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Coca-Cola à la stevia ? Du greenwashing qui fait pschitt !

Coca-Cola à la stevia ? Du greenwashing qui fait pschitt !

Life. Maintenant, le Coca-Cola ne se contente plus de nous promettre un quotidien plus pétillant. "Il donne la vie".

L’argument commercial, quelque peu excessif, est soutenu par la couleur : un beau vert sapin pour l’étiquette.Ce vert symbolise plus exactement la stévia, ou plutôt sa molécule sucrante isolée grâce à des solvants, et qui se trouve mélangée avec du sucre (!) dans cette nouvelle boisson.

Un, les géants de l’industrie agroalimentaire (même si on se demande toujours ce que fait le mot alimentaire ici) ont compris les aspirations de santé et de bien-être des consommateurs, maintenant totalement avertis que l’aspartame des boissons light conduit à l’obésité, au diabète et aux maladies cardiovasculaires. Deux, ils font dans la plus assumée des mauvaises fois. L’adresse à notre imaginaire n’est plus drôle comme le Santa Claus rouge qui perd son couvre-chef en buvant au goulot, ni même féerique comme une tribu d’ours polaires dans un monde enchanté.


C’était déjà bien vu de mettre en scène cet animal, menacé par le réchauffement climatique. On ne sait pas si les bulles du Coca-Cola allaient protéger son espèce, ni à quel point cet emblème était pensé, mais le clin d’œil était subtil. Là, c’est énorme, gros comme le renvoi lâché par notre ours blanc (Roger !) dans un des derniers clips publicitaires de la marque. Si Coca-Cola, qui nous empoisonne au sucre, nous donne la santé, il n’y a plus qu’à en équiper tous les robinets.

Le va-tout des industriels ?

Sans doute. Sinon, pourquoi avoir manqué d’originalité à ce point-là en passant du rouge au vert, c’est-à-dire en copiant à l’identique la recette déjà inaugurée par Mac Donald’s il y a... cinq ans ? Santa Claus et Ronald se serrent-ils les coudes ? On apprenait l’an dernier que les deux entreprises étaient en perte de vitesse, notamment aux États-Unis et au Canada, où ils font respectivement 45 % et 30 % de leur chiffre d’affaires.

Le premier n’arrive pas à enrayer une baisse chronique de ses sodas tandis que les hamburgers du second sont de plus en plus boudés. Après la popularisation du père Noël en cape rouge, un coup de génie qui a habillé le rêve de tous les enfants du monde à partir des années 1930, le coup du Coca Life paraît cette fois bien raté. Presque une
balle dans le pied.

Mon poison, c’est ta santé

Telles sont les contorsions marketing d’un système à boutde souffle pour satisfaire des consommateurs de plus en plusméfiants... Le cynisme mercantile d’un géant qui commence à décliner. Un début de conversion vers des produits plus sains, entendent certains. Non. Moi, j’entends le chant du cygne qui signe le désenchantement. On n’est qu’en février, je suis d’humeur optimiste. Il y a un an, les salariés de la filiale madrilène de Coca-Cola avaient menacé de boycotter ses sodas suite à l’annonce d’un large plan social.

« Si Madrid ne fabrique plus de Coca-Cola, Madrid n’en boira plus.» Prémonitoire ? N’attendons pas que les usines ferment pour boire à une autre source. Quand je pense à ces rayons entiers, habillés du rouge de Coca-Cola... Un succès croissant sur plusieurs décennies. Espérons que cette fois, ça va faire pschitt.

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