L'éloge de la lenteur en cosmétique

L'adage dit « Chi va piano va sano ». Version Slow Cosmétique, ça donne quelque chose comme « qui consomme moins, consomme mieux ». Inspirée du mouvement Slow Food, la Slow Cosmétique prône un retour à l’authenticité. Elle se veut être une réponse à la boulimie de produits qui, par voix marketing et photoshopée, font des promesses qu’ils ne tiendront pas. « L’impact écologique et psychologique de la cosmétique actuelle est très lourd pour la planète, pour notre portefeuille et pour notre état d’esprit. Face à ce constat, certains se disent qu’une autre cosmétique est possible », explique Julien Kaibeck, chef de file de cette mouvance.

La Slow est donc un retour à l’essentiel, un manifeste en action pour une beauté plus naturelle, plus saine et plus raisonnable. Une charte publiée sur le site de l’association Slow Cosmétique définit les contours du concept. Elle s’articule autour de quatre grands thèmes, piliers de cette mouvance à tendance éthique et écologique. Premier critère de compatibilité slow : l’intelligence. « Le produit doit répondre à de réels besoins de la peau », précise Julien Kaibeck. Un cosmétique intelligent reconnaît les besoins dermatologiques fondamentaux (nettoyage, hydratation, protection). Il évite les ingrédients inactifs ou inutilement transformés ainsi que les composés susceptibles d’améliorer l’aspect de la peau au détriment de la santé d’autres parties du corps.

Les dérivés du pétrole bannis

La cosmétique slow est aussi une cosmétique raisonnable. « Elle ne crée pas de nouveaux besoins et limite le nombre de produits et gestes nécessaires au maintien d’une peau en bonne santé », développent les slow addicts. Pour être considéré comme slow, un produit ne promet pas de résultats irréalisables ! Exit donc la crème miracle qui efface les rides en dix jours et transforme les peaux matures en peau de bébé. Pour être slow, il faut aussi être écolo. Les formules des soins contiennent exclusivement des ingrédients naturels. Les parabènes, polymères et autres polluants dérivés du pétrole sont bannis.

Le processus de fabrication et les emballages doivent enfin être propres et avoir un impact environnemental limité. « La slow cosmétique est formulée et pratiquée dans le respect de l’homme dans toute sa complexité », stipule la charte, qui érige l’aspect humain comme le dernier principe fondamental de la slow cosmétique. Une attitude slow consiste donc à exclure tout ingrédient potentiellement toxique pour l’être humain. Tout comme elle s’interdit les retouches qui visent à dissimuler ou à tromper ses potentiels clients. Enfin, comme le commerce équitable le prescrit, les cosmétiques se vendent et s’achètent à un prix raisonnable, reflet de la qualité réelle de sa formulation ou du service rendu.

Mention Slow pour les meilleurs

Depuis septembre 2013, l'association Slow Cosmétique attribue sa mention aux marques et enseignes, qu'elle juge compatibles avec sa charte. « Il s’agit d’offrir à tous une sorte de guide d’achat de la slow cosmétique, explique Sébastien Chicot, coordinateur de l’association Slow Cosmétique en Italie et chef du projet, mais aussi de récompenser les produits, marques et artisans qui partagent nos valeurs. » Le jury s’appuie sur un questionnaire faisant référence à la composition des produits ainsi qu’aux politiques de ressources humaines, d’emballage, de prix et d’achat des matières premières.

Une plateforme de vente en ligne permet depuis avril 2015 de se fournir en produits exclusivement Slow en direct des fabricants.

Photo : Savonnerie Herbe Folle (Nature & Progrès, mention Slow Cosmétique).

À lire sur le sujet : Le palmarès Slow cosmétique 2014 sur Féminin Bio

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Palmarès 2013