Non seulement l’agriculture biologique gagne du terrain, mais la nature, même trafiquée, a des limites intrinsèques, car les plantes OGM, comme nos organismes, résistent de plus en plus aux antibiotiques… Les grands semenciers en ont pris acte.

Et c’est là où le bât blesse. Car si Monsanto & Co réalise ces progrès, on est malgré tout en droit de craindre le pire pour la suite. D’autant plus si le Tafta offre à ces acteurs un blanc-seing en Europe. Conclusion : si l’on peut se réjouir des victoires juridiques et des progrès des agronomes, il ne faut pas pour autant abandonner le combat institutionnel. Peut-être s’interroger sur le fonctionnement de notre Union européenne. Ou prendre exemple jusqu’au bout sur le Salvador, qui revient à l’agriculture familiale. 

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