Café : tout n'est pas si noir pour la santé !
Honni par certains hygiénistes, notamment pour son action stimulante et les toxiques résultant de sa torréfaction, le café gagne en revanche du galon auprès des chercheurs en nutrition. Plus de 150 études à son sujet ont déjà été publiées avant 2012, et les résultats sont unanimes : consommé avec modération, le café pourrait bien avoir un impact bénéfique sur les maladies cardiovasculaires, sur les cancers cutanés et digestifs, le diabète de type 1, la maladie de Parkinson et Alzheimer. En boire trois tasses par jour diminuerait même le risque de décès de 10 % chez les adultes âgés de 50 à 71 ans par rapport à ceux qui n’en boivent pas du tout ! La modération reste cependant de mise, et trois à cinq tasses de café par jour semblent être la consommation optimale. Sauf pour les hypertendus et les femmes enceintes qui continueront de s’abstenir.
Le café continue de diviser les nutritionnistes
Permis dans certains régimes (Fodmaps), banni dans d'autres (le régime anti-rétention d’eau de Linda Lazarides) ou simplement à réduire (méthode Kousmine), le café continue de diviser les nutritionnistes. Si les naturopathes le mentionnent, c'est aussi pour son effet stimulant, mais de la paroi rectale cette fois, lorqu'il est employé dans les lavements (thérapie Gerson).
Alors, café ou pas? Outre la modération requise selon le principe cher aux naturopathes "c'est la dose qui fait le poison", la qualité du café (production bio, extraction traditionnelle sans solvants et commerce équitable, les trois allant souvent de pair avec ou sans label sur le produit final) et sa variété semblent jouer un rôle dans les effets bénéfiques de la boisson.
Un café bio, sans sucre et sans lait bon pour le coeur
Très intéressante à ce titre, une étude du département des sciences de l'Université de Turin publiée le 3 février 2016 dans la revue Phytochemistry a croisé les données concernant les effets antioxydants et la teneur en caféine de plusieurs variétés connues de cafés. Les résultats montrent que le café arabica du Kenya a le meileur ratio acides chlorogéniques caféine. En clair, la capacité antioxydante la plus forte pour le moindre effet excitant. Les acides chlorogéniques sont des phénols, qui comprennent l'acide caféique, l'acide ferrulique et l'acide P-koumarinique, contribuants majeurs de l'effet antioxydant du café. L'arabica du Kenya (à se procurer par exemple chez Charles Danican et Terres de Café) est donc presque un alicament. À l'inverse, les arabicas venus d'Ouganda et du Vietnam ont les plus hauts taux de caféine, un stimulant du système nerveux central.
En qualité biologique, bu sans sucre et sans lait animal, le café n'est donc pas mauvais pour le coeur. De nombreuses études tendent encore à prouver son effet protecteur sur la flore bactérienne, le foie, la vésilcule biliaire ou encore son effet préventif contre l'obésité (à lire sur le site du magazine Plantes & Santé : Le café, bon ou mauvais pour la santé?). Quant aux personnes sujettes au reflux gastro-oesophagien, à l'insomnie et à l'anémie (les antioxydants réduisent l'absorption du fer), elles limiteront leur consommation, à défaut de s'en passer.
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