À 72 ans, elle court pour sa forme… avec un pacemaker !

PUBLIÉ LE 15 novembre 2013

Être septuagénaire et se lancer dans la course à pied, ce n’est pas banal. Le faire avec un pacemaker, c’est encore plus remarquable. Y trouver du plaisir, c’est la cerise sur le gâteau. Éliane Duchêne peut vraiment être fière d’elle-même.

 

 

Janvier 2011 : en état de choc, Éliane, qui souffrait par ailleurs de fibrillation, le plus fréquent des troubles du rythme cardiaque, était en danger : son cœur battait à moins de 50 pulsations par minute. Le docteur m’a dit : comme vous êtes déjà en clinique, nous allons vous placer un pacemaker, de telle sorte que le battement de votre cœur se maintienne entre 50 et 70 pulsations, raconte cette maman de quatre enfants et mamy de sept petits-enfants que nous avons rencontrée chez elle, à Strée, le village condruzien où elle est née et où elle vit depuis toujours.

L’envie de courir

Les bienfaits d’une activité physique bien contrôlée ne sont plus à prouver, tout autant pour les personnes âgées que pour les plus jeunes, et y compris si l’on est porteur d’un pacemaker.

Certes, la présence de l’appareil et des risques associés entraînent parfois certaines restrictions. Les sports de combat, ceux qui procurent de fortes sensations et ceux qui nécessitent une grande mobilité des bras sont soit interdits, soit vivement déconseillés. Par contre, football, cyclisme, et course à pied sont préconisés. 

À condition d’être prudent et de veiller à ce qu’il n’y ait pas de chocs susceptibles d’endommager le pacemaker. Sans avoir jamais été une grande sportive, j’ai toujours aimé bouger. C’est dans ma nature. Il y a quelques années d’ici, j’ai commencé un cours de gymnastique pour les seniors mais il a fermé. Alors, en début d’année, quand j’ai entendu parler du projet ‘Je Cours Pour Ma Forme’, organisé dans ma commune, à Modave, je n’ai pas hésité à m’inscrire. J’avais vraiment envie de courir, et de préférence avec d’autres personnes. Bien entendu, j’en ai parlé à mon médecin traitant et à mon cardiologue. Ils m’ont donné leur feu vert, à condition d’avoir un suivi médical, et de ne pas forcer.

À son rythme

Y aller en douceur, voilà qui tombait bien puisque c’est précisément l’esprit du programme de mise en condition physique « Je Cours Après Ma Forme », qui conjugue forme, santé et convivialité. Une initiative à laquelle de plus en plus de communes wallonnes – environ 120 jusqu’à présent – adhèrent, et qui séduit un nombre sans cesse croissant de participants, plus de 12 000 au printemps dernier. 

Son concept repose sur un objectif sportif simple : réussir à courir une certaine distance sans s’arrêter. Pour les débutants, il s’agit de cinq kilomètres, ce qui est le niveau un. Mais il est possible de viser 10, 15, voire même 20 kilomètres. Ce programme est étalé sur une période de 12 semaines, précise Éliane qui vient de fêter ses 72 ans. Une séance encadrée est organisée hebdomadairement. Dans notre commune, elle a lieu le mardi, au complexe sportif de Vierset. Nous devons aussi courir deux fois supplémentaires durant la semaine, sans l’assistance du coach. C’est vraiment l’idéal pour débuter et progresser à son rythme et à son aise, sans qu’il soit question de compétition. 

Bien-être et plaisir

Au fur et à mesure des séances, la forme s’est installée, le capital santé s’est amélioré et la convivialité a fait que je suis vite devenue accroc à mes rendez-vous hebdomadaires, poursuit la mamy joggeuse, qui se dit ravie de l’expérience et qui, tout comme les 60 autres participants de la session modavienne printanière (mi-mars à mi-juin), a relevé son défi : courir cinq kilomètres d’une seule foulée et obtenir ainsi le brevet, clôturant trois mois d’entraînements, d’efforts intenses, de dépassement de soi… A recommander à tout qui veut s’initier à la course à pied, assure la doyenne de la session de Modave dont les prestations forcent le respect. C’est vraiment super ! Que du bonheur ! Même si parfois c’est un petit peu dur car je n’aime pas les côtes. Et quel bien-être après l’effort !

J’ai éprouvé un immense plaisir à courir en plein air, à sillonner les chemins de ma commune en compagnie des personnes de mon groupe dont certaines de ma famille, ce qui est encore plus stimulant. J’ai aussi appris à mieux connaître les gens de ma commune. 

Bref, Éliane Duchêne a vraiment pris goût à sa nouvelle activité. Au point d’être repartie pour 12 semaines, depuis le 10 septembre… 

 

** Si vous souhaitez rejoindre un groupe près de chez vous, rendez-vous sur le site :
http://www.jecourspourmaforme.com/belgique/

** Je Cours Pour Ma Forme, c’est aussi un livre rédigé par Cyrille Gindre, édité par Volodalen. Cet ouvrage de 240 pages aborde les bienfaits de l’exercice sur le corps et la tête, traite de la motivation de courir et donne les clés pour y parvenir tranquillement et faire en sorte que cela soit un plaisir et un bien-être.

Luc Ruidant

Aucun commentaire

Connectez-vous ou inscrivez-vous dès maintenant pour publier un commentaire !
Retour en haut