Électricité verte : ce qu’il faut savoir pour faire son choix
En 2007, le marché de l’énergie, qui était jusque-là sous le monopole public d’EDF, s’est ouvert à la concurrence. Certains fournisseurs d’électricité se sont spécialisés dans les offres vertes, en proposant une électricité issue des énergies renouvelables. Car il existe plusieurs façons de produire de l’électricité : les énergies fossiles (gaz, charbon, fioul), le nucléaire et les énergies durables comme l’hydraulique, l’éolien, la géothermie, le solaire ou la biomasse.
Contrat écolo pour une électricité pas toujours verte
En réalité, le particulier qui souscrit à une offre verte n’est pas forcément approvisionné chez lui avec de l’électricité écolo. En effet, il est impossible de déterminer la provenance de l’électricité distribuée. Dans les réseaux électriques, les électrons issus de modes de production durable et non durable sont mélangés et aucun moyen ne permet de les différencier.
Aucune garantie, dès lors, que votre lave-linge tournera 100 % aux énergies renouvelables, malgré votre contrat. En revanche, ce que vous assure votre offre, c’est qu’une quantité d’énergie durable équivalente à celle que vous avez consommée sera réinjectée dans les réseaux.
Des garanties qui n’en sont pas
Tous les fournisseurs d’énergie verte ne s’approvisionnent pas chez des producteurs durables. Un tour de passe-passe rendu possible grâce aux garanties d’origine : ces attestations sont délivrées par une entreprise mandatée par l’État aux producteurs d’énergie pour chaque mégawattheure d’électricité verte produite.
Ainsi, pour 400 mégawattheures, un producteur durable recevra 400 garanties d’origines. Or ces 400 certificats peuvent être vendus indépendamment de l’électricité à n’importe quel fournisseur. Un fournisseur peut donc s’approvisionner uniquement en nucléaire tout en achetant des garanties d’origine pour « verdir » son offre.
Enercoop, le seul « 100 % durable »
Il est préférable, en conséquence, de s’attarder sur l’énergie que votre fournisseur achète ou produit à travers son mix énergétique. Mieux, regardez ceux qui réinvestissent leurs intérêts dans les technologies durables, ou s’approvisionnent en énergie diversifiée, comme l’éolien ou le photovoltaïque. C’est le cas d’Enercoop, seule coopérative en France à s’approvisionner à 100 % auprès d’une centaine de producteurs durables sur le territoire.
Les prix sont, en revanche, 18 % plus élevés en moyenne que ceux d’EDF. « Nous payons le prix réel de l’énergie, qui est plus chère que le nucléaire », explique Judith Schneider d’Enercoop. Pour l’instant, le marché de l’électricité verte reste marginal. Il séduit avant tout les consommateurs militants. Car consommer vert va de pair avec la maîtrise de sa consommation d’énergie. Encore faut-il en être convaincu.