Couches lavables, couches jetables : quel choix pour l’environnement?
En matière d’impact environnemental, le match entre les couches jetables et les couches lavables semble joué d’avance. De la naissance à l’acquisition de la propreté, un enfant utilise en moyenne 3 800 couches jetables, autant de déchets qui finissent pour la plupart incinérés, plus rarement en décharge. Par comparaison, il lui faudra « seulement » une trentaine de couches lavables, qui passeront en machine 137 fois.
Pourtant, l’étude de l’Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe) dont sont issus ces chiffres (2012) bat en brèche le préjugé. « Les couches lavables présentent d’autres impacts sur l’environnement notamment à travers les consommations d’eau et d’électricité », souligne l’agence. Emily Spiesser, du service consommation et prévention de l’Ademe, précise : « Pour les couches lavables, l’incidence est forte au moment de l’extraction des matières premières et de l’utilisation. Pour les couches jetables, elle intervient plutôt à la fabrication et en fin de vie ».
Les couches lavables, sous condition
À y regarder de plus près, le match est plus serré. Tout dépend en fait de la façon dont la couche lavable est utilisée. L’association France Nature Environnement, qui s’est penchée sur la même étude, précise : « Si les couches lavables sont lavées à 90 °C et qu’elles sont séchées au sèche-linge, elles auront un impact en équivalent CO2 nettement supérieur aux couches jetables (jusqu’à 75 % de plus). À l’inverse, si les couches sont lavées à 60 °C et séchées à l’air libre, les impacts en équivalent CO2 pourront être réduits de 13 % par rapport aux couches jetables et de 37 % si elles sont réutilisées par un second enfant ».
France Nature Environnement affirme néanmoins sa préférence pour la couche lavable : « En matière de déchets, il est incontestable que les couches lavables permettent de réduire considérablement les quantités », avec seulement 284 kg de déchets produits par enfant contre 800 kg pour les couches jetables. L’association ajoute que plusieurs organisations ont contesté cette étude sur les hypothèses choisies (température de lavage, utilisation de tissu non biologique, lessive non écologique…).
Forêts durables
Quand bien même… Cette étude sonne comme un soulagement pour les (nombreux) parents découragés par les couches lavables. Celles-ci ne représenteraient en effet que 4 % du marché. Force est de reconnaître qu’on en vante beaucoup les mérites, mais que les consommateurs restent peu nombreux à les adopter, compte tenu de leurs contraintes. La diminution du poids de la couche et le choix de matériaux renouvelables font partie des leviers d’amélioration. La mention bois FSC signifie par exemple que la cellulose est issue de forêts gérées durablement, comme chez Tidoo, Bambo Nature, ou Love and Green. Les marques Wiona ou Douce Nature vont plus loin avec un film protecteur conçu à partir d’amidon de maïs.
Tous ces produits ont en outre banni le chlore et utilisent bien moins de polyacrylate de sodium, ces petites billes de gel hyper absorbantes, que les couches traditionnelles. « L’Ademe recommande d’opter pour des couches portant le label Nordic Swan, le seul qui prend en compte le cycle de vie du produit dans sa totalité », complète Emily Spiesser. Vous le trouverez chez Bambo Nature et dans les culottes d’apprentissage de Tidoo. La fabrication française (Tidoo, Bio Babby, Love and Green) a-t-elle une incidence ? Non, répond Emily Spiesser : « Dans le cas des couches, le transport n’est pas une étape du cycle de vie où les impacts environnementaux sont significatifs ». Reste l’aspect social de l’argument. Et bien sûr, toujours, les critères de santé qui impliquent le choix du bio.
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