Compléments alimentaires : des allégations de santé bientôt interdites ?
Les compléments alimentaires, déjà très contrôlés par la législation européenne, pourraient prochainement être vendus sans aucune allégation de santé, c'est-à-dire sans aucune indication de leurs effets thérapeutiques. C'est ce que craint le syndicat des producteurs de compléments alimentaires, le Synadiet, qui a lancé en juin 2016 un appel aux pouvoirs publics européens pour « une évaluation proportionnée des allégations de santé des compléments alimentaires à base de plantes, en prenant en compte l’usage traditionnel des plantes ».
Depuis 2006, en effet, toute allégation de santé doit faire l’objet d’une évaluation scientifique par l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), confomémént au règlement (CE) n°1924/2006. Depuis 2010, sur 2287 allégations étudiées, seules 256 ont été autorisées : 2031 ont été interdites faute de données scientifiques satisfaisantes (la liste complète sur le site de la Commission européenne). Ainsi en est-il par exemple des allégations santé pour le konjac, l'acerola ou les flavonoïdes du thé vert, qui ne sont plus autorisées, alors que leur usage traditionnel semble les confirmer empiriquement !
Le Synadiet conteste l'interdiction
Le Synadiet conteste donc les critères retenus par l’EFSA, selon lui inappropriés aux plantes. Que l'EFSA souhaite, comme cela peut être exigé de la part d'une autorité européenne, éviter la diffusion d'allégations mensongères est certes louable. L'efficacité de nombreux compléments alimentaires est en effet loin d'être établie. Mais que celles qui n'ont pas pu être vérifiées « scientifiquement » soient tout bonnement interdites est, selon le syndicat, scandaleux.
Le marché des compléments alimentaires progresse malgré tout de près de 4 % par an. Il pèse aujourd'hui 1,54 milliard d’euros rien qu'en France.
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