La N-acétylcystéine, l’outil détox aux multiples vertus
La N-acétylcystéine, aussi baptisée NAC, est un dérivé synthétique de la cystéine, un acide aminé non essentiel qui peut être synthétisé dans l’organisme à partir de méthionine. La cystéine est un des trois acides aminés constitutifs du principal antioxydant endogène de l’organisme : le glutathion. Ce dernier est une molécule d’importance majeure pour l’organisme puisqu’il va y être le chef de file de la lutte contre les radicaux libres – les radicaux libres sont des composés chimiques très réactifs capables d’endommager les différents constituants cellulaires en leur volant un électron – et donc un agent puissant de détoxification agissant à plusieurs niveaux. La N-acétylcystéine est le précurseur du glutathion le plus efficacement absorbé au niveau intestinal et métabolisé, surpassant en cela la prise de glutathion même.
Détoxification et protection antioxydante
La N-acétylcystéine est d’emploi courant en médecine depuis plus de trente ans. Son principal usage y était réservé aux intoxications sévères au paracétamol (acétaminophène) causées par une ingestion de cet analgésique à des doses supérieures à 8 g par prise. De telles doses sont susceptibles de causer de graves atteintes hépatiques et rénales en générant de grandes quantités de radicaux libres oxydant les protéines et les lipides du foie et des reins et pouvant conduire à l’hépatite ou à l’insuffisance rénale. Durant ces attaques radicalaires, de grandes quantités de glutathion sont utilisées par les cellules. En tant que précurseur du glutathion, la N-acétylcystéine s’est révélée être un restaurateur efficace du pool de glutathion et donc un antidote parfait pour prévenir les dommages hépatiques et rénaux liés au paracétamol et par extension à d’autres médicaments présentant une toxicité hépatique. La N-acétylcystéine est donc un allié puissant en cas d’intoxication médicamenteuse, par les métaux lourds, l’alcool ou autres polluants chimiques comme les pesticides. Elle est par exemple également administrée pour contrer les effets oxydants néfastes des produits de contrastes iodés utilisés en imagerie médicale (scanners, coronographie, …) sur les reins.
Son potentiel antioxydant pourrait également expliquer la protection qu’elle confère contre le cancer, et plus particulièrement le cancer du côlon et des poumons, ainsi que l’aide qu’elle apporte aux porteurs du virus du SIDA en inhibant la réplication virale et en maintenant une réserve de glutathion adéquate afin que le corps du malade ne puise pas dans les protéines des muscles pour récupérer de la cystéine nécessaire aux défenses antioxydantes.
Dans le traitement des pathologies pulmonaires et ORL, la NAC doit à ses groupements soufrés des capacités mucolytiques et se révèle donc être une très bonne prévention des maladies respiratoires (bronchites, toux persistante, …).
NAC contre TOC
Le stress oxydant a un rôle certain dans les atteintes neurologiques. En attaquant les lipides et protéines des cellules nerveuses, les radicaux libres altèrent le fonctionnement de ces dernières et amplifient les phénomènes inflammatoires dont l’implication dans des pathologies telles la dépression, la schizophrénie, la maladie de Parkinson, d’Alzheimer ou encore les troubles addictifs (tabac, alcool, drogues) ou obsessionnels compulsifs (TOC) est avéré. En étant capable de passer la barrière hématoencéphalique qui protège le cerveau de l’apport sanguin de molécules nocives à son fonctionnement, la NAC concourt à y restaurer un taux de glutathion prévenant les dommages oxydatifs et à y optimiser le fonctionnement des neurotransmetteurs. Elle représente donc un espoir certain dans le traitement des maladies psychiatriques.
Halte aux infections respiratoires hivernales L’hiver se profile à l’horizon avec son cortège de rhumes, otites, sinusites, bronchites, voire grippes. Le pouvoir antioxydant et mucolytique de la NAC en fait un excellent moyen de prévention de ces pathologies hivernales, particulièrement pour les fumeurs et les personnes sensibles souffrant d’emphysème, de bronchopneumopathie chronique obstructive ou de bronchites chroniques. En cas de maladie déjà déclarée, des études ont montré que la prise de NAC réduisait la durée des symptômes. Elle est en outre sans danger pour les enfants au-delà de 2 ans. Parlez-en à votre thérapeute. |
Où la trouver ?
La N-acétylcystéine peut vous être prescrite par votre médecin, mais est également disponible en vente libre en pharmacie, magasin diététique ou sur internet. Les doses journalières conseillées varient entre 600 et 1 500 mg. L’usage en est déconseillé en cas de grossesse.