Assurer ses apports de potassium
On parle et on écrit beaucoup de choses sur le calcium ou encore sur le sodium ou la silice mais rarement sur le potassium (K), or celui-ci joue un rôle fondamental et majeur dans le bon fonctionnement de notre organisme. Le potassium est un électrolyte qui assure plusieurs fonctions vitales, soit sous sa forme libre soit lié à des protéines. C’est le chimiste anglais Humphrey Davy qui l'a isolé en 1807 et lui a donné le symbole chimique K en référence au mot latin kalium, qui signifie alcali. Ce n’est qu’en 1928 que l’on évoque la possibilité que le potassium puisse abaisser la tension artérielle.
Le potassium agit en étroite collaboration avec un autre électrolyte, le sodium, pour maintenir l’équilibre acido-basique de nos liquides (humeurs) intracellulaires. Le sodium fait la même chose à l’extérieur des cellules. Or notre alimentation moderne est particulièrement riche en sodium et fait donc augmenter nos besoins en potassium (2 à 3 fois plus de sodium que de potassium).
Le potassium est indispensable (et hyper-concentré) dans notre muscle cardiaque, le myocarde, mais aussi pour permettre la contraction des cellules musculaires lisses (parois des viscères comme l’intestin, des artères, des veines, de la vessie, … ), des cellules squelettiques (muscles rouges) et nerveuses.
Il intervient notamment au niveau rénal pour réguler les entrées en sodium ou de chlore. Dans l’estomac c’est encore lui qui permet de maintenir l’acidité des sucs indispensables pour une bonne digestion. Mais on oublie aussi que le potassium agit sur la sécrétion de l’hormone pancréatique : l’insuline.
Consommer des légumineuses
Nous en disposons en stock : 150 g pour un homme et 100 g pour une femme. Cependant la quantité de potassium apportée par notre alimentation est d’environ de 2 à 6 g par jour, les besoins étant fixés officielement à 4,7 g par jour. Il n'y a pas d'apport nutritionnel recommandé (ANR) pour le potassium (en l'absence de données scientifiques suffisantes), mais un simple « apport suffisant », reposant sur les données constatées chez des personnes en bonne santé.
On trouve du potassium dans les légumineuses (lentilles, pois chiches, haricots secs… ), qui en contiennent beaucoup, dans certains légumes comme les choux, les champignons, les épinards, certains fruits tels que les bananes, abricots, baies de cassis, avocats, les fruits secs et oléagineux (figues, amandes, noix, dattes… ), sans omettre les céréales complètes. Les viandes et les poissons en contiennent également tout comme, dans une moindre mesure, le chocolat. En revanche, les aliments raffinés et frelatés (pain blanc, riz blanc, sucre blanc… ) en contiennent très peu.
Une carence rare
La carence alimentaire en potassium est donc rare, mais une hypokaliémie, en dessous de 3,5 mmoles par litre, peut se rencontrer en cas de pertes digestives (vomissements ou diarrhées chroniques), de médication laxative, diurétique ou encore de corticothérapie entraînant une faiblesse musculaire. Les symptômes de la carence sont de la fatigue, une faiblesse et des crampes musculaires, de la paresse intestinale, des ballonnements, des douleurs abdominales et de la constipation.
Les personnes âgées (fonte musculaire) et les sportifs (sudation) doivent aussi surveiller leur taux.
A contrario, une hyperkaliémie ou excès de potassium (au dessus de 5,5 mmoles par litre) peut indiquer une insuffisance rénale ou surrénalienne. Elle peut aussi arriver comme une complication du diabète ou d'une prise médicamenteuse d'antihypertenseurs ou cardiaques (ce qui explique les médicaments épargneurs de potassium).
Pas d'autocomplémentation
Avant toute médication ou prise de compléments alimentaires, assurez-vous d'avoir une alimentation diversifiée, biologique, du terroir, de saison et la plus crue possible et de ne pas sursaler vos repas. Car la complémentation en potassium comporte des risques. Si vous souffrez d’hypertension artérielle et si vous prenez des diurétiques, il peut être judicieux de demander à votre médecin traitant de faire réaliser un dosage de votre K plasmatique.
Christian Brun est professeur de naturopathie au CENATHO (Paris) et consulte à Versailles. Il a publié aux Editions Amyris « Les Analyses biologiques en naturopathie » (2013) et « Tout est une question d’équilibre acido-basique », à paraître en février 2016 aux éditions Solar. Consultations : 06 09 94 79 39 ou 01 39 25 07 04.
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