Anne Vausselin : "les plantes sont plus puissantes que la chimie"
Bio Info : Comment l’intérêt de votre famille pour les cosmétiques naturels est-il né ?
Anne Vausselin : Notre père et moi-même sommes ingénieurs chimistes de formation. Notre intérêt pour les cosmétiques vient de là. Personnellement, j’ai commencé par travailler dans un grand groupe. Cette expérience m’a permis de comprendre ce qu’était la cosmétique industrielle. J’ai alors pris conscience des problèmes liés à la fabrication et à l’usage de ces produits. Quant à notre passion pour les plantes, c’est dans notre culture, nous avons grandi avec.
Et la création d’Aroma-Zone ?
Aroma-Zone est née à la fin des années 1990 avec l’émergence de l’engouement pour les cosmétiques naturels. Nous avions envie de partager notre savoir et de faire connaître les vertus des plantes et des huiles essentielles. L’objectif : fournir les outils qui permettent de choisir en conscience les soins que l’on applique sur sa peau.
Qu’est-ce que les cosmétiques naturels offrent de plus que les cosmétiques conventionnels ?
La sécurité ! Les cosmétiques naturels c’est 100 % de matières premières végétales. Ces éléments sont bien mieux connus et maîtrisés que ceux utilisés dans la cosmétique conventionnelle. À cela, il faut ajouter un intérêt écologique majeur. Avec la cosméto naturelle, on limite le recours aux procédés chimiques coûteux en énergie et aux matières premières non renouvelables comme le pétrole, largement employés par l’industrie de la cosmétique conventionnelle. Enfin, la nature offre des produits aux propriétés très puissantes, bien plus puissantes que ce l’on peut obtenir au moyen de la chimie.
Au départ, Aroma-Zone était un site uniquement destiné à la vente d’huiles essentielles et végétales. Qu’est-ce qui vous a poussée à développer votre activité ?
A. V. Tout cela est venu très naturellement. En 2000, nous lancions le site de vente d’huiles essentielles. Comme pour les appliquer sur la peau, il est nécessaire de les diluer, nous avons décidé de proposer des beurres, des hydrolats et des cires à nos clients. Après cela, nous avons commencé à produire des émulsifiants permettant de stabiliser les préparations. Et, petit à petit, nous avons élargi notre gamme. Puis, nous nous sommes intéressés aux contenants et au matériel nécessaire à la fabrication des soins (batteur électrique, mini-fouet, matériel de compactage des poudres, moules...).
Comment expliquez-vous le succès d’Aroma-Zone ?
Je pense que c’est lié à notre ADN. Nous ne sommes pas des vendeurs mais des scientifiques. Nous offrons
du vrai, de la transparence et une information scientifique. Les grands scandales sanitaires ont réveillé un besoin de connaissance et de maîtrise concernant les produits que nous utilisons au quotidien.
Nos clients sont aussi très sensibles à notre engagement dans la dynamique du commerce équitable. Nous effectuons nos achats directement auprès des producteurs et tenons à les rémunérer au prix juste. Tout comme nous tenons à revendre nos produits à des tarifs raisonnables. Ceci est rendu possible car nous n’avons ni frais marketing ni frais publicitaires. Dans cette même lignée, nous n’avons que des packagings et contenants recyclables et réutilisables. Tous sont d’ailleurs fabriqués en Europe.
Comment choisissez-vous vos produits et les producteurs avec lesquels vous travaillez ?
Nous bénéficions d’un réseau de fournisseurs avec lesquels nous travaillons depuis le début. Nous avons bâti avec eux une vraie relation de confiance. Et comme nous travaillons en direct avec les producteurs, nous disposons d’informations très précieuses pour juger de la qualité des produits (lieu et mode de culture, date de récolte et de distillation...). Enfin, nous procédons à des analyses de qualité à réception de chaque commande. Nous sommes dans un processus d’amélioration en continu.
Selon vous, quelles sont les raisons de l’engouement pour les cosmétiques faits maison ?
Il y a d’abord cette volonté claire de maîtrise des produits que l’on se met sur la peau. Depuis, l’éclosion des scandales sanitaires et le travail effectué par les médias, les Français ont pris conscience de l’existence des risques sanitaires et des problèmes écologiques liés à l’usage des cosmétiques conventionnels. Le coût est aussi un argument important. Les soins faits maison coûtent dix à vingt fois moins cher que les produits conventionnels. Enfin, il ne faut pas négliger l’aspect créatif. Il y a aujourd’hui un retour du home made et la fabrication de ses propres produits de beauté s’inscrit dans cette tendance. On le voit bien lors de nos ateliers, il y a une envie de faire soi-même, de jouer avec les textures, les odeurs, les couleurs.
Avez-vous des projets pour l’avenir ?
Nous travaillons sur deux gros projets : la sortie de notre nouveau site internet et l’ouverture d’une boutique- atelier parisienne dans des locaux plus spacieux qu’actuellement. Le tout est prévu pour la rentrée de septembre et nous permettra de développer nos actuions pédagogiques.