Choisir sa préparation à l'accouchement, les conseils de Marceline Marceline Carpène-Retailleau
Bio Info : Comment se passe la préparation classique à l'acouchement ?
Marceline Carpène-Retailleau : Toutes les futures mamans ont droit à huit heures de cours de préparation à l’accouchement avec des sage-femmes On peut les commencer à partir du deuxième trimestre (4e mois) et elles se terminent au début du 9e mois, puisque le BB peut arriver. Ces cours sont remboursés à 100% par la Sécurité sociale. Ils se prennent soit à la maternité, soit à l’extérieur en libéral - il suffit de regarder dans les Pages Jaunes ou sur internet. Il n’y a pas beaucoup de dépassements dans les cours de préparations. Compter 30,14 € la séance, remboursés dans les cinq jours avec la Carte Vitale.
B. I. : Les futures mamans sont-elles bien informées de ces modalités et combien ont recours à cette préparation ?
M. C.-R. : On ne leur dit pas toujours à la maternité. Il y a aussi les femmes qui savent, mais qui s’en passent, soit parce qu’elles ont déjà accouché plusieurs fois, soit parce qu’elles travaillent… Il y aussi celles qui se disent : je n’en ai pas besoin puisqu’il y a le péridurale, or il y a quand même besoin de savoir respirer avant la pose de la péridurale. En gros, environ 65% de femmes suivent une préparation à l’accouchement. Dans les maternités les groupes sont souvent plus importants. En libéral, moins. Travaille en petits groupes permet de prendre du temps. Un temps qu’on n’a pas non plus en consultation avec le gynéco.
B. I. : En quoi consiste la préparation dispensée par une sage-femme ?
M. C.-R. : C'est un cours théorique où on aborde l’allaitement, les soins de l’enfant, le nécessaire à acheter (je dis ce qui est nécessaire et ce qui est superflu) et tout cela sans le propos commercial. Plus des cours pratiques où on apprend la respiration, la mobilité du bassin et la poussée du bébé (parfois avec le papa). En dehors d’une préparation suivie, les femmes trouvent une information disparate, contradictoire et qui traite beaucoup du pathologique. En ce qui me concerne, je fais à la carte selon les besoins de la maman. par exemple, si c’est son premier enfant, elle aura besoin des cours théoriques, pas si c’est son 3e. Une femme qui n’a pas eu de cours, le jour de l’accouchement, peut être paniquée. Je donne aussi une information sur les indications des actes médicaux afin que la dame sache quoi demander le jour J.
B. I. : Justement, comment êtes-vous présente pour orienter les décisions au moment de l'accouchement ?
M. C.-R. : Une sage femme est responsable de la physiologie, elle est là pour la soutenir. Mais elle peut aussi induire des actes médicaux, par exemple en décidant de rompre la poche des eaux (ce qui implique la péridurale)… La péridurale se pose jusqu’à 8 d’ouverture du col, pas après. On peut dire non. Il y a aussi un massage à faire pour éviter la péridurale. C'est important. Si tout se passe bien, je conseille aux femmes de demander d’aller en salle de pré-travail, où il n’y a pas de médicalisation.
B. I. : Et parmi les autres préparations disponibles, lesquelles recommandez-vous ?
M. C.-R. : Il y a le yoga, où on travaille beaucoup la respiration, mais aussi la position, la mobilité et la poussée du bébé ; les cours peuvent être suivis en couple. J’ai appris cette pratique avec Bernadette de Gasquet, ancienne professeur de yoga, qui l’a adapté à la maternité. Je constate que les futures mamans qui ont pratiqué pendant la grossesse savent mieux respirer, sont plus souples, ont moins mal au dos. Les mouvements se reproduisent à la maison, un peu chaque jour. Il y a aussi la sophrologie, mais elle n'aborde la mobilité. L'haptonomie est plus un travail de la relation entre la maman, le bébé et le papa, mais pas de la respiration. Ma spécialité est le chant prénatal, à travers lequel je travaile aussi la respiration. De manière générale, le chant permet de travailler la position, le son apporte une capacité de détente supplémentaire par rapport à la seule respiration et un lien avec le bébé. On apprend à poser sa voix, bien se tenir, écouter (notamment quand on chante un peu faux)… Les cours équivalent à des cours de chant professionnel : j’ai fait du chant.
B. I. : Le bébé est-il sensible aux sons?
M. C.-R. : Il perçoit les sentiments qui sont dans les sons. Je ne sais pas du tout s’il perçoit les sons en eux-mêmes. C'est très différent. Le bébé est très sensible aux sons comme la voix de ses parents. Si la maman écoute une symphonie, il percevra qu'elle est dans quelque chose qui l'élève, mais il n'en tirera rien pour lui. Il vaut mieux écouter des musiques qui sont en lien avec l’enfance. Je propose des berceuses de ma composition. On est dans l’ambiance de la petite enfance et on se détend en même temps. Il y a aussi des musiques qui permettent d’inclure l’aîné. Par exemple « Sur la Lune», où on se met dans du grand… dans la Nature.
B. I. : Pour les sportives, y a t-il des sports recommandés pendant la grossesse ?
M. C.-R. : La nage, le vélo, la marche… tout ce qui est doux, tranquille et continu. Il faut éviter tout ce qui fait faire des à coups. Le yoga est plutôt une activité de relaxation. En plus de la préparation, il est bon d’aller nager à la piscine, où il y a souvent des cours pour les femmes enceintes. Après la naissance, surtout, on ne reprend pas le sport avant la rééducation périnéale!