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La saga de la couleur, épisode 5 : utiliser les plantes tinctoriales

L’homme n’a pas attendu de découvrir la chimie pour se colorer des cheveux. Il lui a suffi de suivre son bon sens et son instinct et d’observer tout simplement les trésors de la nature pour y trouver des plantes aux couleurs variées, capables de colorer sans danger ses cheveux. Pourquoi fabriquer des molécules de synthèse dangereuses pour l’homme comme pour l’environnement quand la nature offre si généreusement tout ce dont nous avons besoin ?

Voici les meilleures plantes pour teindre ses cheveux et couvrir les cheveux blancs.

Explorons la palette des coloristes végétaux !

Les plantes choisies pour réaliser des colorations végétales sont naturellement riches en pigments, auxquels elles doivent leur couleur, et en tanins. Elles enveloppent et gainent le cheveu, et apportent un effet voile qui s’accumule et se superpose. Ce phénomène est très respectueux de la physiologie du cheveu, le renforce et le sublime. Différentes parties de plantes peuvent être utilisées : fleurs, écorces, racines, feuilles ou tiges.

 

Pour une coloration brune, auburn, acajou ou cuivrée : le henné d'Egypte, le brou de noix, la garance

- Le henné d’Egypte (Lawsonia inermis)

Parties utilisées : les feuilles

Le henné est un arbuste épineux de la famille des Lythracées. Ses feuilles produisent des teintes telles que le rouge et le jaune, utilisé en teinture textile et corporelle. Pour la petite histoire, on a retrouvé des traces de henné sur des momies égyptiennes.

 Couleurs obtenues :

• Roux, rouge et reflets auburn.

• Sur les cheveux blonds : un joli blond vénitien.

Ses autres propriétés : apporte brillance aux cheveux, les gaine, les nettoie et les purifie.

- Le brou de noix (Juglans regia)

Partie utilisée : l'enveloppe charnue de la noix.

Les noix étaient déjà ramassées il y a environ 50 000 ans ! Des vestiges retrouvés dans les cavernes de Shanidar en Irak l’attestent. Le noyer fut longtemps considéré comme toxique, puis ses vertus astringentes furent mises à profit en cas d'hémorragie ou de diarrhées et son huile de noix fut conseillée contre les vers intestinaux, la goutte et la lèpre.

Couleurs obtenues :

• Le brou de noix permet d'obtenir sur les cheveux blonds une très jolie couleur châtain, lumineuse et naturelle.

• L'ajout de Henné d’Egypte au brou de noix apporte une touche cuivrée.

• Le brou de noix permet d'obtenir sur les cheveux bruns de légers reflets auburn.

Ses autres propriétés : rend les cheveux doux et leur donne de la brillance.

- La garance (Rubia tinctorum L.)

Partie utilisée : la plante entière.

Pour la petite histoire : la garance est l'une des plus anciennes plantes tinctoriales ; elle fut cultivée pour cet usage jusqu'au début du 20ème siècle. Les Egyptiens, les Perses et les Hindous l'utilisaient dès 2 000 ans av. J-C. Les Grecs et les Romains la cultivaient pour teindre la laine et le cuir, et pour réaliser des fresques murales. La culture de la garance connut son apogée du milieu du 18ème siècle au début du 19ème siècle. Sa dernière grande utilisation date du début de la Première Guerre mondiale où elle servit à teindre les fameux pantalons « garance » de l'armée française. 

Couleurs obtenues : teinte rouge et acajou grâce à l’alizarine.

• Sur un cheveu blanc : légère teinte cuivrée.

• Sur un cheveu  blond = teinte cuivrée vive et lumineuse.

• Sur un cheveu châtain clair = teinte acajou à très acajou.

• Sur un cheveu brun = légers reflets acajou

Ses autres propriétés : adoucissante, apaisante, émolliente, antioxydante, reminéralisante

 

Pour de jolis reflets blonds : curcuma, rhapontic ou camomille

- Le curcuma (Curcuma longa L)

Parties utilisées : les rhizomes.

Toujours pour la petite histoire : en Asie, le curcuma est utilisé depuis 600 av. J-C  pour teindre en jaune doré les robes des bonzes, prêtres bouddhistes. En Polynésie, c'est une teinture corporelle et capillaire.

