Développez les huit intelligences de vos enfants !
Lorsque les fées se penchent sur notre berceau, elles nous dotent de huit intelligences. C'est en tout cas ce qu'affirme la théorie des intelligences multiples, développée en 1983 par Howard Gardner, professeur en cognition et éducation à Harvard1. Selon cette approche, chaque individu sur la planète possède à la naissance un bouquet d’intelligences qu’il développera plus ou moins au cours de sa vie, en fonction de caractères biologiques, familiaux, sociaux et éducatifs.
Il n’y a pas que le QI dans la vie
L’intelligence, selon Gardner, est un phénomène trop complexe pour être quantifié par des tests standardisés, qui s'attachent en particulier à la logique et l’intelligence abstraite. La théorie des intelligences multiples vient surtout jeter un pavé dans la mare du système scolaire. « L’intérêt exclusif de l’enseignement formel pour les compétences logiques et langagières peut léser des individus doués dans d’autres intelligences », pointe Howard Gardner, défenseur d’un enseignement veillant au développement de toutes les formes d’intelligences. On ne peut que lui donner raison : notre capacité à apprendre s’avérerait nettement supérieure à ce que l’on pense.
Seulement voilà, l’être humain est doté d’une mécanique sophistiquée. Schématiquement, trois cerveaux interagissent dans le processus d’apprentissage : le cerveau reptilien, le cerveau limbique et le néocortex. En gros, si le cerveau reptilien, le plus archaïque – en lien avec la survie et vecteur de stress – se sent en insécurité (si l’on est, par exemple, constamment mis en échec en raison de faiblesses en mathématiques), il ne donne pas son feu vert, bloquant l’accès aux autres étages cérébraux. Or c’est dans le néocortex que se loge notre palette d'intelligences, notre créativité, notre capacité d’adaptation et de réflexion. Tandis que le système limbique, associé aux émotions (positives et négatives) est, lui, le réceptacle de l’apprentissage. Ainsi, une remarque négative aura-t-elle plus d’impact que dix retours positifs, car notre cerveau est câblé pour détecter en priorité le négatif. Question de survie ! Si l’enfant se sent nul, qu’il ne prend pas de plaisir à apprendre, il est simple de comprendre que le stress engendré enverra des feux rouges et enrayera tout le processus d’apprentissage.
Huit Octofun
Formée aux intelligences multiples, Françoise Roemers-Poumay, conseillère pédagogique et formatrice d’enseignants en Belgique (elle intervient en France sur demande), s’est inspirée de cette théorie pour créer une méthode pratique qui développe le potentiel de chaque enfant. Ainsi sont nés les Octofun. Rigolos, colorés et déclinés sur plusieurs supports pédagogiques (livre, jeu de cartes, jeu de mémoire, autocollants, livret de famille…), ils parlent aussi bien aux enfants, qui se les approprient vite, qu’aux adultes. « Chaque membre de la famille Octofun incarne une intelligence particulière. Chacun de nous possède ces huit Octofun, en proportions variables. Tout au long de l’existence, on peut les développer. Chaque Octofun arbore un symbole spécifique sur sa tête, soit à gauche, soit à droite, selon l’hémisphère cérébral sollicité. Par exemple, Mélofun est surmonté d’une note de musique sur la droite, puisqu’il sollicite davantage l’hémisphère droit. Ces huit boules d’énergie, au potentiel incroyable, sont très différentes, mais complémentaires. Constamment à l’affût de stimulation, lorsqu’une boule emmène l’autre dans le plaisir de l’apprentissage, ses propres forces s’en trouvent décuplées », explique Françoise Roemers-Poumay.
Faire d'une boule deux coups
On peut donc mixer les intelligences et faire, par exemple, un cours de mathématiques dans la cour de récréation, en intégrant le mouvement. « Jusqu’à l’âge de 15 ans, une des trois intelligences dominantes des enfants est l’intelligence corporelle-kinesthésique, avec l’intelligence musicale et l’intelligence visuelle-spatiale. Obliger les enfants à apprendre constamment assis sur une chaise est donc une aberration », souligne la conseillère pédagogique. Lors de la dernière année scolaire, elle a ainsi coaché sept écoles dans une même commune du sud de la Belgique, vérifiant sur le terrain les bienfaits des Octofun. « Les enfants comprennent très vite qu’ils ont tous les Octofun en eux, mais que certaines « boules » sont plus ou moins grosses, selon chacun. Cela valorise la différence, développant l’estime de soi. Les enfants saisissent aussi qu’ils peuvent les faire grossir. » À l’image de cet élève qui s’exclamait, tout fier : « J’ai fait grossir mon Alphafun ! » Cette dynamique active permet aux enseignants et aux parents de porter un regard neuf sur l’enfant. « On ne se focalise plus seulement sur ses faiblesses, on cherche aussi où sont ses richesses ! »