Natexpo 2013, vitrine d’une bio moderne et passionnée
Le salon Natexpo, vitrine biennale de l’innovation sur le marché des produits bio, a ouvert ses portes fin octobre sur une myriade de nouveautés aux concepts travaillés et aux emballages reluisants. Étonnés, séduits, enthousiastes en découvrant toutes ces créations dans les allées feutrées du parc des expositions de Villepinte, nous n’en avons pas pour autant oublié que l’innovation, en 2013, commençait toujours dans les champs !
L’agriculture biologique développe chaque jour des techniques efficaces et alternatives à l’utilisation de produits chimiques. Par exemple, la technique de lutte biologique qui recourt aux prédateurs naturels d’une espèce animale ou végétale pour s’en débarrasser. La taille centrifuge modifie la répartition et la densité des rameaux des arbres et réduit ainsi le risque parasitaire tandis que la thermothérapie permet une conservation plus longue des pommes grâce à leur trempage dans une eau à 49 °C pendant trois minutes.
C’est grâce aux matières premières produites sur le million d’hectares français cultivés en bio que des produits innovants, surprenants et, pour certains, vraiment bluffants, permettent aux consommateurs aux goûts et besoins divers de trouver leur bonheur labellisé AB.
Un marché ultra-diversifié
En bio, on trouve désormais de tout, partout : des produits de base comme des œufs, du lait et des produits frais, même en supermarché ou chez l’épicier. Mais aussi des plats préparés, des pizzas, des sodas, du ketchup… Les marques, nouvelles ou anciennes sur ce marché qui se dit souvent opposé au « conventionnel », débordent d’idées pour rendre le quotidien du consommateur bio plus gourmand, mais aussi plus facile et pratique. Il y en a pour tous les goûts et même les plus mauvais. Il est désormais facile de manger bio et végan en faisant vite fait réchauffer un plat surgelé… La malbouffe existe aussi en bio et titille la conscience du consommateur soucieux de sa santé, mais gourmand. Si cela reste exceptionnel, mieux vaut que cela soit en bio…
Divin soda Bulles aux plantes Holypop se qualifie de soda botanic, il est issu d’une recette centenaire développée à l’origine par les Frères de la Sainte Famille à base de plantes alpines, auxquelles il a été ajouté quelques bulles et une touche de sucre de canne bio. Le goût végétal est divin. À ce soda, on donne le Bon Dieu sans confession. Holypop, Kario, bouteille de 33 cl, 1,90 €, en vente en magasins bio. |
Le boom des « sans »
« Sans gluten », « sans huile de palme », « sans produits laitiers », « sans produits d’origine animale »… Les produits bio s’allègent d’ingrédients susceptibles d’être mal tolérés, ou qui ne rentrent pas dans un régime spécifique type végétalien. Les consommateurs sont libres de choisir ce qu’ils mettent dans leur assiette sans pour autant s’empêcher de se faire plaisir ! Les intolérants au gluten peuvent maintenant craquer pour des tartines à la farine de châtaigne ou de sarrasin au petit-déjeuner et pour des hamburgers au dîner, les végétaliens savourer des saucisses végétales au goût fumé et de nombreux laits végétaux (avoine, amande, noisette, riz et même chanvre) qui remplacent aisément le lait de vache dans toutes les préparations.
Le plus nutrition
Les produits bio tristes, c’est fini depuis longtemps. Non seulement les marques rivalisent d’ingéniosité pour rendre les produits attractifs et lisibles d’un simple coup d’œil (ce qui n’était pas toujours le cas encore il y a cinq ans), mais elles s’évertuent à offrir au consommateur exigeant un produit bio réellement innovant, qui continue de se démarquer franchement de ses congénères conventionnels. Cette année, la tendance, initiée en 2010, est aux aliments stars qui s’invitent dans la composition de nombre de produits, même là où on ne les attendait pas. Un petit plus qui fait toute la différence : pâtes, potage ou chocolat à base de spiruline, miel, bonbons et crèmes de jour à la gelée royale, petits pois dans les jus de fruits… Le bio se démarque par son audace et sa volonté d’offrir au consommateur un produit à la qualité nutritionnelle quasi irréprochable.
Le salon, qui s’est tenu à Paris du 20 au 22 octobre, en est le reflet. Natexpo est en effet le salon professionnel dédié aux produits biologiques, écologiques et diététiques.
Les acteurs de la filière – producteurs, fabricants, distributeurs et spécialistes – s’y rencontrent depuis près de trente ans pour mettre en place, collaborer et imaginer la bio de demain.
