Bio-info Toute l'information du Bio

Quels labels pour la literie écologique ?

Quels labels pour la literie écologique ?

Dormir confortablement, sur un matelas moelleux ou sur une planche de bois ? Il y a autant d’avis que de matelas. Il faut donc rappeler en premier lieu qu’un matelas doit être assez épais et dense. Mais à chacun de préférer le futon, qui sera très dur, le matelas latex, le matelas mousse ou le matelas à ressort. En revanche, côté matelas naturels, on ne trouve que les deux premiers. Et ce sont les produits textiles qui sont les plus surveillés dans l’ensemble.

Oeko-tex pour les textiles utilisés

La certification Oeko-Tex vérifie l’absence de produits toxiques dans les textiles, la laine, le coton des matelas et des coutils. « Il y a plus de 200 paramètres à valider. Nous testons qu’il n’y ait pas de problème d’inhalation, de contact avec la peau, etc. Le contrôle est répété tous les trois ans », note Richard Martinetti, responsable santé bien-être de l’organisme Oeko-Tex. Le Global Organic Textile Standard (GOTS), autre certificat important, s’intéresse aussi aux allergènes. Mais certains producteurs trichent et utilisent de manière frauduleuse ces labels. C’est le cas de Futaine qui indique le label Oeko-Tex alors qu’il ne le possède pas.

L'écolabel européen ne fait pas foi

« Beaucoup de fabricants communiquent sur ce côté “bio” alors qu’en fait aucune vérification n’est faite quant à ces allégations », selon Ali Zein de l’entreprise UL, dont dépend l’Eco-Institut. Car, en réalité, « en France, peu de fabricants ont de certifications et les labels sont très peu développés », reprend Ali Zein. Pour l’Écolabel européen, un seul fabricant français est certifié, Créations André Renault. Malheureusement, ce label européen, délivré entre autres par l’institut technologique Forêt cellulose bois-construction ameublement (FCBA), n’est pas du tout perçu comme un label de qualité. « Les professionnels allemands, qui sont les plus pointus dans le domaine, estiment que c’est dévalorisant », explique Christophe Digot, cofondateur de la marque Noctéa, qui préfère la certification Oeko-Tex.

Du latex naturel certifié en Allemagne

Pour le latex, la donne est un peu différente. Le latex utilisé dans le monde est à plus de 56 % d’origine synthétique. Cependant, divers fabricants prônent aujourd’hui l’usage d’un latex naturel, meilleur pour la qualité du matelas et qui évite les problèmes d’allergie rencontrés avec ce matériau. Beaucoup indiquent ainsi un latex 100 % d’origine naturelle, certifié par l’organisme allemand Eco-Institut. « Nous certifions que plus de 85 % est d’origine naturelle. De nouveaux échantillons sont testés tous les deux ans pour mettre à jour la certification. » Il existe un test encore supérieur, le QUL, qui attesterait que 99 % du latex est naturel. Mais cela revient bien plus cher car il faut passer les deux tests pour l’obtenir. Et le problème du coût n’est pas moindre. 3 500 € pour l’Eco-Institut par exemple (encore que l’Écolabel coûte 1 500 € pour l’ensemble des matériaux).

Pour les matières premières naturelles ou bio, cela nécessite réflexion aussi côté le coût. « Par définition, le latex naturel coûte plus cher. Pour notre part, nous arrivons à équilibrer et proposer des matelas à prix corrects parce que nous vendons sur internet », précise Christophe Digot. « Le coton bio est plus cher. Il faut trouver un juste milieu, pour en vivre et que le produit reste vendable », indique M. Reguillon, de l’entreprise Socofal, qui propose des matelas à mémoire de forme avec de l’extrait d’huile de tournesol.

Fibres naturelles ? 

Comme lui, plusieurs fabricants proposent de nouveaux types de mélanges : fibre de coco, crin de cheval... Si l’on peut saluer l’initiative, difficile de savoir si les produits sont vraiment intéressants car, là encore, aucune vérification n’est possible.

Pour l’instant, il n’existe que peu de références, mais cela change petit à petit. « Les tests actuels servent plutôt à mesurer la durée de vie des matelas. Nous pouvons ainsi simuler cinq à dix ans de vieillissement. Pour le reste, suite au Grenelle de l’environnement, nous travaillons sur l’affichage des effets sur l’environnement, les étiquettes sanitaires et la responsabilité de production pour la fin de vie des produits. Je développe par exemple des indicateurs comme le dégagement de CO2, l’eutrophisation et les dégagements toxiques au cours de la fabrication », détaille Jean-Marc Barbier chez FCBA.

Des labels maison

Une étude parue en 2013 sur la toxicité de matelas pour enfants a effrayé de nombreux producteurs, qui ont voulu réagir. Certains fabricants affichent maintenant un label maison, tel Home Care, imaginé par les fabricants Simmons et Dunlopillo. Il n’y a donc aucune vérification possible. « La traçabilité est très délicate. Pour du coton seul cela va encore, mais s’il y a un mélange de matériaux avec du polyester, c’est compliqué de savoir », précise FCBA.
Il faut déjouer les pièges des marques qui trichent ou abusent de l’affichage « écolo » pour améliorer leurs ventes. Pour cela, tout client peut demander le numéro de certification. Le site d’Oeko-Tex met en ligne le nom des entreprises certifiées. Restera à vérifier l’origine des produits. Vous allez y passer plus de 8 heures chaque nuit, alors cela vaut peut-être le coup.

(Photo ©Istock.)


À lire sur notre site :

Été, hiver : un rythme de sommeil pour chaque saison

Se réconcilier avec Morphée : vraies et fausses idées sur le sommeil

Faut-il réveiller bébé pour allaiter ?

Vous appréciez nos articles, allez plus loin en vous abonnant au magazine en cliquant ici
Inscrivez-vous gratuitement à la newsletter
Votre inscription a bien été prise en compte 
Politique de confidentialité