L’herboristerie du Père Blaize fête son bicentenaire
Pour le bicentenaire de son herboristerie, la rue Méolan s’est parée de fleurs et de plantes, l’opéra de Marseille a prêté le bureau de la Traviata et toute l’équipe a remonté le temps, habillée comme au XIXe siècle. Cette « pharmacie du Bon Dieu », comme la qualifie Martine Bonnabel-Blaize, en a vu passer des générations. Venues enfants avec leurs grands-mères, les trentenaires sont devenues clientes de cette herboristerie, où l’on vient pour l’écoute et le conseil personnalisé. Dans cette ville multi-ethnique qu’est Marseille, les Maghrébins, Comoriens, Malgaches, Antillais ou Réunionnais viennent se fournir ici en plantes, adeptes d’une médecine traditionnelle chère à leur cœur. L’équipe a appris le nom des plantes en langues étrangères et vit entourée de senteurs. « Tu trouves pas que ça sent Blaize ? », avaient ainsi résumé deux passagères d’un autobus tandis que Martine Blaize les croisait vêtue de sa blouse de travail…
Depuis 2013, l’officine a été reprise par Cyril Coulard, un pharmacien entrepreneur que la dernière descendante à la tête de l’herboristerie, Martine Bonnabel-Blaize, qualifie de « fils botanique » à défaut de fils biologique. Fils d’une fervente cliente, Cyril Coulard fait partie dès la fin de son doctorat des sceptiques à l’égard de la chimie de synthèse et de l’industrie pharmaceutique. C’est fortuitement mais naturellement que sa route va croiser celle de l’herboristerie du père Blaize, qu’il considère comme « le Saint Graal » des pharmaciens. L’officine utilisait au départ 250 plantes. Elle en compte aujourd’hui plus de 800, et s’intéresse aux nouvelles découvertes que nous révèle encore la phytothérapie.
À lire sur le sujet : "L'herborsiterie, on a tout à y gagner", interview du Dr Jean-Michel Morel.