La fable de l’œnologue
J’ai commencé à donner mes premiers cours de vin il y a quinze ans. Il faut sans doute un peu d’audace et de culot pour proposer ses services en la matière quand on est un simple passionné, disposant seulement de quelques connaissances livresques, mais quand même d’une expérience non négligeable de la dégustation, principalement glanée auprès des nombreux vignerons chez qui j’ai toujours aimé me rendre. Ce sont eux qui détiennent la vraie connaissance du vin et qui, parfois, la transmettent de façon généreuse et sensible.
Nous sommes ainsi quelques passionnés, chacun dans sa spécialité (vous l’aurez remarqué, moi c’est le vin bio et naturel !), à transmettre une bribe de ce savoir. En amateur éclairé et, espérons-le, en toute humilité.
Nombre de mes collègues se sont formés auprès d’écoles qui passent en revue, dégustation à l’appui, les régions viticoles à travers le monde. Je suis passé par là jusqu’à un certain stade. Mais seulement une infime partie de ces professeurs de vin sont œnologues !
S’il y a bien une confusion à lever, c’est à propos de ce terme. Le « Petit Robert » nous apprend qu’un œnologue est un spécialiste de l’œnologie, qui est l’étude des technologies de fabrication et de conservation des vins. Et pour devenir un tel spécialiste, il est nécessaire d’accomplir au moins cinq années d’études universitaires (en France du moins) et de disposer de solides connaissances en chimie et en biologie. Les nombreux amateurs de vin enthousiastes qui assistent à des cours de vins ne suivent pas des cours d’œnologie, mais bien des sessions d’initiation à la dégustation, ce qui est en soi déjà formidable…
Et s’il en est un qui a beaucoup à transmettre, c’est bien Pierre Overnoy, grande personnalité du vin naturel dans le Jura. Procurez-vous d’urgence « La parole de Pierre », aux éditions Mêta Jura, un livre d’entretiens jubilatoires sur l’art de produire des vins sans artifices.