Les draineurs spécifiques
Une bonne partie de nos déchets, des substances non métabolisables, inutiles, voire dangereuses par leur accumulation dans l’organisme, est constituée des toxiques de cuisson.
Au cours de leur pratique médicale de terrain, les docteurs Jacques Fradin et feu Jean Seignalet ont d’ailleurs pointé deux groupes d’aliments particulièrement fragiles qui, soumis aux températures de cuisson classiques, se détériorent très vite pour libérer quantité de substances considérées en toxicologie alimentaire comme particulièrement délétères.
Dans la première catégorie, on trouve les céréales et les sucres cuits comme le pain, les biscuits, les pâtisseries, les viennoiseries… Leur ingestion répétée peut entraîner ou du moins influencer les troubles du système nerveux (hyperactivité fonctionnelle, insomnie, perte de mémoire, difficultés de concentration, tremblements), les troubles inflammatoires (états grippaux, maux ORL), les atteintes tendino-musculaires (douleurs cervicales, courbatures d’effort ou grippales, tendinites à répétition, claquage), le diabète dit sénile, les allergies… et les proliférations de grains de beauté (amas de mélanocytes).
La deuxième catégorie regroupe les protéines et les graisses cuites au-delà de 85 °C. En pratique, sont visés ici les produits animaux, les oléagineux et leurs dérivés (huiles). Les toxiques liposolubles interviennent dans l’étiologie des troubles hépatiques (hépatites, jaunisse), des cardiopathies (AVC, infarctus) et de certains cancers (sein, pancréas, côlon).
Suppression sélective
Le Dr Jacques Fradin avait déjà parfaitement démontré dans les années quatre-vingt que la simple suppression sélective des aliments à problèmes pouvait amener, dans la très grande majorité des cas, de très nettes améliorations sanitaires. En pratique, il suffit tout simplement de supprimer la catégorie d’aliments en question, ou de les consommer crus ou après cuisson à basse température.
L’intérêt de cette approche réside dans le fait qu’il n’est pas obligatoire de changer toute son alimentation. D’autant qu’un bouleversement brutal de celle-ci (dans la mesure où l’on se dirige vers une alimentation crue et adaptée à notre physiologie) risque de soustraire aux cellules une trop grosse quantité de toxiques trop vite et de saturer les émonctoires (foie et reins) chargés de les évacuer. Non éliminés, les toxiques risquent alors bien de s’accumuler à nouveau dans les tissus et de provoquer une reprise des inflammations et des symptômes qui avaient motivé le changement alimentaire. Avec la suppression sélective, le drainage des toxiques, aussi profond soit-il, reste sélectif et limité, et n’entraîne aucun risque de saturation toxémique des émonctoires.
Aliments déséquestrateurs
Tout aliment non dénaturé et faisant partie de la plage alimentaire humaine possède des propriétés non seulement nutritives mais aussi drainantes pour une catégorie de toxiques qui lui est spécifique. En revanche, plus l’aliment est dénaturé, plus ses capacités nutritives et drainantes seront altérées. Jacques Fradin est parvenu ainsi (aidé entre autres par les travaux de recherche en alimentation instinctive de Guy-Claude Burger) à identifier les aliments qui, consommés crus ou cuits à basse température, sont capables d’améliorer les troubles résiduels d’une maladie partiellement améliorée par la suppression sélective d’un aliment cuit ou grillé. Ainsi, toujours selon le Dr Fradin, une monodiète d’huîtres répétée plusieurs fois par semaine peut améliorer un asthme au-delà de la seule suppression sélective de céréales cuites. Mais attention moins l’aliment sera manipulé et dénaturé plus sa capacité de nettoyage (appelée déséquestration) cellulaire sera puissante. À l’inverse, des fruits cuits ou même crus mais mélangés avec des oléagineux et passés au blender, ont perdu la plus grande partie de leur propriété drainante.
L’observation objective étalée sur plusieurs années sur un grand nombre de ses patients a permis au Dr Jacques Fradin de dresser deux listes non exhaustives. L’une recense les aliments susceptibles de nettoyer les cellules des résidus de céréales et sucres cuits. Il s’agit des fruits de mer (huîtres d’abord), des crustacés, des dattes, des figues fraîches et sèches, du miel, des litchis, des mangoustans, des sapotilles, des cerises, du raisin et des agrumes. L’autre reprend les aliments capables de retirer les résidus cellulaires de protéines et graisses cuites : les viandes (surtout de porc bio), le canard et l’oie, le foie de toutes les espèces, les crustacés, les papayes, les durians, les mangues, les figues séchées ainsi que les dattes.
Constat intéressant et édifiant, les céréales, les produits laitiers ainsi que les graines germées ne sont pas repris dans le lot. Seuls les aliments qui furent accessibles à l’homme pendant des centaines de milliers d’années sont encore et toujours capables de contribuer au maintien ou au rétablissement de la santé. Les autres n’ont jamais fait partie de la plage alimentaire humaine. N’en déplaise aux thuriféraires des religions alimentaires.