Snacking sain La pause gourmande sans le sucre Pour les puristes qui refusent d’emporter des barres chocolatées hypercaloriques, même bio, pour le goûter, Accent Bio propose des ananas séchés au goût de miel, une friandise saine qui ravit même les plus dépendants au sucre. Dans la même mouvance, Comptoirs & Compagnies propose des petits sachets individuels de superfruits bio : baies de goji, physalis, morceaux de grenade et même fèves de cacao. Pour éviter le coup de barre. Ananas en rondelles Excellence, Accent Bio, sachet de 100 g, environ 5 €, en vente en magasins bio. Mix de Superfruits biologiques, Comptoirs & Compagnie, sachet individuel de 30 g, 2,45 €, liste des points de vente sur www.comptoirsetcompagnies.com. |
Se rencontrer pour faire avancer la filière bio
Cette année encore, les produits les plus innovants du secteur se sont illustrés lors de la remise des trophées, tandis que d’autres ont été mis en avant, tels de précieux bijoux, dans une vitrine lumineuse exposée aux yeux de tous les visiteurs. Le bio progresse fièrement et n’a pas peur de montrer qu’il peut être original, efficace, pratique, délicieux et amusant.
La bio innovante à l’honneur en 2013
Rencontre avec Élisabeth Mercier, directrice de l’Agence bio
Quel est le bilan de la production et de la consommation de produits bio en France en 2013 ?
Le bilan est très positif puisque le nombre de producteurs, de distributeurs et de consommateurs de produits bio a doublé en France en cinq ans. Cela a permis un grand élargissement de l’offre disponible ; de plus en plus de produits bio sont proposés au consommateur et facilement trouvables. Mais aussi plus de produits locaux ou fabriqués en France, car plus des trois quarts des produits bio vendus en France sont obtenus sur le territoire français. Aujourd’hui, le bio est capable de répondre pleinement aux attentes des consommateurs par une grande diversité de l’offre et de la qualité.
Quelles sont les grandes tendances de la filière ? Peut-on parler d’une filière bio innovante ?
Définitivement oui ! La filière innove ! Il y en a maintenant pour tous les goûts et tous les besoins. L’offre est de plus en plus large, j’ai même découvert sur le salon qu’il existait du lait aux graines de chanvre comme il en existe au soja ou à l’amande ! Certains produits sont audacieux et originaux, les formats et les conditionnements aussi sont de plus en plus adaptés à la demande.
Ne pensez-vous pas que cette offre multiple et diversifiée, avec des plats préparés, des pizzas, des biscuits et bonbons qui tentent de copier le conventionnel va à l’encontre de l’esprit du bio, qui prône un retour à la simplicité ?
Non, je ne crois pas à ce type de dérive. La consommation exceptionnelle d’une pizza bio ou d’un taboulé tout prêt bio n’est pas un mal et la différence de goût, comparée au même produit conventionnel, est sans appel. Plus d’un tiers des consommateurs bio déclarent que consommer bio les a amenés à changer leurs habitudes alimentaires. Manger bio, c’est avoir une consommation réfléchie et je ne pense pas que les consommateurs se laissent aller à la malbouffe, même bio. Le contexte de développement de la bio a élargi le champ des possibles et va permettre à la consommation bio de continuer à se développer car c’est en totale cohérence avec les attentes les plus fondamentales des consommateurs, mais aussi des pouvoirs publics. Nous sommes de plus en plus nombreux à avoir conscience que préserver notre environnement, c’est préserver notre bien-être.
Grand public Marjolaine, prolongation incontournable de Natexpo Du 9 au 17 novembre au Parc floral de Vincennes, le 38e salon Marjolaine fait suite, pour le grand public, à la présentation des innovations du marché spécialisé au salon Natexpo. Pour la première fois, le salon déclinera un thème dans tous les secteurs de l’exposition : en lien avec des associations militant pour la reconnaissance des plantes dans le quotidien des consommateurs (Association pour le renouveau de l’herboristerie, Association pour la promotion des préparations naturelles peu préoccupantes, Institut de recherche en agriculture biologique pour l’Europe, Syndicat des simples…), les « plantes sauvages de nos régions » seront à l’honneur d’une allée à l’autre ainsi que dans un pavillon dédié. Côté marché, Marjolaine importera la « galerie des nouveautés » de Natexpo, qui met à l’honneur une vingtaine de produits innovants (voir notre sélection dans les pages suivantes) et une majorité des marques présentes à Villepinte renouvelleront l’essai pour tenter de séduire, cette fois, non plus les acheteurs et diffuseurs potentiels, mais les consommateurs. L’aspect authentique et orienté vers la vie quotidienne du salon Marjolaine en fait un de nos rendez-vous annuels préférés. Belle surprise, cette année, 90 m2 seront occupés par un village Demeter franco-italien. Fromages, vins, charcuteries, huiles, épicerie fine… les visiteurs pourront faire connaissance avec l’univers précieux des produits issus de l’agriculture biodynamique. Au programme aussi, une trentaine de conférences et ciné-conférences, un café écolo tenu par Nature & Progrès, une randonnée Salades hivernales dans le bois de Vincennes et la très attendue remise du premier prix Femmes, Agriculture et Alimentation responsables. I. P. |