La psychothérapie psychanalytique à médiations
Pour être précis, il faut commencer par expliquer : une psychothérapie n’est pas une psychanalyse, souligne Jacques Van Wynsberghe, psychothérapeute psychanalytique à médiations et Président de Psycorps (École belge de psychothérapie psychanalytique à médiations). Quand on parle de psychanalyse, on évoque la traditionnelle cure, avec trois ou quatre séances de divan par semaine. L’analyste n’est pas préoccupé au premier chef par le bien-être du patient ; il est centré sur l’analyse. Et la guérison viendra peut-être de surcroît.
Nous ne sommes plus au temps de Freud, fait remarquer Jacques Van Wynsberghe. À cette époque, la bourgeoisie viennoise pouvait s’allonger sans problème sur le divan jusqu’à six fois par semaine pour sonder les profondeurs de l’inconscient. La psychothérapie, elle, répond à un aspect très pratique, en lien avec notre époque : les séances, en face à face, ont lieu une à deux fois par semaine, voire même tous les quinze jours. Dans ce contexte, beaucoup de thérapeutes abandonnent la psychanalyse pure et dure.
Un accompagnement individualisé
C’est là qu’intervient la psychothérapie psychanalytique à médiations qui, comme son nom l’indique, est une approche psychothérapeutique intégrant dans le travail analytique (analyse du transfert et du contre-transfert) la possibilité d’utiliser diverses médiations, si nécessaire. Elle trouve son origine dans les travaux de Freud, Ferenczi et Reich et s’est ensuite étoffée grâce aux théories analytiques anglo-saxonnes (Winnicott, Klein, Bion) et d’autres approches (dessin, modelage, mouvement, toucher…).
L’objectif de cette approche est d’aider la personne à mieux comprendre et à surmonter les difficultés de sa vie par la découverte et l’intégration des forces inconscientes qui la gouvernent. Un travail individualisé – propre à chaque client, en fonction de sa problématique de base et de ce qu’il amène en thérapie – qui vise une plus grande intimité de la personne avec elle-même, dans la vérité du sujet.
Le thérapeute est en empathie avec le patient. Il est présent en face de lui et engagé dans la relation.
Médiations symbolisantes
Le cadre, clair (rythme des séances, confidentialité…), structure la thérapie. Quant aux médiations, elles viennent en complément d’un travail plus classique (verbal) à certains moments de la thérapie pour ouvrir à la créativité, au sens large.
Au rang de ces interventions non verbales : prise de conscience corporelle, toucher, travail respiratoire, utilisation du dessin, du modelage, de la voix, de l’écriture… Il arrive que le travail verbal ne permette pas ou plus d’accéder à cette capacité de s’exprimer. Le divan peut même alors se révéler mortifère, la personne tournant en rond autour de son traumatisme d’enfance. Dans ce cas, il est nécessaire de l’ouvrir à d’autres dimensions : corporelles, créatives, symboliques.
Concrètement, les médiations permettent une mise en actes qui favorise l’association spontanée et l’émergence d’images. On va ainsi « débloquer » la thérapie. Le but est d’arriver à une symbolisation des aspects inconscients pour pouvoir les mettre en mots. Ce travail sur base de médiations n’est donc pas un but en soi (contrairement à l’art-thérapie). C’est une phase transitoire, liée à la recherche de sens, donc pas systématique. Peu importe le média : il est un moyen, un prétexte pour tisser une relation thérapeutique.
Par ce processus, le patient accède à son « vrai self » : qui il est profondément. « C’est comme une seconde naissance ! »