Allaiter, c’est la santé !
Reprise du travail, réticences culturelles et difficultés d’organisation : malgré l’envie, pas facile de donner le sein en Belgique. La nature n’a pourtant rien fait de mieux pour combler les besoins nutritifs et affectifs des petits d’hommes. Le point et nos conseils pour allaiter en toute sérénité.
Carla Bruni, Mathilde de Belgique, Laetitia Casta, Marion Cotillard… Les people s’y remettent depuis plusieurs années et s’en enorgueillissent. Pourtant, la Belgique, comme la France, accuse un beau retard en matière d’allaitement.
Des statistiques ? Justement, il y en a peu et celles qui existent commencent à dater… En 2003, près de 70 % des femmes belges étaient ainsi initiées à l’allaitement à la maternité, contre un peu plus de 50 % en France. Selon une étude de la Commission européenne, elles étaient, la même année, à peine 10 % à allaiter après six mois et le chiffre retombait à 5 % après douze mois.
La situation est tout aussi inquiétante et même pire de l’autre côté de la frontière française : en 2005, 33 % des nouvelles mamans y allaitaient après un mois, et un peu plus de 5 % seulement après deux mois. Ces chiffres, en léger progrès par rapport à la situation des années 1980, le sont moins au regard des pratiques dans les pays du nord de l’Europe, où les Norvégiennes et les Suédoises sont aujourd’hui 98 % à nourrir leur bébé à la sortie de la maternité ! Les Suédoises sont toujours 65 % à donner le sein après quatre mois, comme en Suisse. Et en Norvège, 48 % des femmes allaitent encore après neuf mois.
Le fait que les Scandinaves aient neuf mois de congé maternité contre quatre en Belgique (et trois en France) explique en grande partie ce décalage, mais pas entièrement. « La sécurité croissante donnée par les laits modernes, la propagande commerciale sur les laits industriels, l’apparente facilité offerte par ces produits, le malheureux terme de “maternisé” donné un temps par la loi aux laits infantiles [et] la notion mal comprise de libération de la femme comptent parmi les causes les plus importantes », avancent les docteurs Leonel Rossant et Jacqueline Rossant-Lumbroso sur le site Doctissimo.
Comme eux, de plus en plus de médecins reconnaissent pourtant que l’allaitement maternel est un enjeu de santé publique, pour les enfants mais aussi pour leurs mamans. Plusieurs études réalisées sur le sujet montrent que nourrir son bébé le protège de nombreuses maladies infantiles : diarrhées, otites, problèmes ORL… Selon la Haute autorité de santé en France, il favorise sa croissance physique et affective, renforce le lien mère-enfant, augmente leur immunité à tous deux et réduit les coûts, non seulement en lait artificiel mais aussi en soins (pour un nourrisson, sur six mois, une famille dépense environ 2 000 € de lait en poudre).
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La politique « baby-friendly » du gouvernement porte ses fruits En 2009, la sénatrice chrétienne-démocrate (CD&V) Sabine de Béthune avait demandé que de grands efforts soient faits pour développer l’allaitement maternel, prenant pour exemple les Pays-Bas, pays voisin où 83 % des bébés sont allaités à la naissance. Objectif pour la Belgique : atteindre les 90 % en 2015. En attendant les prochaines statistiques, les 120 et quelques maternités du pays ont montré leur bonne volonté puisque 22 d’entre elles ont reçu le label « Ami des bébés » de l’UNICEF (soit huit de plus qu’en 2009). Celui-ci, décerné à plus de 20 000 hôpitaux dans le monde, garantit une politique active en faveur de l’allaitement auprès des accouchées. L’effort, réalisé grâce à l’engagement actif du gouvernement, est à saluer puisqu’il porte à 25 % au moins le nombre de bébés belges nés dans une maternité labellisée. À titre de comparaison, seulement 3 % des nourrissons français ont cette chance, tandis qu’en Norvège, déjà 90 % des maternités sont labellisées « Amies des bébés ». Liste des adresses en Belgique sur www.alternatives.be. |
Haute protection
Un allaitement maternel d’une durée de six mois préviendrait les risques d’obésité jusqu’à 18 ans et réduirait de quatre à six fois le risque de cancer du sein chez la mère. D’un point de vue strictement alimentaire, il n’y a rien de mieux pour bébé : le lait de maman contient ses anticorps et réduit le risque de développer des allergies. Il est également riche en probiotiques, rempart efficace contre les maladies, et en acides gras indispensables à sa croissance.