 Couleurs obtenues :

• Reflet jaune lumineux sur les chevelures claires en raison de la curcumine.

• Léger éclaircissement.

Ses autres propriétés : apaisant, anti-inflammatoire.

- Le rhapontic (Rheum rhapontica)

Parties utilisées : les racines.

Cette variété de rhubarbe a longtemps été utilisée comme plante médicinale dans la pharmacopée maritime occidentale, notamment au XVIIIe siècle. Connue pour ses vertus éclaircissantes, sa poudre est traditionnellement utilisée avec le henné pour obtenir des reflets blonds cuivrés naturels comme en été.

Couleurs obtenues :

• reflets blonds, cuivrés, dorés.

Ses autres propriétés : adoucit les teintes, ravive l’éclat des cheveu.

- La camomille (Matricaria recutita)

Parties utilisées : les fleurs.

La camomille matricaire est très anciennement connue, notamment par les Egyptiens et les Romains qui l'administraient déjà comme fébrifuge, emménagogue, ou encore contre les maladies du foie et les douleurs intestinales. Elle était également préconisée par les médecins arabes du 13ème siècle et, pour les médecins grecs d'autrefois, la matricaire représentait « un médicament précieux » qu'ils prescrivaient souvent à des doses très concentrées.

Couleurs obtenues : reflets blond.

Ses autres propriétés : apaisante, hydratante, émolliente, circulatoire

 

Pour une coloration rouge ou pourpre : la rhubarbe et l'hibiscus

La rhubarbe (Rheum officinal)

Partie utilisée : la racine.

Si la rhubarbe des jardins est consommée en tartes, compotes et confitures, depuis le 17ème siècle, ses racines permettent de colorer les cheveux grâce à leur richesse en pigments. Bon à  savoir : les feuilles de rhubarbe sont toxiques du fait de leur richesse en acide oxalique.

Couleurs obtenues : rouge.

Ses autres propriétés : apaisante, anti-inflammatoire.

L’hibiscus (Hibiscus sabdariffa L.)

Parties utilisées : les fleurs    

Pour la petite histoire : les fleurs d'hibiscus sont symboles de beauté et de séduction. L'infusion obtenue avec les fleurs d'hibiscus est traditionnellement servie comme thé en Egypte et au Soudan, dont elle est la boisson nationale. L'hibiscus est aussi cultivé pour ses tiges qui fournissent des fibres textiles.

Couleurs obtenues : une teinte pourpre.

Ses autres propriétés : adoucissant, hydratant, anti-oxydant

 

Pour des reflets bleu : l'indigo

L’indigo (Indigofera tinctoria L.)

Partie utilisée : la plante entière. 

Des momies égyptiennes datant de plus de 3 000 ans av. J-C ont été découvertes entourées de tissus teints en bleu avec de l'indigo. Ce sont les Hollandais qui développèrent le commerce de l'indigo des Indes vers l'Europe à partir du 14ème siècle, alors que le pastel, autre colorant bleu était alors largement utilisé en Europe. Plus tard, il fut encore largement utilisé pour teindre les "blue-jeans". Une astuce : le bleu étant la couleur complémentaire du jaune, l’indigo est particulièrement recommandé pour « déjaunir» les cheveux.

Couleurs obtenues : bleu.

Ses autres propriétés : purifiant, astringent et antioxydant.

 

Biocoiff'

Depuis sa création, Biocoiff' s’inspire de l’utilisation ancestrale des plantes et perpétue la tradition en proposant dans ses deux salons parisiens (place Jeanne D’Arc dans le 13e et rue des Ciseaux dans le 6e) des colorations 100 % végétales. Ces soins sont sans danger pour les coiffeurs et les coloristes qui les manipulent et conviennent aux personnes à la peau sensible, souffrant d’allergies cutanées, mais aussi aux femmes enceintes, allaitantes ou sous traitement lourd.

 

Les épisodes précédents :

 La saga de la couleur, épisode 1 : la coloration à travers l'histoire

La saga de la couleur, épisode 2 : petite physiologie du cheveu

La saga de la couleur, épisode 3 : les méfaits de la coloration chimique

 

À lire sur notre site :

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