Alors, qui est le plus fort ?
Notre dossier sur le ménage naturel a suscité de nombreux messages de votre part. Il vous a beaucoup plu. À moi aussi, figurez-vous. Car j’étais loin de connaître toutes les astuces délivrées par les spécialistes du ménage naturel sous la plume de Sophie Bartczak. Ces dernières semaines, j’ai essayé celles que je n’avais pas eu le temps de tester... et d’autres encore, au gré de conseils échangés entre nous.
Enrober sa robinetterie d’essuie-tout imbibé de vinaigre d’alcool à moins de 1 € le litre. Déboucher sa baignoire avec des cristaux de soude, frotter cols et manches de chemises de savon de Marseille avant passage en machine, faire briller ses bijoux avec du blanc de Meudon... Comme pour les médicaments ou l’alimentation, c’est un vrai chemin de redécouvertes qui se poursuit. Hier semé d’incrédulité (un nettoyant bio, pffff !), il provoque toujours plus d’étonnements. Mais, en voyant des robinets retrouver leur premier éclat en une nuit grâce à du simple vinaigre d’alcool, et ma baignoire débouchée aux cris- taux de soude comme jamais le Destop n’y était parvenu, j’ai fini par avoir un sentiment bizarre... Nous aurait-on pris pour des pigeons ?
Les personnes de ma génération ont grandi avec l’idée que l’arsenal de produits d’entretien proposé dans les magasins conventionnels était indispensable. Super-décapants pour le four, super-blanchissants pour la lessive, super-dégraissants (et comme si un seul n’était pas suffisant,Ajax pour les vitres, Cif pour l’évier, Bang pour la gazinière...). Pour induire l’idée de légitime défense contre les microbes, les fabricants conti- nuent d’user de métaphores guerrières. Pistolets et mousses en bombes vont nous délivrer de la crasse domestique ! On ne serait pas choqués de voir Destop se présenter un jour dans un packaging camouflage.
Ce qui est incroyable, c’est que les solution naturelles, dans de nombreux cas, ne se contentent pas d’être plus économiques et moins polluantes : elles sont aussi jusqu’à deux ou trois fois plus efficaces ! Monsieur
Propre, qui fait de la gonflette, s’il avait vraiment été un homme, aurait du choisir ce camp-là.
Comment a-t-on pu se laisser berner par son clin d’œil au point d’acheter un nettoyant ménager qui, outre son inutilité, contient du méthylisothiazolinone (MIT), un agent chimique susceptible de provoquer des allergies et de l’eczéma ?
Pourquoi tous ces sous dépensés pendant des années, tous ces achats obligatoires et pénibles dont on se passerait bien sur la liste de courses ? On se disait bien, quelque part dans notre inconscient de consommateur, que cette dépendance aux produits chimiques était absurde. De nombreux ménages la prennent encore comme un sacrifice à consentir pour la pro- preté. Mais, croyez-moi, un jour il faudra bien que « Mr. Clean » se range de notre côté ou retourne d’où il vient...
Je vous souhaite à tous de nombreuses prises de conscience et d’aussi nombreuses occasions de témoigner auprès de vos proches des belles redécouvertes que nous faisons ensemble.









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