À noter : la composition du lait évolue au cours de la tétée, selon un rythme jour-nuit, mais aussi avec l’âge de l’enfant et ses besoins de croissance. Pour résumer, le lait maternel est un aliment naturel, gratuit, disponible à toute heure et à bonne température.
D’un point de vue émotionnel, l’allaitement naturel est enfin le meilleur moyen, pour le bébé, de se sentir physiquement en sécurité. Les psychologues, depuis Freud, vont plus loin en évoquant la création d’un lien mère-enfant durable, l’apprentissage des normes de relation à l’autre et le bagage affectif transmis avec l’allaitement. Pour la maman, donner le sein permettrait de mieux faire face au baby blues, voire de l’éviter : l’ocytocine, hormone des contractions et du sentiment d’attachement, continue à faire son travail après l’accouchement et pendant toute la durée de l’allaitement. C’est d’ailleurs grâce à la production de cette hormone que l’utérus retrouve sa taille normale.
Allaiter permet aussi à la maman de perdre plus facilement les kilos pris pendant la grossesse. Un argument de choc, repris par Monica Bellucci après la naissance de sa fille Deva, en 2005 : Oui, je crois que ça fait maigrir… avait-elle expliqué au magazine Elle. Jolie publicité.
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Soigner les crevasses Les gerçures sont dues, dans 98 % des cas, à un mauvais positionnement du bébé, qui doit être face à sa maman (nombril contre nombril) et bien prendre toute l’aréole du sein dans sa bouche (pas seulement le mamelon). |
En pratique
Économique, l’allaitement n’en est pas moins un investissement en temps et en énergie. La clé : éviter les erreurs courantes et entretenir sa motivation.
Dès l’accouchement, et sauf indication médicale, la mère et le bébé doivent pouvoir rester ensemble, confortablement installés, peau contre peau, en évitant les séparations. Bain, pesée et autres soins peuvent être faits plus tard, à proximité de la mère. Le plus souvent, le bébé se met à téter, stimulé par l’odeur de sa mère, son contact, sa voix, sa chaleur et ses mouvements. Le lait des premiers jours, le colostrum, souvent épais et jaune orangé, est exactement ce dont le nouveau-né a besoin car il est, entre autres vertus, riche en anticorps.
Le lait proprement dit peut monter dans les trois premiers jours mais aussi le quatrième, le cinquième… C’est variable d’une femme à l’autre, mais aussi selon que la mère donne le sein exclusivement ou non. Donner de l’eau, de l’eau sucrée, du lait infantile ou un biberon peut entraver physiologiquement la lactation, stimulée par le contact avec le bébé.
Passés ces premiers jours, où du personnel formé est souvent présent pour aider à la mise en route de l’allaitement, la plus grande difficulté est de trouver un rythme avec son enfant, qui, au début, crie famine toutes les heures, y compris la nuit. Il faut s’attendre à ressentir une grande fatigue, surtout au début, explique Valérie Lacroix, conseillère en lactation diplômée, mère de deux enfants et créatrice de l’entreprise Grandir Nature, dans le Bas-Rhin. Ses quatre conseils : miser sur l’aide et la présence du papa, partager ses difficultés avec d’autres dans le cadre d’une association, faire un point régulièrement sur son allaitement et enfin ne pas faire l’erreur courante qui est de rester chez soi toute la journée. Il n’y a rien de pire pour une maman, car pour donner de soi, il est nécessaire de s’enrichir du monde extérieur. Vous avez bien lu, pour allaiter au mieux, il faut sortir ! On continue à voir ses amis, à répondre positivement aux invitations, et on emmène bébé avec soi, confortablement installé dans une écharpe de portage.
