Les ampoules LED : à choisir en consommateur éclairé
Nos yeux sont de plus en plus exposés aux diodes électroluminescentes (LED) qui, parce qu’elles consomment peu d’énergie, remplacent peu à peu les ampoules « classiques ». Problème : nombre de LED blanches émettent en fait une lumière bleue. Or le Dr Cécilia Sanchez Ramos, de l’université Complutense (Madrid) explique qu’« une exposition répétée à la lumière bleue peut entraîner des lésions irréversibles de l’œil ». Mais les professionnels de l’éclairage affirment que son étude (2012) ne se base pas sur une exposition réaliste : qui peut fixer à vingt centimètres de distance une source lumineuse équivalente à une lampe à incandescence de 100 watts pendant 12 heures consécutives ?
Méfiez-vous des marques distributeur
Pourtant, de l’avis même de ces professionnels, il convient de suivre quelques conseils d’utilisation : « Mieux vaut choisir une marque connue, forcément conforme », suggère Jean-Charles Gaunet, expert auprès de l’Association française de l’éclairage (AFE), qui forme les professionnels et informe le public. « Avec les marques distributeurs, on peut avoir de mauvaises surprises. » Tant pour la norme CE (Conforme aux exigences de l’UE) que pour la norme de sécurité photobiologique (IEC 62471). De fait, cette dernière est rarement détaillée sur l’étiquette, alors qu’elle comporte quatre groupes de risque (de 0 à 3), le dernier (groupe 3) étant le plus dangereux. « Seuls les groupes 0 (sans risque) et 1 (sans risque dans les conditions normales d’utilisation) sont autorisés à la vente et dans les lieux publics », assure le Syndicat français de l’éclairage, qui regroupe les fabricants.
Certains, comme Lucibel, mettent en avant la certification de tous leurs produits dans le groupe 0. Mais chez Osram, ces mentions sont absentes de l’emballage. Le service de communication de l’entreprise se contente d’expliquer : « Les ampoules à flux non dirigé (ampoules rondes type bulbes) sont toutes dans le groupe 0, le groupe 1 comprend les ampoules à flux dirigé (spots) ».
Couvrez vos LED !
L’emballage ne mentionne souvent que le flux lumineux, exprimé en lumens (lm), et la température de couleur, exprimée en kelvins (K). Jean-Charles Gaunet conseille de préférer les ampoules émettant une lumière blanche chaude (inférieur à 2 700 K, comme les ampoules à incandescence) plutôt que froide car « leurs diodes sont recouvertes d’une couche de phosphore tellement épaisse qu’elle bloque les rayonnements nocifs de la lumière bleue ». Quant aux lumens, plus il y en a, plus il y a risque d’éblouissement, surtout lorsque les dispositifs d’éclairage donnent à voir les LED nues.
Ainsi les guirlandes décoratives à LED, placées généralement loin des yeux, ne sont pas considérées à risque, alors que les lampes torches à LED sont dans le groupe 2 : elles sont nocives si l’on fixe la lampe en fonctionnement. Ne fixez jamais une LED dans les yeux à moins de 20 centimètres !
C'est d'ailleurs un des deux éléments qui définissent les Conditions normales d'utilisation : l'éclairage doit être indirect ou
avec un système de protection ; et être utilisé à plus de 20 centimètres des yeux (comme toute source lumineuse). Avis aux amateurs d’écrans (smartphones, tablettes, etc.), qui fonctionnent aussi avec des LED blanches, en particulier lorsqu’il s’agit d’enfants de moins de 7 ans...
Fonctionnement
Les LED en bref
Une LED consomme très peu d’énergie (7 à 12 fois moins qu’une ampoule à incandescence en ce qui concerne les LED de catégorie A+ ou A++) et donne, plusieurs dizaines de milliers d’heures durant, une lumière froide ou chaude selon que sa température de couleur est supérieure ou inférieure à 3 000 K (Kelvins).
Sa capacité à éclairer dépend de son flux lumineux, donné en lumens (lm), et non plus de sa puissance électrique. Pour donner un ordre d’idée, 360 lumens d’une LED classée A+ (6 W) équivalent à une ampoule à incandescence de 40 watts. C. D.
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