Bio : tu me plais !

PUBLIÉ LE 29 novembre 2012

 

Lautre jour, alors que je faisais mes courses chez un fermier local, moi qui suis pourtant une habituée des magasins bio, j’ai été tout à coup frappée par la gentillesse extrême des autres clientes (hé oui, des femmes uniquement !). C’était comme une révélation. Ce n’étaient que sourires, contentement, calme et courtoisie : Je vous en prie, passez avant moi… Non, non, je n’en ferai rien. Tellement évident que cela en devenait suspect. Ces personnes étaient-elles sous l’emprise d’une drogue quelconque ? Non, apparemment, non. Alors, l’esprit bio était-il vraiment en train de s’implanter et de gagner du terrain ? Confortable, en tous les cas, comme sensation. Rien à voir avec la rat race des supermarchés. J’ai terminé mes achats en m’alignant à ce rythme léger et vaporeux, presque sur un pas de danse de salon, ravie. Le bio, c’est cool et c’est contagieux.

Guy Sorman, chroniqueur de la mondialisation qui court le monde pour le comprendre, souligne dans son livre « Journal d’un optimiste »(1) que dans les conflits contemporains, la distinction entre vainqueurs et vaincus n’est plus aussi évidente que jadis. La guerre est une mêlée confuse qui ne permet plus de planter son drapeau sur un promontoire et de proclamer la victoire : gagner souvent, c’est ne pas perdre.

C’est vrai que si l’on considère les grandes tendances de fond plutôt que l’actualité immédiate, beaucoup de batailles ont été remportées. Le bio progresse partout. Il suffit de regarder autour de soi pour s’en rendre compte. La Biovallée (voir pages 6 – 7) et Findhorn(2), ce sont des réalités. Dans notre environnement immédiat, pour beaucoup de familles, le bio devient un réflexe. Mais comme nous nous plaisons souvent à le rappeler, être bio, c’est plus que consommer des produits certifiés, c’est un mode de vie qui englobe des valeurs.

Le préfixe bio, après tout, ça signifie vie. La vie idéale ! Ou comment vivre mieux.

Et pourtant, j’ai le sentiment qu’il existe encore un certain sectarisme du bio, antinomie s’il en est. Nous prônons un bio équilibré. L’extrémisme n’est jamais bon, et manifeste seulement l’étroitesse d’esprit (qui n’est pas bio !).

À ce propos, la réflexion mérite de s’y attarder quelque peu. Est-ce que si l’on met de jolies photos esthétiques, plutôt que de petites photos sombres dans notre magazine, est-ce qu’on est moins bio ? Est-ce qu’une personne hypocrite, c’est bio ? Moi, je dirais que non. Et juger quelqu’un sur les apparences, c’est bio ? non. L’automobiliste qui vous oblige à freiner, parce qu’il change au dernier moment de voie pour sortir de l’autoroute, est-ce qu’il est bio ? Non, non. Être intolérant ? Critiquer de façon négative les autres ? Non, tout ça n’est pas bio.

Il reste que le concept de mieux-être n’implique pas la perfection. Mais il reconnaît que chaque pensée que nous avons, chaque mot, et chaque comportement affectent notre bien-être et aussi notre santé qui y est intimement liée. Et donc, celui et celle des autres. Car tout est connecté.

Et précisément, dans le contexte actuel qui est rude, on ne peut le nier, être connecté a sans doute plus d’importance que jamais. Les initiatives communes et communautaires ont certainement encore plus de sens aujourd’hui. Et les collaborations inattendues devraient se créer davantage.

En tous les cas, moi je suis plutôt de l’avis de Sorman : notre monde va mieux qu’à toute autre époque précédente et notre qualité de vie ne fait qu’augmenter. Nous atteignons des espérances de vie insoupçonnées encore il y a un siècle. Nous avons à notre disposition toute une série de ressources disponibles pour nous aider à grandir, à nous préserver, à nous soigner, à innover, à progresser et à changer. Le plus important c’est de rester positif et confiant. Gagner souvent, c’est ne pas perdre.

Anne Gillet

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