Enfin, comme sur la route, on regarde loin devant soi : l’allaitement est recommandé pendant six mois, après, c’est du plaisir, estime Valérie. Le plus gros sera fait, d’autant plus qu’à cet âge, les enzymes gastriques de bébé peuvent commencer à métaboliser d’autres aliments. L’Organisation mondiale de la santé (OMS), qui recommande l’allaitement maternel exclusif pendant six mois, indique qu’il peut se poursuivre en association avec une alimentation solide jusqu’à l’âge de 2 ans et même au-delà. Mais à ce stade, si personne ne pense à vous dire “Bravo Madame”, vous pouvez vous le dire, insiste Valérie Lacroix. Regardez fièrement votre poupon et pensez que c’est vous qui l’avez nourri !
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Vrai ou faux ? Il est plus difficile d’allaiter quand on a une petite poitrine. FAUX C’est la graisse qui fait la taille d’une poitrine et non la glande mammaire. L’insuffisance de lait est souvent le fait de l’enfant, qui tète mal (c’est le cas notamment des prématurés, moins toniques). Plus rarement celui d’une pathologie. La chirurgie mammaire, si les canaux lactifères ont été coupés, peut elle aussi entraver la capacité d’allaitement, qui ne dépend pas de la taille du bonnet ! Lorsque le bébé n’a pas tété dès la naissance, c’est fichu. FAUX Le contact peau à peau avec la maman permet souvent de faire rentrer les choses dans l’ordre. Le fait d’être contre le corps de sa maman empêche aussi le bébé de perdre de l’énergie à se réchauffer, ce qui l’aide à se concentrer sur la tétée. Si un problème oblige à donner du lait artificiel à la naissance, il existe des dispositifs d’aide à l’allaitement qui permettent au bébé de boire comme s’il était au sein, sans perdre son réflexe de succion. Donner le sein bloque la libido. VRAI ET FAUX La libido met quelques semaines à revenir après un accouchement. Pour celles qui allaitent, quelques mois (lorsque l’allaitement n’est plus à la demande). Au début, la relation entre une femme qui allaite et son enfant est aussi forte que chronophage. À mesure que la fréquence d’allaitement baisse, la libido revient, avec le désir de se sentir à nouveau femme. Certaines plantes favorisent la montée du lait. VRAI Bien que le sujet des plantes galactogènes soit controversé, il semble que oui. De toute façon, la tisane est un bon moyen d’absorber de l’eau, ce qui en soi favorise aussi la montée de lait. À chacune de concocter son élixir miracle, avec anis vert, basilic, céleri, cumin, fenouil, ortie, verveine, chardon béni, plantain, cônes Boire ou allaiter, il faut choisir. FAUX Autant l’ingestion d’alcool est dangereuse et doit rester extrêmement limitée pendant la grossesse, autant il y a des arrangements possibles après. Selon Valérie Lacroix, conseillère en lactation diplômée en France, « il est possible de boire un verre de temps en temps ; dans ce cas, la règle est d’attendre deux heures après la prise d’une unité d’alcool » (une unité = 25 cl de bière à 5° ou 14 cl de vin à 12° ou 3 cl d’apéritif à 40°). Il faut arrêter d’allaiter en cas de grippe. FAUX Un cas de rhume, grippe, angine… ou encore en cas de gastro-entérite, il est inutile d’interrompre l’allaitement, à moins d’être très fatiguée. D’abord, la contagion a déjà eu lieu, parfois même avant que la maman ressente les symptômes de la maladie. Ensuite, lorsque survient ce type d’infection bénigne, son organisme produit les anticorps adaptés, qui passent dans son lait. Si bébé tombe malade à son tour, il sera donc mieux armé contre la maladie que s’il n’était pas allaité. Allaiter fait tomber les seins. FAUX Non, c’est la grossesse qui fait tomber les seins, tenus par les ligaments de Cooper. Quand on reperd de la poitrine après une grossesse, ces ligaments sont les seuls éléments qui ne se rétractent plus. Le seul impact de l’allaitement, c’est l’allongement de quelques millimètres du mamelon, encore faut-il allaiter plusieurs enfants et longtemps. |
