Notre sélection de vins bio
Domaine de la Bregeonnette 2010
AOC muscadet-sèvre-et-maine
Ce domaine de 14 hectares en bio, certifié depuis 1991, est situé à 20 kilomètres juste à l’est de Nantes et à l’épicentre de la zone de production d’une appellation qui fait directement songer à un énorme plateau de fruits de mer. Peut-être est-ce utile de rappeler qu’exceptionnellement ce vin ne porte ni le nom d’un lieu géographique ni celui d’un cépage. Et aussi que le cépage en est… le melon de Bourgogne. Les sols et les vignes du domaine sont travaillés avec beaucoup de soin, les raisins de ce vin ont été vendangés à la main et les fermentations sont assurées par de bonnes petites levures indigènes. Comme il se doit, la couleur est jaune pâle avec des petits reflets verts, le nez est vif avec des notes d’agrumes et de fruit sec. Le vin est très présent en bouche, avec du fruit et de la rondeur, avec de la matière, suave et tranchant à fois. Bien joué pour un muscadet à ce prix, de la belle ouvrage (prix : 7 €).
Où le trouver
www.vinivert.com
Domaine Les Clapas
Cuvée L’abri 2010
Vin de France
Tiens, encore un Vin de France, sans chichis ni sulfites ajoutés ! C’est marqué sur la bouteille. Bon jus sombre, intense et lumineux. La couleur annonçait beaucoup de concentration, mais, au contraire, les arômes sont sur la griotte et le cassis, tout en légèreté. Et en bouche, c’est carrément gouleyant, avec des tannins bien serrés. Un vrai vin de soif, plein de fraîcheur, ce qui est quand même un tour de force avec seulement du cabernet sauvignon sous le capot. Ce vin est produit sur un domaine d’une douzaine d’hectares par Jérôme Jouret dans la vallée de l’Ibie, un affluent de l’Ardèche. Le paysage, calcaire et lunaire à la fois, est fascinant, avec des piscines naturelles creusées dans le rocher. Et puis on n’est qu’à un jet de pierre d’un autre vigneron pure nature installé dans la vallée depuis plusieurs décennies, Gilles Azzoni. Autant de raisons de passer par là cet été : autoroute du Soleil, on sort à Montélimar, direction Aubenas et on y est. Les vins rouges de ce domaine, et celui-ci particulièrement, sont à boire d’un trait, légèrement frais, sur des grillades dans le jardin (prix : 9,20 €).
Où le trouver
www.petitescaves.com
Domaine Michel Guignier,
La Bonne Pioche 2009,
AOC Beaujolais Villages
Michel Guignier est installé en hauteur, dans le nord du Beaujolais, entouré des crus Fleurie et Chiroubles. Sept hectares en biodynamie travaillés au cheval, vendanges bien évidemment manuelles, levures indigènes et sans ajout de produits d’aucune sorte à la vinification. Comme indiqué sur l’étiquette : c’est un vin « pur jus » ! Nous voilà rassurés : cela peut paraître une évidence mais c’est loin d’être le cas avec les vins industriels. Ici, la jolie couleur d’encre nous indique une belle concentration de matière et d’arômes. Au début, le nez est sur la griotte, puis arrivent cassis et poivre blanc. L’aération le met en place. Superbe fraîcheur en bouche, avec un côté soyeux qui rappelle les plus nobles pinots noirs, et tous ces arômes qui se combinent avec grâce. Voilà un vin fin, naturel, élégant, à servir un peu frais sur une lotte au curry farcie d’ail des ours (prix : 13,30 €).
Domaine Georges Descombes,
Morgon 2010,
AOC Morgon
Georges Descombes, plus connu sous l’appellation non contrôlée Le Noune, travaille beaucoup et avec un savoir-faire exceptionnel. Il doit forcément animer pas mal de dégustations, alors parfois il est fatigué. Mais il possède une capacité impressionnante de s’endormir dans n’importe quelles circonstances pour mieux rebondir quelques instants plus tard. Personnage éminemment sympathique qui a retenu toutes les leçons des grands anciens, dont bien sûr Marcel Lapierre et autres P’tit Max, Thévenet, Foillard… Ses vins sont remarquables. Le domaine de dix-sept hectares est partagé en ordre décroissant en appellations Morgon, Brouilly, Régnié, Chiroubles, Beaujolais-Villages et Beaujolais générique. Notre magnifique morgon du jour, d’une couleur cerise foncée, offre des arômes de fruits mûrs, sur la mûre justement et la groseille, avec un zeste d’orange et une touche légèrement réglissée. En bouche, il est généreux, avec du fruit qui croque, des saveurs qui explosent et de jolis petits tannins qui pointent le bout de leur nez. Pour finir, cela donne un vin structuré, concentré, joyeux et velouté, complexe, à boire dans l’urgence parce que c’est bon, mais qui pourra aussi vieillir en cave quelques années. À déguster avec gourmandise sur une épaule d’agneau au four, accompagnée de croquettes de polenta (prix : 11,80 €).
