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Mincir grâce à l’hypnose

Mincir grâce à l’hypnose

On a pu observer que la meilleure façon de prendre du poids, c’est de faire un régime, car cela renvoie symboliquement à l’idée de récession, provoquant en réaction une rébellion », dit d’emblée Marie-Pierre Preud’homme, psychothérapeute spécialisée en hypnothérapie et coaching. L’enjeu est plutôt d’équilibrer son alimentation et de retrouver un rapport fluide et léger (au propre et au figuré) avec l’acte de manger. Comme on fait son assiette, on vit, pourrait-on dire, tant la relation à la nourriture exprime notre état d’être. Avec ce que cela peut impliquer d’émotions, de frustrations et autres blessures. La nourriture ne sert dans ce cas plus seulement d’aliment, mais aussi de pansement.

Le fond du problème ne relève donc pas de ce que l’on mange, mais de pourquoi on le mange. Si une personne va mal et que la nourriture lui sert d’échappatoire, il est insensé de faire un régime : cela revient à enlever le pansement et laisser la plaie béante ! Pour mincir durablement (maigrir renvoie inconsciemment à la maladie, à la famine), mieux vaut travailler avant tout sur le comportement.

Sortir de l’auto-hypnose négative

Par essence, manger est un acte autohypnotique répétitif. Il suffit de voir un bébé téter le sein de sa mère ; il est en transe, dans un plaisir total, les yeux révulsés. Or beaucoup de personnes mangent dans des formes d’autohypnose négative ; elles vont (inconsciemment) chercher à atteindre un état de conscience modifié pour se couper des pensées stressantes et négatives.

« Dans cet état second, dissocié, elles perdront la notion du temps, ne sentiront plus la douleur », explique le docteur Éric Mairlot, neuropsychiatre et président de l’Institut de nouvelle hypnose (Bruxelles). On ne mange donc pas seulement pour avaler des nutriments, mais aussi pour se calmer, se sentir mieux, etc.

Cette fonction autohypnotique est exacerbée en cas de troubles alimentaires, mais sans en arriver là, nombreux sommes-nous à dépasser le point de satiété, à ne plus ressentir la sensation de faim.

La seule vraie bonne raison de manger, c’est la faim physiologique. Dans tous les autres cas, il s’agit de stimulations créant l’envie de manger (émotion, attrait d’un aliment, conformisme…). « Des techniques simples d’autohypnose permettent de distinguer de façon réflexe une vraie faim d’une envie et d’adopter un comportement réponse différent, bien plus adapté au besoin sous-jacent », souligne Marie-Pierre Prud’homme.

C’est prouvé

Manger des bonbons en pensée calme la fringale

Fans de fraises Tagada et autres roudoudous ? Pensez-y sans culpabiliser. Cela n’aiguise pas l’appétit, au contraire ! Une équipe américaine de l’université Carnegie Mellon (Pittsburgh) a demandé à des volontaires de s’imaginer en train de manger de célèbres pastilles en chocolat. Ils ont constaté que ceux qui en avaient dévoré trente mentalement en prenaient moins dans le bol par la suite que ceux qui avaient imaginé en manger trois. L’étude montre que les représentations mentales, plutôt que de stimuler le comportement (manger), induisent dans l’esprit les conséquences de ce comportement (la satiété).

 

Bien dans son assiette

Bonne nouvelle : l’autohypnose négative peut donc être remplacée par une autohypnose positive grâce à des techniques simples. On utilise le même circuit pour amener la personne à un autre comportement. « Plutôt que de se dissocier complètement, on peut ainsi apprendre à s’associer complètement à l’aliment préféré ou diabolisé », précise le docteur Mairlot. Ainsi, en tant que fan compulsive des éclairs au chocolat, si je participe à un atelier dans son institut, je serais d’abord invitée à dévorer du regard l’éclair de mon cœur, pour laisser monter le vrai désir. Conviée ensuite à le toucher, à le sentir, en décomposant toutes mes perceptions, je me retrouverai hypnotisée dès la première bouchée ; attentive à sa température en bouche, au contact intime avec ses diverses textures (craquant du glaçage, moelleux de la crème…).

Je ferais corps avec toutes les saveurs, mâchant chaque bouchée jusqu’à ce qu’elle soit liquide… « Vous serez alors à 100 % dans la pleine conscience du plaisir de manger – avant, pendant et jusqu’au moment d’avaler votre aliment », poursuit le docteur. Inutile de dire qu’au bout de quelques bouchées mangées aussi consciemment, même le plus impénitent des gourmands est rassasié !

Ce qui a fait dire à un participant de cet atelier que, grâce à ça, il est redevenu un œnologue de la bouche. On joue ainsi sur plusieurs tableaux : en invitant à la conscience de mâcher, on met en lumière l’importance de l’assimilation (fonction biologique), « mais on travaille aussi, à un niveau plus subtil, sur l’aspect psychologique », relève Marie-Pierre Prud’homme.

C’est ce qui fait la spécificité de ce type d’ateliers : ils proposent une variété pertinente de stratégies comportementales, travaillant sur le plan conscient (en apprenant, par exemple, à poser régulièrement ses couverts en mangeant), et de techniques d’hypnothérapie, qui œuvrent sur le plan inconscient, nous aidant ainsi à mettre en pratique un autre comportement alimentaire, sain et apaisé. Dans le plaisir de manger et la joie de la convivialité.  

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