Fumer, comment éviter le pire ?
Le tabac, tout le monde le sait, y compris les fumeurs, a des conséquences graves sur notre santé. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, il est la cause, chaque année, de 5 millions de décès dont près de 500 000 en Europe. Si le nombre de ses méfaits est incalculable et s’il est difficile de se séparer d’un tel poison après plusieurs années passées en sa compagnie, la bonne nouvelle, c’est qu’il existe aussi une kyrielle de méthodes pour cesser de fumer et que les effets positifs sur la santé d’un tel arrêt se mesurent dès le premier jour et pour longtemps.
Substituts nicotiniques
Si vous avez la volonté de dire stop à la cigarette, ce qui en soi est déjà pas mal, les techniques plus ou moins efficaces sur le long terme ne manquent pas, mais toutes ne se valent pas.
Évoquons d’abord tous les substituts nicotiniques (patchs, timbres, gommes à mâcher, pastilles à sucer, inhalateur…), délivrés par voie orale ou cutanée, qui permettent de diminuer la sensation de manque chez le patient en cours de sevrage tabagique grâce à une diffusion contrôlée de nicotine dans l’organisme absorbée par la peau. Néanmoins, ces substituts peuvent parfois être mal supportés et causer des allergies. D’autre part, ils n’agissent que sur le manque physique de nicotine, et non sur la dépendance psychologique, d’où un pourcentage de réussite assez faible.
Méthodes naturelles
Pour arrêter de fumer, il existe aussi des médicaments délivrés sur ordonnances tels que le Champix ou le Zyban, voire un vaccin. Pas l’idéal non plus. En revanche, il y a également beaucoup de méthodes naturelles qui permettent de surmonter l’envie de fumer, d’une manière saine, sans avoir les effets secondaires défavorables associés aux médicaments.
Parmi elles, la phytothérapie qui atténue les effets liés au manque de nicotine (irritabilité, maux de tête, frustration…). Valériane, kudzu, plantain, gingembre, menthe poivrée, ginseng, millepertuis, teinture mère d’avoine… toutes ces plantes peuvent aider. Tout comme l’homéopathie, qui consiste à utiliser des plantes provoquant le même effet que le tabac (jasmin de Virginie, lobélie enflée, staphisaigre, fève de Malac…), l’aromathérapie et les sprays aux huiles essentielles1, l’homéopathie, l’acupuncture, l’auriculothérapie, la luxopuncture, l’hypnothérapie, la thérapie au laser doux…
Se relaxer et soigner le mental
L’envie de fumer pouvant être liée à une situation stressante ou une émotion particulière, pourquoi ne pas envisager une méthode de relaxation : sophrologie, tai-chi-chuan, yoga, training autogène, visualisation, méditation, exercices respiratoires, pensées positives…
Citons encore les psychothérapies comportementales et cognitives, entre autres la programmation neurolinguistique, qui consistent à faire prendre conscience au fumeur de son problème et à renforcer ses faiblesses psychologiques et qui présentent l’avantage de pouvoir être utilisées non seulement pendant l’arrêt du tabac, mais aussi en cas de rechute.
Il existe aussi quelques astuces plus ou moins efficaces pour se débarrasser de la cigarette : se mettre au sport, utiliser les économies réalisées sur le tabac pour se récompenser et faire des activités qui procurent du plaisir, se promener après un repas, adapter sa maison en mettant à la poubelle tout ce qui peut inciter à fumer, embellir son environnement, rester loin des lieux de fumeurs, refuser les cigarettes offertes, occuper ses mains et sa bouche autrement, s’hydrater au maximum, réduire ou éviter le café et les boissons alcoolisées…
Arrêter de fumer La méthode au laser doux Les premiers centres de traitement de l’arrêt du tabac à l’aide du soft laser (laser doux) ont fait leur apparition en Belgique en 2003. Installée à Nivelles, la société Mieux être propose cette thérapie qui agit sur 60 à 65 points d’acupuncture et contribue à restaurer l’équilibre énergétique mental et physique. Elle annonce un taux de réussite de 80 à 85 %. Tout à fait indolore et sans effets secondaires, le traitement s’effectue pendant une durée d’environ une heure à l’aide d’un laser de la dernière génération, spécialement conçu à cet effet, qui concentre un rayon de lumière destiné à stimuler les points d’acupuncture concernés, sans aucune dégradation, explique Jean-Francois Malcorps. Cette méthode a pour effet de saturer les récepteurs de nicotine et de déclencher la production d’endorphines naturelles, et ce faisant, elle permet au patient de surmonter la dépendance à la nicotine, mais aussi de calmer un bon nombre de symptômes ou d’états, tels que le stress, l’appétit et la nervosité, à l’origine de l’envie de fumer. Généralement, une séance suffit. Bien que cela s’avère rarement nécessaire, un second traitement pour les patients qui en manifestent le besoin est possible endéans les 30 jours après le premier. |
Quatre qualités
Et si aucune des méthodes évoquées ne marche ou que vous ne pouvez pas vivre sans une clope en bouche, vous pouvez encore éviter le pire en recourant à des cigarettes dites biologiques, à base d’herbe et de produits naturels, voire avec du tabac cultivé sans pesticides et/ou sans additifs, ou en passant à la cigarette électronique2.
Mais sachez que ce ne sont que des pis-aller. Certains tabacologues déconseillent vivement les cigarettes naturelles car elles contiendraient tout autant de substances cancérigènes que les cigarettes normales. Quant à l’e-cigarette, leur principale crainte est qu’elle ne devienne un produit d’initiation pour les jeunes.
Difficile de s’y retrouver parmi toutes ces méthodes. Chacune mérite d’ailleurs l’attention. La meilleure est celle qui est la mieux adaptée à la situation de la personne qui souhaite décrocher du tabac. Et pour y arriver, il est bon de se rappeler aussi quatre qualités essentielles : la motivation, la détermination, la persévérance et la confiance en soi.