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Co-sleeping : faut-il dire oui aux nuits avec bébé?

Co-sleeping : faut-il dire oui aux nuits avec bébé?

Parfois décrié au nom de la sécurité de l’enfant, le co-sleeping n’a pourtant rien de nouveau. Cette pratique « spontanée », qui consiste à partager son lit avec son bébé, a été remplacée dans les pays industrialisés par le couchage séparé, imposant aux nouveaux-nés une norme dictée par des experts. Le retour du co-sleeping serait une manière de remettre les besoins et rythmes spécifiques du nourrisson au centre du débat.

2% de parents pratiquent le co-sleeping en France

Si le couchage dans une chambre séparée est devenu majoritaire dans plusieurs pays européens depuis le 20e siècle, nombreux sont les adeptes du cododo dans le monde. En Chine et au Japon, plus de 65% des nourrissons dorment dans le lit de leur parents, contre 23% en Allemagne et 2% en France. Or ce taux a tendance à augmenter, les jeunes Français se laissant tenter par cette alternative minoritaire.

Partager son lit avec son enfant est souvent réservé, en Occident, aux enfants ayant des difficultés de sommeil, en dernier recours. En effet, les experts insistent sur les risques (mort subite, étouffement) plutôt que sur les bénéfices, en se référant à des études qui mélangent souvent co-sleeping, partage de lit occasionnel ou sur un divan, trois pratiques qui exposent à des risques différents. Cette confusion entretient les discours anxiogènes. 

Des bénéfices pour la relation mère-enfant  

De nombreuses mamans pratiquent le co-sleeping par pragmatisme alors qu’elles avaient prévu de coucher l’enfant dans une chambre séparée. En pratique, la proximité du bébé leur évite de la fatigue lors des réveils nocturnes, favorise des tétées plus nombreuses qui soutiennent la lactation, et permet, souvent, un allaitement de plus longue durée.

Plus généralement, le co-sleeping nourrit la relation mère-enfant en offrant un contact, source de plaisir pour les deux parties : rassurant pour la mère, qui peut réagir rapidement à toute affection de son enfant (fièvre, hypo ou hyper-thermie). Cette fonction maternelle est gratifiante et limite le risque de mort subite du nourrisson.

Favoriser le « temps du bébé » au lieu des normes dadultes  

Les conclusions des études sur le co-sleeping révèlent souvent des normes sous-jacentes éminemment culturelles. Effectivement, les détracteurs mettent en avant, outre les questions de sécurité, des questions d’éducation. L’une des critiques les plus communes étant l’impact néfaste du cododo sur l’autonomie future de l’enfant. Or aucune étude n’a pu conclure à un retard en termes de développement cognitif chez les enfants qui ont partagé le lit des parents. Au contraire.

Dans les sociétés occidentales où la vitesse est valorisée davantage que la lenteur, il est révélateur de constater que la norme dominante est celle de l’acquisition d’une autonomie rapide passant notamment par la séparation nocturne de la mère et de l’enfant. Et si l’autonomie était, au contraire, facilitée par une sécurisation affective au contact de la mère, la nuit, au moment où l’enfant en a le plus besoin ?

Il ne s’agit pas de prétendre que le co-sleeping doit devenir la norme, mais simplement de s’interroger sur les raisons qui nous poussent à vouloir imposer à nos nourrissons des usages qui ne leur conviennent pas nécessairement. Choisir de dormir avec son bébé demeure pour les parents un choix d’éducation qui doit correspondre à leurs valeurs et à leur ressenti ; à la seule condition de pouvoir garantir au bébé une sécurité permanente.

 

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