Les cosmétiques pour bébé font réagir
L'ONG Women in Europe for a Common Future (WECF) a publié lundi 15 février 2016 un rapport accablant sur la présence de substances nuisibles dans les produits cosmétiques pour bébé. Sur 341 articles analysés en France (shampoings, lingettes, produits pour le bain, produits solaires,…), 299, disponibles notamment en pharmacie, contiennent des produits jugés « à risque élevé » pour la santé des tout-petits. Elisabeth Ruffinengo, responsable de projet Santé et environnement chez WECF France, a relevé sur France Info « des substances allergènes par contact (...), certains parfums qui peuvent également impliquer certains risques d'allergies, et des conservateurs qui peuvent être toxiques pour la reproduction. Le phénoxyéthanol est une substance pourr laquelle on a déjà trouvé chez l'animal des effets de ce genre, donc il est inquiétant d'en trouver dans les cosmétiques pour les tout-petits. »
Deux associations fournissent leur black liste
L'Observatoire des cosmétiques, en pointe sur l'analyse des produits du secteur, pose bien le problème et livre aux mamans une liste de toutes les substances à éviter... 22 en tout.
De son côté, Julien Kaibeck publie mercredi 17 février une tribune rappelant que son mouvement, la Slow cosmétique, « dénonce depuis 2012 la présence de substances éthoxylées, de conservateurs polémiques, de pétrochimie et de plastiques dans les cosmétiques, et invite tout simplement à les éviter en consommant des matières moins transformées et plus nobles. » Sa liste est plus courte et va à l'essentiel. « Imprimez ou recopiez (cette) liste des ingrédients qui fâchent et glissez-la dans votre portefeuille pour être sûr d'éviter les produits dont la formule est douteuse » conseille le fondateur de l'association Slow cosmétique.
Un site pour décrypter en quelques clics
Mais plutôt que de se farcir ces listes, plus ou moins exhaustives, d'ingrédients à éviter, n'est-il pas plus pratique de se tourner directement vers les produits dénués de TOUT ce qui présente la moindre nocivité? La mention Slow cosmétique garantit par exemple des formules propres, sans ingrédients de synthèse « et dont le marketing est raisonnable et transparent ». La certification biologique, pour WECF, n'est pas sufisante. Elle n'empêche pas, par exemple, certaines substances iritantes et allergènes comme les parfums. Slow ou bio, il faut donc toujours contrôler la liste INCI. Le site internet de la journaliste allemande Rita Stiens est l'un des plus pratiques pour réaliser cette opération sur internet.
Un savon et de l'eau
Pour un bébé, le choix est d’autant plus facile que sa peau, en théorie, n’a besoin de rien. Celle d’un adulte, en théorie également, non plus. Ce sont nos mauvaises habitudes qui nous obligent à devoir utiliser des cosmétiques pour exfolier, nettoyer, purifier, hydrater, raffermir, pourvoir en acides gras, en eau… Pour revenir aux bébés, leurs petits maux sont largement partagés et faciles à traduire : fesses rouges et réactions allergiques. Si le problème ne relève pas de la dermatologie, tous les experts s'accordent à dire qu'un bébé n’a pas besoin de cosmétiques. C’est ce que relève aussi Julien Kaibeck :
« Pour la toilette de bébé, un savon à froid surgras sans huiles essentielles suffit. Pour son hydratation, et après le change, on peut utiliser un tout petit peu d’huile de calendula bio qu'on peut même appliquer directement sur le joli visage de bébé si besoin (rougeurs, froid...).»
Pour remplacer les lingettes jetables pour bébé (qui contiennent souvent du Phénoxyéthanol), nous recommandons avec le mouvement de Julien Kaibeck : « des lingettes lavables écologiques et bio, humides et essorées, puis légèrement savonnées avec un savon à froid sans huiles essentielles, ou un gel moussant sans savon ni parfum ». WECF recommande pour sa part de réserver les lingettes aux voyages. On les choisit avec soin : compostables et bio.
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