Le tapis qui efface les douleurs de dos (mais pas que)
Curieux tapis. Criblé de picots en forme de fleur de lotus, le tapis Champ de fleurs doit son nom poétique à la société Bioloka, qui le commercialise en France depuis deux ans. Inventé dans les années 1980 par un médecin russe, le Dr Kuznecov, il a été ici adapté pour correspondre aux exigences des consommateurs : matériaux écologiques certifiés (lin, coton, fibre de coco), matelas déhoussable et picots solidement accrochés à leur support afin de faciliter l’entretien.
Inspiré des principes de l’acupuncture ou de la pratique des yogis, le Champ de fleurs exerce une pression sur 5000 points du dos. La sensation ? Piquante ! En quelques minutes, l’organisme s’adapte pourtant. Les picotements se transforment en une chaleur plaisante, qui « recouvre » alors les douleurs musculaires les plus vives. « Le corps module lui-même sa réaction à la douleur », explique Alexis Mertens, directeur général de Bioloka, évoquant par là le principe central de la méthode : la production d’endorphines grâce à l’action du tapis sur le système nerveux central. L'effet antalgique des endorphines est connu.
À raison de 15 à 45 minutes par jour, la pratique du tapis Champ de fleurs est recommandée dans toutes les situations inflammatoires, pour améliorer les états dépressifs et calmer la douleur, notamment le mal de dos, qui concerne 80 % des Français. En Suède, où il a d’abord été importé, il équipe aujourd’hui un ménage sur cinq, selon le fabricant.
Le champion des producteurs d'endorphine
Les effets, en tous cas, sont rapides et assez intenses : augmentation de la circulation sanguine et lymphatique, détente. Stimuler la zone dorsale, peu sollicitée par rapport au reste du corps, aurait tout bon. « Qu’on l’utilise sur le genou, le crâne ou la plante du pied, le Champ de fleurs produit les mêmes effets, explique Alexis Mertens, mais le dos est une zone de choix : celle où s’accumulent le plus de tensions, c’est aussi une zone où la peau est très peu stimulée. »
Le Dr Claude Baudoin, généraliste à Annecy, ne tarit pas d'éloges sur le Champ de fleurs. Spécialisé en prévention, il a découvert l'objet par hasard en 2012. Ce médecin de 57 ans a pu en observer les effets sur lui-même. « J’étais atteint d’une cruralgie très douloureuse, j’ai décidé d’utiliser le tapis une demi-heure matin et soir pendant quinze jours, j’ai été guéri totalement. Depuis, je l’inclus dans mes outils thérapeutiques. Mes patients sont dithyrambiques. » Un dosage des endorphines en laboratoire a pu confirmer cette efficacité : « On n’a jamais rien vu d’aussi producteur d’endorphines dans l’organisme, l’efficacité est supérieure à celle des quatre moyens les plus connus. » Dans l’ordre : le fou rire, l’orgasme, le contact sur la peau (comme lors d’un massage) et le sport. Dès lors, difficile de résumer les effets bénéfiques de ce Champ de fleurs...
Préventif ou curatif ? Deux études menées au Centre médical de l’université George-Washington (Washington DC) et au Hoag Memorial Hospital de Newport Beach, en Californie, avaient démontré dans les années 1990, grâce à des IRM réalisées sur une soixantaine de sujets « sans symptômes » que les problèmes vertébraux ne se traduisaient pas nécessairement par des signes apparents ou de la douleur. Les tensions et contractures musculaires agiraient-elles dans notre dos pour dégrader notre état de santé ?
« L’arthrose commence toujours par une inflammation, donc réduire l’inflammation, c’est déjà guérir », explique le Dr Baudoin, qui pointe le principal coupable, le stress et sa conséquence directe : « La baisse dramatique de nos taux d’endorphines. » Ainsi, « le Champ de fleurs guérit, oui, au stade précoce, conclut-il, il est curatif comme une brosse à dents ! »
Mieux dormir
À intégrer aux habitudes quotidiennes, le Champ de fleurs, « soigne (…) le mal au dos et ses causes à plus long terme en détendant les muscles en profondeur, en relâchant la pression entre les vertèbres, en améliorant la circulation sanguine et nerveuse dans le dos et en améliorant l’hydratation des disques vertébraux », indique de son côté le site du fabricant.
Mais « ne comptez pas sur lui pour réparer votre dos si vous avez des dommages sérieux, il ne répare pas les disques vertébraux », clarifie Alexis Mertens. Dans les cas graves, il faut bien sûr consulter et traiter la pathologie . La pratique évite aussi d’accumuler les tensions et permet de limiter l’inflammation de façon générale. Une capacité de soulagement précieuse quand on sait que 95 % des douleurs dorsales ne sont pas dues à une maladie spécifique, mais à des tensions, des mauvaises postures, des mouvements répétés ou encore au stress.
Sur le Champ de fleurs, le corps se détend parfois jusqu’au sommeil. « Je me suis endormie dessus », témoigne Jeeni, une voisine à qui a été prêté cet étrange « tapis de fakir ».
Adieu, anti-inflammatoires !
Selon les personnes, les effets à moyen terme sont variés : régulation de l’appétit, amélioration de l’humeur et même perte de poids. Des conséquences logiques et variées de la détente opérée sur le système nerveux. En cela, la méthode est profitable à tous, sans dépendance et sans effets négatifs.
S’il ne peut faire office de traitement en cas de pathologie, le Champ de fleurs remplace la prise d’anti-inflammatoires ou les injections de corticoïdes. « Carrément, appuie le Dr Claude Baudoin, la méthode produit le même soulagement sans effets secondaires et sans effet d’échappement thérapeutique », expression médicale qui signifie que le corps s’adapte à la molécule étrangère et que le traitement ne fait plus d’effet. Les effets du Champ de fleurs sur le sommeil lui permettent d'ailleurs de rivaliser avec les somnifères.
Testé par un hôpital
Si l’on en croit les témoignages présents sur les forums et sur le site du fabricant, des médecins, kinés et ostéopathes n’hésitent pas à le recommander à leurs patients. Sans surprise, le directeur de Bioloka déplore : « Le corps médical français est globalement beaucoup plus rigide qu’à l’étranger. » Une unité hospitalière de la région parisienne a pourtant choisi en 2014 de le faire tester à des patients. Mais a préféré rester anonyme avant de dévoiler ses observations.
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