Diversification alimentaire
Le lait maternel est un aliment complet composé de lipides, glucides, protéines, minéraux et vitamines. Il reste donc l’aliment à privilégier au moment de la diversification, qui, au départ, se conçoit en supplément et non en remplacement de l’allaitement. Les limites arriveront cependant au fur et à mesure que l’enfant grandit, à partir de ses 6 mois et jusqu’à plusieurs années : le lait maternel couvrira de moins en moins ses besoins journaliers. Mais il y aura aussi la nécessité de faire découvrir à bébé d’autres saveurs et textures. Autant le sein de maman le protège longtemps (jusqu’à 2 ans et plus), autant il ne faut pas prendre à la légère son éducation au goût, à un moment où il devient par ailleurs important de dénouer progressivement les liens de la relation fusionnelle.
• Le bon moment. Pour La Leche League, c’est celui où l’enfant manifestera l’envie de picorer dans ce que prennent ses parents à table. Pour cela, mieux vaut évidemment le garder sur ses genoux au moment des repas. Pour l’OMS, qui recommande l’allaitement exclusif jusqu’à 6 mois, c’est après cet âge. Et pour dame Nature, c’est tout simplement lorsque bébé commence à avoir des dents. Ce qui est sûr : à 6 mois, le système digestif de bébé est assez mature pour digérer d’autres aliments que le lait ; la diversification peut être retardée de quelques mois sans poser de problèmes pour sa santé, alors qu’une diversification introduite trop tôt prive l’enfant de la protection efficace de l’allaitement contre les infections gastro-intestinales, ORL et respiratoires. Citons La Leche League : La poursuite de l’allaitement exclusif pendant six mois par rapport à une durée de trois à quatre mois permet un développement optimal des nourrissons et doit donc être encouragée. L’introduction d’une alimentation complémentaire entre quatre et six mois n’apporte aucun bénéfice particulier.
• Par quoi on commence ? Le fer et le zinc sont les deux premiers éléments dont les apports commencent à être insuffisants dans le lait maternel. Contrairement aux habitudes, ce serait donc le poisson et les œufs (et non les fruits et les légumes) qui seraient à introduire en premier dans l’alimentation de l’enfant après 6 mois, sans risque accru d’allergie par rapport à une introduction plus tardive. En revanche, pour les aliments à fort pouvoir allergénique (kiwi, céleri, arachide, fruits à coque, crustacés…), les pédiatres conseillent d’attendre un an.
En ce qui concerne le gluten, on ne l’introduit ni trop tôt ni trop tard. L’European Society of Pædiatric Gastroenterology, Hepatology and Nutrition (ESPEGHAN) conclut d’études récentes qu’il est prudent de l’introduire après 4 mois, mais pas après 7 mois et cela progressivement, alors que l’enfant est toujours allaité au sein, dans la mesure où cela pourrait réduire le risque de maladie cœliaque, de diabète de type 1 et d’allergie au blé (2008).
Il n’y a pas d’ordre d’introduction pour les légumes et les fruits, qui, outre leurs apports en vitamines, permettent à l’enfant de découvrir de nouvelles saveurs, couleurs, odeurs et textures. Une étude de l’INRA de Dijon a montré récemment que la plupart des aliments nouveaux, même ceux au goût très prononcé, étaient facilement appréciés par les enfants, même très jeunes. La diversification est donc un enjeu tout aussi sérieux pour leur santé que pour leurs futures appétences.
