La pomme, un alicament à l'état brut
Rien n’est à jeter dans la pomme, elle est 100 % thérapeutique. Les herboristes et les guérisseurs savent depuis longtemps que tout est utile dans le pommier : les feuilles, les fleurs, l’écorce de jeunes rameaux, la pulpe du fruit, ses épluchures, ses pépins… Malheureusement, la pomme est sans doute trop courante pour qu’on l’assimile à un véritable médicament. D’autant qu’il n’est pas nécessaire de la concentrer ou d’en extraire une quelconque molécule pour bénéficier de ses propriétés : il suffit de la croquer !
L’un de ses effets thérapeutiques les plus connus est l’action de la pomme pour régler les problèmes intestinaux, mais l’action thérapeutique de la pomme est loin de se limiter aux dérangements digestifs. La communauté scientifique admet en effet aujourd’hui que la pomme protège activement des maladies cardio-vasculaires. Cette protection a été confirmée par plusieurs études officielles et provient de l’action combinée de plusieurs principes actifs présents dans le fruit.
Comment utiliser les différentes parties de la pomme ? Dans une pomme, c’est la peau qui contient le plus de substances actives (à condition qu’elle soit bio). Mais le trognon et, dans une moindre mesure la chair, permet également de réaliser des remèdes de santé efficaces. Pour bénéficier longtemps de leurs propriétés faites sécher pelures et trognons (à l’air ou à four doux) ou congelez-les. En boisson diurétique : 50 g de pelure sèche (500 g si elle est fraîche) pour un litre d’eau. Faites infuser 10 min pour un effet diurétique, utile contre les rhumatismes et pour lutter contre le cholestérol. Si vous sucrez, choisissez de préférence du miel de bruyère. On peut aussi simplement en ajouter au thé ou autres infusions de plantes. En masque antirides : la pulpe d’une pomme, utilisée immédiatement en masque, ou son jus fraîchement pressé appliqué en lotion, possède des vertus antirides et raffermissantes reconnues, appréciées depuis des siècles. Passez un coton imbibé de jus sur le visage ou les seins, ne rincez pas. En gargarisme : si vous vous réveillez un matin avec une voix d’outre-tombe alors que vous avez besoin de toute votre voix ce jour-là, faites simplement cuire des pommes. Une fois bien cuites, pressez-les dans un linge pour en exprimer tout le jus que vous emploierez en gargarisme, plusieurs fois avant de prendre la parole. En crème de beauté : dès la Rome antique on faisait entrer les pommes dans la composition d’onguents, auxquels elles ont donné le nom de pommade. Mélangez la pulpe d’une pomme à du beurre de cacao, de karité ou du saindoux. Vous pourrez conserver cette crème plusieurs jours grâce aux antioxydants contenus dans la pomme. Pour connaître l’avenir : coupez simplement une pomme en deux. Si le nombre de pépins est pair, le mariage arrivera bientôt. Si un des pépins est coupé, cela augure d’une relation houleuse. Si deux sont coupés, alors cela annonce un veuvage. Si le nombre de pépins est impair, alors la femme restera célibataire dans l’avenir proche. |
Une ennemie du cholestérol
La peau de la pomme est en effet riche en antioxydants (flavonoïdes et composés phénoliques) qui empêchent l’oxydation des lipides en circulation dans le sang qui bouchent les artères. Le fruit contient aussi de la pectine (un type de fibres dites solubles). C’est cette pectine qui donne leur texture aux confitures et aux gelées de fruits. Elle représente environ la moitié de la quantité totale de fibres contenues dans la pomme, surtout dans la peau. Ces fibres solubles lient le sucre et le cholestérol dans l’intestin et en réduisent l’absorption. On considère habituellement que la consommation d’une seule pomme par jour contribue efficacement à la prévention des maladies cardiovasculaires, deux pommes par jour peuvent résoudre les problèmes d’hypercholestérolémie et trois pommes par jour sont suffisantes pour réduire les problèmes d’hypertension.
En prévention de l’asthme
Plus étonnante est la découverte récente de l’action de la pomme en prévention de l’asthme grâce à la quercétine dont l’effet antiallergique (par l’inhibition de la libération d’histamine), a été confirmé par étude épidémiologique finlandaise à laquelle participaient 10 000 hommes et femmes. Pour confirmer ces résultats, une équipe de chercheurs anglais et hollandais a publié en mars dernier une étude prouvant que la consommation de pommes durant la grossesse avait un effet protecteur chez les enfants contre le développement de l’asthme.
Enfin la pomme serait un des meilleurs remparts contre certains cancers. Il ne s’agit pas seulement d’une hypothèse mais bien du résultat de plusieurs travaux incontestables. Une étude épidémiologique conduite par l’Institut national pour la santé publique de Finlande, sur 9 000 personnes et durant une période de 24 années, a permis de conclure que la consommation de flavonoïdes, provenant principalement des pommes, permettait de diminuer les risques associés au développement du cancer des poumons. La réduction du risque était particulièrement importante chez les plus jeunes et les non-fumeurs.
Depuis, les résultats encourageants s’accumulent : une étude effectuée par des chercheurs de l’université Cornell a démontré que les phytonutriments contenus dans les pommes permettent de réduire les risques de cancer du sein. Une autre, menée par des chercheurs français, démontre que l’utilisation des polyphénols de la pomme sur des cellules cancéreuses du colon chez des rats a permis d’inhiber la croissance et d’entraîner la destruction (apoptose) des cellules cancéreuses. L’effet protecteur a été obtenu avec l’équivalent d’une consommation chez l’humain de deux pommes par jour !
Signalons pour finir, une récente étude conduite à l’université du Massachusetts et réalisée sur des souris suggère que la consommation de jus de pommes pourrait protéger contre les dommages causés par l’oxydation des cellules qui contribuent à la perte de mémoire associée au vieillissement. On finit par se demander quelles maladies échappent encore aux pouvoirs de la pomme.