Pour se procurer ces vins
La Bonne Pioche : Vins nature, www.vinsnature.fr
Morgon : La Note rouge, www.lanoterouge.com
Domaine Jorel, cuvée
Pétaillat 2009, vin de pays – 13,70 €
Ce domaine de six hectares se niche à Saint-Paul-de-Fenouillet en plein Roussillon, dans un décor naturel de pierre et de montagne austère mais splendide, à 40 kilomètres à l’ouest de Perpignan. Et aussi à un jet de caillasse de schiste de Maury, où l’on produit un délicieux vin doux muté à base de grenache noir et qui se marie à merveille avec les desserts au chocolat noir (ou avec un cigare de qualité pour les amateurs). Manuel-Franck Jorel produit du maury bien sûr, mais nous avons dégusté cette cuvée de Pétaillat qui est un vin rouge sec, sans sucre résiduel donc, à majorité de grenache noir avec une pichenette de carignan. Vendanges manuelles, pas de levurage ni autre ajout de produit œnologique pendant la vinification, et un soupçon de sulfite à la mise en bouteille pour protéger le travail. Un égrappage complet pour éviter la verdeur, une longue macération de 40 jours, plus un élevage en barrique pendant 12 mois donnent un vin couleur rubis, avec de puissants arômes de garrigue caillouteuse, de cassis et de moka. Avec une touche d’eucalyptus. En bouche, le grenache en met plein les papilles avec une matière très généreuse et des tannins plutôt présents ! Le vin est complexe, charnu, aromatique et puissant. Il est conseillé de le carafer une heure avant de servir, à 16 °C maximum, sur des perdreaux à la catalane puisqu’on est tout près. À noter que ce vin plein de caractère et de soleil pourra vieillir en cave pendant au moins dix ans.
Terra Tangra,
Mavrud 2008 – 9,55 €
Terra Tangra est une exploitation bulgare de 400 hectares dont le vignoble s’étend au sud du pays, le long du fleuve Maritsa, tout près de la frontière avec la Grèce et la Turquie. On y cultive des cépages français bien connus tels merlot, cabernet sauvignon, cabernet franc, syrah, petit verdot et malbec, mais heureusement aussi des cépages locaux comme le rubin et le mavrud en rouge. En blanc, le domaine reste sur les classiques chardonnay, sémillon, sauvignon, traminer et viognier. Notre cuvée 100 % mavrud est d’une couleur cerise tirant légèrement sur le grenat, marquant ainsi une touche de saine évolution. Le nez est bien expressif, avec des fruits rouges, et plutôt fin. Très gourmand en bouche, avec de la matière et une surprenante et agréable fraîcheur malgré ses 14 % en alcool. Les tannins sont fondus. Le vin est non seulement bien fait mais procure un réel plaisir gustatif. À marier avec un plat de viande mijoté. C’est paraît-il le premier vin bulgare issu de raisins biologiques. En tout état de cause, ce vin fait magnifiquement oublier les pénibles cabernets sauvignons bulgares à trois francs six sous qui sont apparus dans les rayons des supermarchés il y vingt ans pour trouer nos estomacs délicats… Bienvenue au renouveau du vignoble bulgare, et en bio qui plus est !
Pour se procurer ces vins
Pétaillat : 28 rue Arago, 66220 Saint-Paul-de-Fenouillet. Tél. : 04 68 59 19 31, domainejorel@orange.fr
Terra Tangra : www.vinodis.com et www.vinogusto.com
Château Lassolle,
Le Rouge qui Tache, Vin de France – 9,90 €
Vin de femme, produit par Stéphanie Roussel dans l’aire d’appellation Côtes du Marmandais (rive gauche de la Garonne, juste en-dessous de Marmande et 80 kilomètres au sud-est de Bordeaux). Vignoble en biodynamie, vendanges manuelles, pas de levurage et même pas de sulfites. 100 % abouriou, cépage bien local, qui donne une couleur opaque et un nez de fruits : cassis, framboise, myrtille et cerise. Sans oublier une note de poivre rose et de torréfaction. Le tout, très joyeux en bouche et littéralement croquant. Les tannins sont bien fondus et souples. Le vin, au début un peu rustique, se révèle plutôt fin et complexe après quelques minutes d’aération. En fait, c’est du velours, avec beaucoup de fraîcheur et d’enthousiasme. Une sorte de morgon nature du Sud-Ouest ? En résumé, c’est un pur délice, on a envie d’en boire ! Il a accompagné avec succès (heureusement j’en avais plusieurs exemplaires) des cannellonis maison, bourrés d’ail des ours.
Château Gaillard,
Le Sylphe, 2009,
Vin de France – 12,70 €
Mathieu et Sylviane Bouchet sont installés à Montreuil-Bellay, à 20 kilomètres au sud de Saumur, sur 7 hectares de vignes. Ils ont succédé à François Bouchet, qui était un véritable pionnier et prosélyte de la biodynamie dans le vignoble. Château Gaillard est certifié en biodynamie depuis 1962. Cette cuvée est à 100 % cabernet franc, également vendangé à la main, non levuré, vieilli en vieux fûts de chêne qui ne donne pas de goût idiot de vanille, non filtré et même pas sulfité à la mise en bouteille. Couleur cerise sombre, nez de fruits mûrs, on est sur un vin de Saumur à l’ancienne, plein de belle matière, dense et velouté. Les tannins sont fins et le vin est prêt à boire après un petit passage en carafe. Encore un vin en appellation Vin de France, plein de classe, qui se marierait bien avec un lapin aux raisins.
Pour se procurer ces vins :
Rouge qui Tache, www.ethiquettes.fr
Le Sylphe, www.vins-etonnants.com