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Club Med à Samoëns : un désastre écologique annoncé

Club Med à Samoëns : un désastre écologique annoncé

(Mise à jour : jeudi 4 mai 2016.)

Un nouveau désastre écologique en perspective ? Le projet de Village Club de Samoëns, au fond de la vallée du Giffre (Haute-Savoie), aura sans aucun doute des conséquences importantes sur l'environnement, parmi lesquelles la suppression de zones humides (2109 m2) et un impact fort sur la biodiversité : les travaux chasseront les oiseaux, insectes et mammifères terrestres (chamois…) qui y vivent, empêcheront les amphibiens de s’y reproduire, et détruiront les œufs des orthoptères et des rhopalocères, dont l’azurée du serpolet. 

Autre point noir, à l’heure pourtant des exigences climatiques de réduction des gaz à effets de serre : la mise en place par la municipalité d’un service de navettes de bus fonctionnant jour et nuit pour monter à 2200 mètres, au démarrage des pistes.

Les vaches iront paître ailleurs...

Le luxe n’aimant pas la bouse, le projet, voté à l'été 2015 par le conseil municipal, impacte aussi les activités agricoles : la ferme communale d’alpage, trop proche du Club Med, sera déplacée pierre par pierre pour être reconstruite plus loin (coût de l’opération : 700 000 euros pour la commune) et son locataire, un exploitant titulaire d’une AOC pour son reblochon, AOC liée aux 6 hectares d’alpages où il fait paître ses 65 vaches laitières, devra faire brouter son troupeau ailleurs. Une contradiction évidente avec la loi montagne de 1985 supposée protéger les terres nécessaires au maintien et au développement des activités pastorales…

De la neige de culture fabriquée avec l'eau du lac

Autre pierre d’achoppement, le projet d’aménagement du domaine skiable, qui ne tient aucun compte des besoins de la station : il prévoit notamment la suppression d’une piste pour débutants et l’aménagement de la combe du Coulouvrier, une combe forestière pourtant située en dessous de 1500 m. « Du mauvais ski, sur de la neige de culture, fabriquée avec l’eau du Lac des Gouilles, pourtant à préserver ! », résume l’ancien champion du monde de ski François Dénarié, qui préside l’association environnementale Moderato Durabile à Morillon. Il est aussi craint que les divagations des skieurs sur la combe n’y rendent impossible l’hivernage des tétras-lyres, chamois, cerfs et chevreuils.

Un avocat spécialisé dans les projets inutiles

Plus d’une centaine de citoyens, regroupés en association Samoens aménagement 1600 depuis décembre 2015  ont déposé des recours et fait appel à un avocat spécialisé dans les grands projets inutiles, Maître Louis Cofflard. Le collectif ambitionnait de renégocier aussi les conditions de vente du terrain ainsi que les aménagements du domaine skiable… Face au mépris affiché par les promoteurs du projet, leur position s’est durcie, allant jusqu’à dire « non » au Club Med. L’attitude ne plaisait évidemment pas à la préfecture de Haute-Savoie, qui craint que les procédures judiciaires ne retardent le début des travaux. Aussi, les membres les plus actifs du collectif ont-ils été convoqués pour une entrevue avec le préfet, Georges-François Leclerc (celui-la même qui a décidé  en octobre 2015 d’abattre tous les bouquetins des Alpes!), le 15 avril 2016...

Écologie et citoyenneté : le Club Med n'en a que faire

« Ils nous avaient dit que c’était une petite réunion, que nous devions venir sans notre avocat. Heureusement que nous sommes venus avec : ils sont venus à 15 ! Nous n’étions que 5 du collectif ! », rapporte Johana Katz, membre de l’association. L’intimidation a eu raison de l’association qui a décidé, le 25 avril 2016 de signer l'accord de principe avec le Club Med, après qu’une ultime réunion avec ce dernier la veille au soir a fini de convaincre les derniers récalcitrants... ou presque.  La nouvelle a été annoncée à peine quelques heures plus tard dans le Dauphiné Libéréqui précisait cependant que  deux irréductibles propriétaires étaient toujours décidés à poursuivre le combat. Il n'en reste plus qu'un seul... Un de trop pour le Club Med qui a décidé le 3 mai 2016 de reporter ses travaux à l'an prochain, rapporte le Messager. Ils devaient démarrer le 19 avril 2016. 

 

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