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Après le sein : neuf conseils pratiques • Pour ne pas perturber les habitudes d’allaitement, donnez à manger les autres aliments à la petite cuillère et non au biberon. • Lorsque vous commencez la diversification, proposez le sein avant de proposer les autres aliments, qui ne doivent pas remplacer le lait. Bébé goûte à tout, mais il peut continuer à téter à la demande. • Introduisez le gluten dans l’alimentation en commençant par donner un petit morceau de pain à mâchouiller sous votre surveillance. • Au début, donnez les aliments séparément et à des moments différents pour pouvoir repérer d’éventuelles réactions allergiques. • Adaptez les textures au goût de l’enfant. Écrasé, mixé, en petits morceaux, il n’y a pas de règle. N’oubliez pas que la texture seule peut suffire à susciter l’attrait ou le dégoût de l’enfant. • Profitez de l’arrivée de bébé dans la famille pour adopter une alimentation plus équilibrée et variée, notamment pour ce qui est des légumes. Potimarron, courges, tomates anciennes, aubergines, panais, persil… le plus tôt est le mieux pour contrer le phénomène épinards. • Continuez à vous alimenter vous-mêmes en adéquation avec l’allaitement qui se poursuit, en évitant les aliments à risque. • Ne forcez à rien : ni à manger sans faim ni à prendre un aliment en particulier. Fiez-vous un peu à la sagesse nutritionnelle de votre enfant, théorie développée dans les années 1920 par la pédiatre canadienne Clara Davis. • Faites connaissance avec les petits plats bio Good Goût proposés par une entreprise du nord de la France, qui a décidé voici deux ans de réintroduire de la diversité dans les assiettes des plus petits (3,49 €, infos et points de vente en Belgique sur |
Après la reprise du travail
Ce que dit la loi. Le Conseil national du travail a entériné en novembre 2001 le droit aux pauses d’allaitement dans la législation. La convention collective du travail précise ainsi que les mères, si elles ne peuvent prendre de crédit temps ou de congé sans solde, peuvent continuer à allaiter leur enfant jusqu’à ses 9 mois. Dans le secteur privé ou dans une administration, les mamans qui travaillent au moins 4 heures par jour peuvent prendre une pause d’une demi-heure pour allaiter ou tirer leur lait, chez elles ou sur leur lieu de travail. Celles qui travaillent au moins 7 h 30 par jour ont droit à deux pauses. Le moment auquel elles sont prises peut être négocié et revu au cours du temps. Dans certaines circonstances, le droit aux pauses d’allaitement est prolongé de deux mois, par exemple si l’enfant est né prématurément ou sujet à des allergies. Dans tous les cas, une attestation de l’Office de la naissance et de l’enfance (ONE) ou d’un médecin doit être fournie et renouvelée tous les mois. Enfin, sachez que la pause d’allaitement n’est pas rémunérée dans le privé, mais qu’elle est indemnisée par les mutualités à hauteur de 82 % de la rémunération brute.
Source : « Clés pour… devenir parent tout en travaillant », octobre 2012 (téléchargeable sur le site du Service public fédéral Emploi, Travail et Concertation sociale, www.emploi.belgique.be).
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Les réseaux d’échange de lait : méfiance ! Depuis 2010, des réseaux comme The Human Milk For Human Babies Network mettent en contact, via Facebook, des mères souhaitant faire des dons de lait maternel à des mères ne parvenant pas à allaiter suffisamment leur enfant. Le Service public fédéral de la Santé publique recommande aux mères de ne pas les utiliser car aucun contrôle microbiologique, sérologique et toxicologique n’est effectué auprès des mères donneuses… En outre, rien ne garantit que la conservation du lait a été faite dans les règles. Les mères qui le souhaitent peuvent faire don de leur lait aux quatre banques de lait qui existent à Bruxelles, Rocourt et Liège (adresses sur www.lllbelgique.org). |









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