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Des légumes bio pour redonner dignité à la terre familiale

Des légumes bio pour redonner dignité à la terre familiale

C’est dans leur ferme Le Chant des oiseaux que le sympathique couple d’agriculteurs formé par Chantal et Jean-Pierre Cornée se consacre au maraîchage et à l’arboriculture. Les parcelles cultivées sont identifiées par des noms d’oiseaux : du pouillot véloce pour la plus petite au busard pour la plus grande, en passant par la mésange charbonnière, la chouette chevêche.… Ce n’est pas un hasard, mais le signe de l’amour et du respect que Chantal et Jean-Pierre portent à la nature.

Retour aux sources

L’agriculture bio est pour eux un retour aux sources, « au bon sens sage et sain de l’agriculture paysanne d’autrefois ». Celles que leurs parents et grands-parents pratiquaient (Chantal est « née dans le bio », dans le Jura). « J’ai vécu à Tourcoing où mes parents étaient installés, jusqu’à mes 20 ans, raconte Jean-Pierre. Après des études agricoles, j’ai eu envie de reprendre en 1982 la ferme de mes grands-parents. À l’époque, il ne restait que le bâtiment, les terres étaient louées à d’autres personnes. » Il doit à ses souvenirs d’enfance à la ferme son attachement aux paysages du bocage de l’Avesnois et à la terre familiale qu’il va s’efforcer de retrouver petit à petit.

Pépinière d’essences locales

La terre n’est pas un bien matériel mais « un attachement, une continuité, la vie ». « Que je soigne aujourd’hui l’arbre que mon grand-père a planté est essentiel. » Chantal a rejoint Jean-Pierre en 1985. Il venait, trois ans plus tôt, de créer une pépinière aux essences locales et anciennes d’arbres fruitiers, en lien avec le verger conservatoire régional qui allait voir le jour en 1984.

L’idée lui est venue de faire pousser quelques légumes en attendant que les arbres portent leurs récoltes. « Je n’avais jamais rien semé de ma vie, j’ai donc appris sur le tas en allant rencontrer les associations d’environnementalistes et écologistes du coin, qui m’ont sensibilisé à l’agriculture biologique. J’ai retrouvé les pratiques de l’agriculture paysanne de mes grands-parents et au fond, ça me correspondait complètement. » Jean-Pierre en est convaincu, la culture en bio est la seule issue aujourd’hui. « Industrialiser l’agriculture conduit à sa perte. C’est une hérésie de faire un seul champ de 20 hectares de blé. Plus c’est grand, plus il y a de problèmes. L’agriculture doit rester comme un jardin : des petites structures riches de biodiversité. Quand tout est bien pensé, bien fait, le rendement est plus grand, la production de plus grande qualité nutritive et les variétés bien plus résistantes. On a cru que l’engrais allait sauver le monde, l’essai est raté. Il faut revenir à des choses plus sages et plus saines, seules possibles pour la survie et le bonheur des gens. On est bien plus heureux dans une belle nature ! »

Le goût du circuit court

Jean-Pierre et Chantal Cornée-Mougeot approvisionnent leurs clients sur les marchés et dans les magasins bio de Maubeuge et d’Avesnes. « C’est bon de se sentir attendus sur les marchés. On aime connaître nos clients et discuter avec eux. Ils s’intéressent à notre travail et nous rencontrent à la ferme une fois l’an. » Ils ont le goût du circuit court mais ne souhaitent pas créer d’AMAP : « trop de contraintes pour la préparation des paniers et nous n’aimons pas imposer le contenu d’un panier à nos clients ».

 

L’art du compromis

Leur métier et leur vie ne font qu’un, tout est lié. Heureux assurément de faire ce qu’ils font, même si le maraîchage bio n’est pas de tout repos. « Notre vie, c’est l’art du compromis avec le temps et la météo. » Pas de temps mort entre leur verger de 9 hectares et leurs cultures de 3 hectares. Les légumes poussent en pleine terre : des variétés anciennes qu’ils affectionnent, des dizaines de tomates différentes et même des aubergines et des poivrons sous les 2 000 m2 de tunnels ! En ce moment, ils testent d’autres variétés anciennes : les haricots Princesse de Lille, la mâche de Comines ou encore la laitue de Berlaimont. Et Jean-Pierre renoue avec sa passion de jeunesse en faisant pousser des poiriers en espalier.

Il rêve aussi d’un Avesnois converti à 100 % au bio : « Il ne manque pas grand-chose, le terroir est tellement incroyable ! Vous imaginez le goût du beurre si la flore regagnait nos bocages ? Et un territoire 100 % bio, ce serait une première nationale ! 

Pratique

• Vente à la ferme Le Chant des oiseaux, sur commande,
30 rue de Flaumont, 59440 Sémeries.
Tél. : 03 27 59 08 33.
• Sur le marché de Fourmies le samedi matin.
• Sur le marché du Vieux-Lille, place du Concert, le dimanche matin.

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