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Bio’ top à la pointe de la demande

Bio’ top à la pointe de la demande

Une ancienne façade d’estaminet en bois laqué rouge, mise au jour lors de travaux, annonce en lettres d’or « Aux classes laborieuses ». Se serait-on trompée d’adresse ? « Il y a quatre ans, après les travaux, certains ont cru que je venais d’ouvrir », s’amuse Eudes Serrurier, 42 ans, responsable de Bio’ top, dans le quartier Saint-Pierre. Cette surface de 80 m2 a pourtant ouvert en 2000, juste après La Vie claire et quelques indépendants dont Bio Planète, qui a fermé depuis.

Une offre collée à la demande

Les rayons ne sont pas surabondants, mais on trouve tout ce qu’il faut pour se nourrir sainement : épicerie, boissons, fruits et légumes, des céréales, laitages… Produits d’entretien et plusieurs lignes de cosmétiques complètent le panier de la ménagère. Côté marques, Bio’top fait dans l’incontournable : Émile Noël, Markal, Danival, Priméal, Vitamont, Douce Nature, Argiletz, Melvita… On trouve quelques originales comme Luna Terra, une marque belge spécialisée en produits biodynamiques. Enfin, le rayon frais – trois frigos – est à l’image de ceux de nombreux magasins bio : il y a de l’espace pour accueillir une offre qui devrait s’étoffer dans les années à venir. « Il faut se partager le marché », explique Eudes Serrurier en évoquant la place prise depuis un an par les gammes bio des GMS, les marques qui ont fui en supermarché, ou les trajets nécessaires pour s’approvisionner chez les producteurs de la région.

Dans une ville où la demande en produits bio n’est pas explosive, il faut coller à la demande du client. Bio’ top s’est inséré dans le paysage existant, entre deux voisins plus fournis en soins (rue Royale) et en compléments (rue des Quatre-Coins).

Kudzu, nori, agar-agar

En marge du centre-ville et éloigné du Vieux Calais animé, le magasin accueille peu de badauds, mais des consommateurs décidés, qui arrivent avec une idée en tête… Kudzu, nori, agar-agar, Pain des Fleurs ou Recettes de Céliane sans gluten, huiles de macadamia, de chanvre ou de blé, argile brute que l’on trouve de moins en moins en pharmacie, graine de courge vantée pour ses apports en magnésium et acides gras… Voilà ce qui part le mieux ici. « J’ai peu de clients qui n’achètent que du bio, à part des professeurs et quelques médecins, assez assidus », sourit Eudes Serrurier.

Une pointe de désenchantement dans la voix : « Ici, on est très en retard, je ne sais pas pourquoi, prenez le régime Dukan, à Calais, on en a entendu parler beaucoup plus tard. » Est-ce vraiment une mauvaise chose ? « Les clientes venaient chercher des kilos de son d’avoine pour faire des galettes avec des œufs, une belle ânerie », s’amuse le vendeur. Certaines lui ont ri au nez lorsqu’il leur a expliqué qu’un tel régime, beaucoup trop protéiné, dilatait aussi l’estomac… « Elles sont revenues me voir pour me dire que j’avais raison. » Ainsi va la mode. En bio, elle ne passe pas. 


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