Toux des enfants : le miel fait concurrence aux médicaments
De plus en plus de médicaments contre la toux contiennent du miel. Et si le miel tout seul pouvait aider à guérir ? C’est ce qu’ont démontré en avril dernier des chercheurs israéliens en donnant dix grammes de miel chaque soir pendant deux jours à 150 enfants âgés de 1 à 5 ans souffrant de toux, tandis qu’un deuxième groupe recevait un placébo (un sirop de datte à la texture et au goût semblable). Avant et après le traitement, les parents donnaient une note allant de 1 à 7 sur la sévérité des quintes de toux de leur enfant, et l’impact de cette toux sur leur sommeil.
Le miel au moins aussi efficace
Selon les résultats publiés dans Pediatrics, le journal officiel de l’académie américaine de pédiatrie, une amélioration des symptômes et de la qualité du sommeil des enfants avait été constatée dans les deux groupes, avec une embellie plus prononcée du côté du traitement au miel.
En 2007, des chercheurs américains de l’université de Pennsylvanie avaient comparé, eux, l’efficacité du miel à celle du dextrométhorphane (DM), une des molécules les plus prescrites aux États-Unis… D’autres études avaient alors conclu à l’inefficacité voire à la dangerosité de certains médicaments dans les cas de toux bénignes. En France, l’observation d’effets secondaires significatifs avait d’ailleurs amené l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (Afssaps, aujourd’hui ANSM) à contre-indiquer la plupart des sirops contre la toux et le rhume pour les enfants de moins de deux ans : « En pratique, dans une toux sans gravité, aucun médicament n’a démontré une balance bénéfices risques favorable. »
L’étude américaine sur le dextrométhorphane, publiée dans les Archives of pediatrics and adolescent medicine, comparait la molécule chimique à un traitement au miel de sarrasin et à l’absence de traitement. Résultat : par rapport aux enfants sans traitement, les enfants ayant reçu le miel de sarrasin avaient une diminution significative de la fréquence et la gravité de leur toux, ainsi qu’une meilleure qualité de sommeil. Les résultats étaient aussi légèrement meilleurs que ceux du groupe traité à la molécule DM.
Le miel riche en antioxydants et en sucre
En clair, pour apaiser les toux d’origine virale, le miel est un allié de choix ! Il est en effet riche en antioxydants (plus il est foncé, plus il en contient), qui agiraient plus efficacement contre les infections à l’origine de la toux que les molécules de certains sirops classiques vendus en pharmacie. Son autre secret serait son taux élevé de sucre : celui-ci provoque une hypersécrétion de salive très utile pour adoucir la gorge et les toux sèches.
S’il ne doit pas être donné à des enfants de moins d’un an à cause de la bactérie Clostridium botulinum (présente dans 5 % des miels) contre laquelle les nourrissons ne sont pas immunisés, le miel est ainsi de plus en plus recommandé par les praticiens. N’oublions pas que les sirops pour la toux peuvent s’avérer très dangereux pour les enfants s’ils sont mal dosés ou ingurgités par erreur.
En cas de complications, on consulte
La toux n’est pas une maladie en soi, mais un symptôme. Réflexe de défense naturel et indispensable à l’organisme, elle sert entre autres à drainer les voies respiratoires.
La plupart du temps, elle est le signe d’une infection virale, qui, chez les enfants d’âge scolaire, survient entre sept et dix fois par an. Pas de panique, donc, d’autant plus que dans 50 % des cas, la toux associée disparaît d’elle-même en moins de dix jours. Il faut respecter ces quelques règles hygiénodiététiques : désobstruction nasale au sérum physiologique, éviction du tabac dans l’environnement de l’enfant, limitation de la température de la chambre à 19-20 °C pendant la nuit et hydratation régulière.
Si la toux dure plus longtemps, ce n’est pas forcément le signe d’une complication, mais mieux vaut consulter. On n’hésite plus au-delà de trois semaines et dans tous les cas suivants :
• Nourrissons de moins de 6 mois.
• Difficultés respiratoires.
• Difficulté à s’alimenter.
• Altération de l’état général, fatigue importante ou changement de comportement.
• Fièvre persistante de plus de 3 jours ou signes de mauvaise tolérance à la fièvre.