La France dit enfin non au mercure dentaire
La France, initialement prudente sur l’interdiction du mercure dans les amalgames dentaires, a pris le temps de revoir sa position en juin dernier. Un revirement qui permet à l’Europe de peser enfin dans une éventuelle interdiction mondiale. Un rapport du cabinet de conseil en environnement Bio Intelligence Service (BIOIS) avait dévoilé fin mars que la France était de très loin le premier consommateur européen de mercure dentaire, avec 17 tonnes par an. Ce texte avait placé notre pays dans l’obligation de revoir sa position. En 2010, en effet, la France avait été la seule à s’opposer officiellement à l’arrêt des amalgames au mercure. Les autorités françaises avaient invoqué la possible dégradation des soins de caries en cas d’interdiction des amalgames. Autre argument, moins crédible : il faudrait plusieurs décennies avant de se débarrasser du mercure déjà posé par les dentistes.Les réticences hexagonales ont pris fin en juin dernier, avec un nouvel avis des autorités françaises : celles-ci ne s’opposent plus à une suppression des amalgames au mercure et reconnaissent « l’émergence d’alternatives performantes et mieux évaluées », aptes à réduire « la place de l’amalgame dentaire contenant du mercure dans la stratégie thérapeutique ».Pour des associations comme Non au mercure dentaire, membre de la World Alliance for Mercury-Free Dentistry, c’est un vrai soulagement. C’est que la position française bloquait les négociations à l’échelle mondiale ! Visiblement à cause de ses objections, l’Europe n’avait pu adopter de position claire au Programme des Nations Unies pour l’environnement lors des précédentes négociations du comité intergouvernemental de négociation. Celui-ci vise à élaborer un outil juridiquement contraignant sur le mercure, la convention de Minamata, attendue pour 2013.