La saga de la couleur, épisode 1 : la coloration à travers l'histoire
Depuis toujours, le cheveu revêt une symbolique historique et psychologique profonde. Dans toutes les cultures et à toutes les époques, il a véhiculé un sens social, conscient et inconscient, très fort.
Il existe cinq couleurs naturelles de cheveux : noir, brun, châtain, roux et blond. Et deux couleurs découlant d’une pigmentation réduite : le gris et le blanc. Comme les cheveux sont aussi par excellence symbole de beauté, de séduction et de sensibilité, les femmes surtout, mais aussi les hommes, ont toujours cherché à les sublimer en les coiffant, en les coupant ou en les colorant pour cacher leurs cheveux blancs ou, simplement, changer de tête.
On estime ainsi que l’origine des colorations végétales date de plusieurs millénaires, en Orient comme en Occident. Remontons le fil du temps…
Dans l'Eypte ancienne. Les égyptologues ont découvert que Ramsès II se colorait les cheveux pour cacher ses cheveux blancs. Les couleurs les plus employées étaient alors le noir et le roux, notamment avec l’utilisation du henné comme colorant naturel, qu’on trouve encore de nos jours.À l’époque, le henné était incorporé dans du sang de bœuf ou bien des têtards brouillés. Ces deux techniques étaient utilisées pour les différentes couleurs qu’elles apportaient aux colorations. Pour les colorations noires, on utilisait de l'indigo, encore employé de nos jours.
La coloration indigo est extraite d’une plante nommée l’Indigofera tinctoria ou encore indigotier. C’est un arbuste utilisé comme plante tinctoriale, c’est à-dire pour teindre, principalement dans la teinture de textile comme le jean. La feuille de l’indigotier est une des sources naturelles de la teinture bleue d’indigo. Cette teinture est aujourd’hui synthétisée.
Chez les Romains. Dans la Rome antique, le henné était mélangé à des herbes pour les colorations rouges, ou à des fleurs de safran pour colorer les cheveux en blond (une couleur déjà à la mode !). D’où le terme de « blond vénitien » encore utilisé de nos jours.
En Inde. Réputées pour la magnificence de leurs cheveux, les Indiennes utilisaient le henné pour les nettoyer, leur donner du volume et les protéger. Naturellement colorant, le henné apportait en plus brillance, souplesse et soyeux.
Le henné (Lawsonia inermis) existe depuis plus de 9 000 ans. Les feuilles de cette plante contiennent un pigment naturel de couleur rouge orange lawsone, dont la quantité dépend de la température à laquelle la plante a poussé. La poudre de henné naturel est obtenue à partir des feuilles de la plante trempées dans de l’eau, séchées, puis réduites en poudre de fine granulométrie. Le henné peut être combiné ou non à des substances végétales et minérales pour obtenir un grand choix de couleurs sur les cheveux et la peau. On trouve ainsi des hennés blond, châtain miellé, châtain clair, châtain foncé, brun grenat et noir : ce sont des mélanges de henné naturel et/ou de henné neutre avec d’autres poudres de plantes colorantes et actives (cannelle de Ceylan, brou de noix, indigo, hibiscus, camomille, café... ).
Au Moyen-âge. À l’époque médiévale, les femmes se teignaient ou se décoloraient les cheveux pour pouvoir obtenir une chevelure blonde ou rousse. Ces tons représentaient à l’époque la beauté féminine et les rayons du soleil. Il existait plusieurs techniques pour embellir sa chevelure en blond : il fallait laisser ses cheveux au soleil de nombreuses heures ou bien faire cuire de la paille d’avoine ou des fleurs de genêt.
Pour le roux, les femmes utilisaient du safran, une épice qui provient d’une plante nommée le Crocus savitus. Pour se teindre les cheveux en brun, les femmes mélangeaient de la noix de Galles dans de l’eau de pluie et faisaient mijoter ce mélange avec des feuilles de noyer. Enfin, pour obtenir des cheveux noirs, elles appliquaient un produit composé de rouille de fer, de noix de galle, de brou de noix, et de l’alun et faisait cuire l’ensemble dans du vinaigre.
À la Renaissance. Au XVIe siècle, les femmes qui se teignaient en « blond vénitien » obtenaient cette couleur en exposant seulement leur cheveux au soleil et en les recouvrant d’un mélange de miel d’alun et de soufre. Cette coloration était alors très à la mode.
Au XVIIIe siècle, les colorations perdirent de leur importance au profit de la poudre blanche dont les hommes, tout comme les femmes, parsemaient leurs cheveux. Une tendance qui, au XIXe siècle ne correspondait plus aux attentes des femmes qui, au contraire, recherchaient de la couleur.
Aux XIXe et XXe siècles. En 1818, un scientifique français, Louis-Jacques Thénard, découvre l’eau oxygénée. Néanmoins, elle ne sera pas employée à des fins esthétiques avant 1879. On l’utilise alors pour décolorer les cheveux. En 1863, le chimiste allemand August Wilhelm von Hofmann découvre la phénylènediamine, une sorte de diamine.
Les diamines sont des composés organiques comportant deux groupes amines, eux-mêmes dérivés de l’ammoniaque que l’on utilise en coloration capillaire. La phénylénediamine est aujourd’hui utilisée dans pratiquement toutes les colorations capillaires que l’on peut trouver dans le commerce. C’est elle qui est mise en cause dans la dangerosité des colorations chimiques aujourd’hui qui touche en premier les coiffeurs qui les utilisent.
Enfin, 1909 est une année importante pour la teinture des cheveux : c’est le 30 juillet de cette même année qu’Eugène Schueller fonde la Société Française de Teintures pour les cheveux qui deviendra plus tard L’Oréal.
Biocoiff
Depuis sa création, Biocoiff s’inspire de l’utilisation ancestrale des plantes et perpétue la tradition en proposant dans ses deux salons parisiens (place jeanne D’Arc dans le 13e et rue des Ciseaux dans le 6e) des colorations 100 % végétales. Ces soins sont sans danger pour les coiffeurs et coloristes qui les manipulent et conviennent aux personnes à la peau sensible, souffrant d’allergies cutanées, mais aussi aux femmes enceintes, allaitantes ou sous traitement lourd.
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