Le beaujolais : bien plus qu’un banal beaujolpif !
Beaujolais ! Quelle évocation cette appellation fait-elle naître en nous ? Un vin nouveau, sans structure, acide et qui empeste la banane à cause de l’utilisation honteuse de la levure sélectionnée 71B ? Un peu réducteur. Un vin bon marché, à mettre au frais, facile à boire sur une viande grillée ? Déjà mieux. Un joli vin qui va sur la finesse, quand son aire de production quitte les plaines du sud pour prendre de la hauteur au nord vers le joli village de Beaujeu ou celui de la Chapelle-de-Guinchay, où sévissait le mythique Jules Chauvet considéré comme le père du vin naturel ? Mais oui, c’est possible. Ou encore un des dix crus enjôleurs et parfois classieux, produits en haut des contreforts granitiques ? Oui, ce serait encore mieux que ce soient ces excellents vins, pleins de fruit et de finesse qui nous viennent à l’esprit quand on évoque cette région, située juste au-dessus de Lyon, et qui correspond administrativement au sud de la Bourgogne viticole ! Pour rappel, les dix crus du Beaujolais sont le Brouilly, le Côte-de-Brouilly, le Chénas, le Chiroubles, le Fleurie, le Juliénas, le Moulin-à-Vent, le Saint-Amour, le Morgon et le Régnié. Le cépage roi en Beaujolais est bien sûr le gamay. Il donne un vin soyeux, vif et fruité et peu tannique, mais peut aussi produire de grands vins de garde, avec de la matière, comme le Morgon ou le Régnié par exemple. Il ne faut cependant pas oublier le chardonnay, cépage à l’origine d’une production plus confidentielle de blancs très appétissants.
À lire cet été, un petit bijou d’engagement pour le vin naturel, avec beaucoup d’humour et d’autodérision, ainsi qu’une tonne d’anecdotes et d’histoires très instructives : « Le vin nu » par Alice Feiring, aux éditions Jean-Paul Rocher. Jouissif et décapant !