Le longe-côte, ce nouveau sport en vogue et en vagues
Peut-être en avez-vous déjà croisé lors d’un séjour en France sur une plage de Bretagne ou de l’Atlantique ? La vision est comique. De loin, on dirait une troupe de doux dingues en plein effort. Habillés de combinaisons, enfoncés dans l’eau jusqu’à la taille, ils progressent en file indienne, de façon homogène, tout en pagayant et en papotant, dans la joie et la bonne humeur. Ce sont en réalité des longe-côtiers, des sportifs passionnés de la mer, des randonneurs d’un genre nouveau.
Une discipline agréée
Inventé en 2005, sur les rives de la mer du Nord, à Dunkerque, dans le Nord de la France, par Thomas Wallyn, un entraîneur d’aviron, le longe-côte ou randonnée a quatique est à l’origine une activité sportive de plage destinée à développer la condition physique de ses élèves rameurs.
Agréée par le ministère de la Jeunesse et des Sports le 1er mai 2007, cette discipline consiste à « crapahuter » pendant une heure et demie (environ 3 à 4 kilomètres) dans la mer ou l’océan, à une centaine de mètres du bord, avec de l’eau entre le nombril et la poitrine, tout en utilisant une pagaie.
Adapté à tous,quels que soient le sexe, l’âge et le niveau athlétique, s’adressant indifféremment aux sportifs accomplis comme aux débutants et aux amateurs de « loisirs » qui recherchent un dépassement de soi tout en restant dans une pratique douce et confortable, le longe-côte se pratique seul, en famille, entre amis ou en groupe, en toute saison, que l’eau soit à 6ou à 19°C, qu’il pleuve ou qu’il vente,que la marée soit haute ou basse.Il existe même des sorties nocturnes ! Munis de lampes frontales, les « longeurs » forment un long serpent luminescent s’étendant sur la mer... Poésie et sérénité garanties !
Enchaînement de mouvements
Mi pédestre mi nautique, le longe-côte est un sport assez simple. Pas besoin d’un matériel et d’un équipement onéreux. Outre une pagaie de type kayak, cette activité nécessite juste le port d’une combinaison moulante de plongée, hormis en plein été, et des chaussons de voile ou des bottes de plongée avec semelles.
Comme on a toujours pied, il n’est nécessaire de savoir nager, même s’il est préférable d’être à l’aise dans l’eau. De plus, pour « longer » en parfaite sécurité, mieux vaut avoir une bonne connaissance du milieu marin et, si l’on veut conjuguer efficacité et plaisir, autrement dit parvenir à fendre l’eau avec aisance et naturel, s’approprier quelques techniques et astuces n’est pas un luxe.
L’essentiel est de bien coordonner le mouvement de jambe et celui de pagaie. Pour conserver son équilibre et ne passe faire balader par la houle, il convient de bien dérouler le pied et de faire de bonnes enjambées, le corps légèrement penché vers l’avant. Dans le même temps, la pagaie, que l’on aura veillé à bien saisir (une main près de la pelle, l’autre au bout du manche), doit être plantée droit devant soi et non sur le côté, en poussant avec le bras le plus proche de la pelle, celui qui est fléchi. Seule la pale est plongée dans l’eau. Tenue verticalement, cette pagaie sert à la fois de prise d’appui et de moteur. Elle permet de garder l’équilibre en cas de vagues ou de courant, elle facilite l’enchaînement du mouvement des jambes, et elle aide à trouver la bonne cadence et à augmenter la vitesse.
Multiples bienfaits sur la santé
Le longe-côte est à la mer ce que le ski de fond est à la montagne. Un sport très complet qui permet de développer son endurance, d’entretenir sa condition physique, de travailler son équilibre, d’éliminer de la cellulite, donc de perdre du poids, d’avoir de belles jambes, et de tonifier et muscler tout son corps. Les cuisses, fes- siers et mollets sont sollicités par la marche, les bras, épaules, dos, cou et pectoraux sont mobilisés grâce au planté de pagaie.
Pas de contre-indication particulière : cette activité procure une saine fatigue et tout au plus quelques petites courbatures. Contrairement à la course à pied, elle ménage les articulations, la portance du milieu liquide permettant d’éviter les traumatismes pour les genoux, les chevilles, et les pieds.
Elle est bénéfique pour les systèmes cardiaque, respiratoire, et circulatoire, la fraîcheur de l’eau de mer favorisant la vasoconstriction des vaisseaux et améliorant le retour veineux, action renforcée par le port de la combinaison serrée. Autres bienfaits : elle stimule l’immunité anti-infectieuse, assure un équilibre nerveux, régularise la tension artérielle, aide à lutter contre le stress, facilite la qualité du sommeil...
Engouement
Le longe-côte, c’est aussi une thalasso en plein air et en mer. On s’oxygène, on absorbe des embruns et de l’iode, tout en reminéralisant l’organisme et en s’aérant l’esprit. On reçoit des paquets d’eau sur le visage. C’est grisant. On ressort de l’eau « lessivé » mais détendu, léger, rafraîchi, vivifié, redynamisé, en pleine forme, enveloppé d’une douce sensation de bien-être, et le sourire aux lèvres.
La notion de plaisir est importante, tout comme le sont également la convivialité et l’esprit d’entraide. On prend le temps d’apprivoiser la mer, de jouer avec les vagues, de partager un moment agréable au rythme de l’eau, de découvrir l’autre et bien souvent dans un tel cas, de se redécouvrir soi-même.
Voilà pourquoi cette nouvelle activité santé connaît un engouement exceptionnel.Apparue dans le Nord-Pas-de-Calais, elle s’est étendue à de nombreuses plages de la côte atlantique, principalement en Basse-Normandie et en Bretagne, mais aussi de la Méditerranée,dans le Var.Aujourd’hui, des milliers de personnes la pratiquent en France et le nombre de ses adeptes ne cesse de gonfler.À quand son apparition sur la côte belge ?