Soins dentaires : les bons gestes pour de belles dents
Règle d'or n° 1 : bien mastiquer
L’implantation dentaire se joue dès la naissance. Par la suite au fur et à mesure que les dents apparaissent, l’introduction d’aliments à mastiquer continue à développer la sphère buccale. C’est pourquoi il faut encourager dès le plus jeune âge les aliments à mastiquer, surtout à partir de 3 ans, quand la dentition est en place. Comme d’autres praticiens, le Dr Carlos de Salvador Planas, président de l’association Réhabilitation neuro-occlusale (RNO), un concept d’orthodontie global, insiste : « la mastication stimule la croissance des mandibules, ce qui entraîne une bouche bien équilibrée avec suffisamment d’espace pour chaque dent ». Et regrette : « En 100 ans, si l’hygiène bucco-dentaire s’est améliorée, notre alimentation a énormément changé et comporte beaucoup moins d’aliments qui se mastiquent. »
Halte au grignotage !
Le pire ennemi des dents, c’est le grignotage ! « La consommation de petites quantités de sucre tout au long de la journée (tic-tac, café ou thé sucré voire aussi granules d’homéopathie) est particulièrement délétère et insidieuse avec des risques de paradontose », explique le Dr Élisabeth Johan-Amourette, présidente d’Odenth, une association référente qui vise à intégrer les médecines naturelles dans les soins dentaires. Dans ce registre, c'est sans conteste les sodas et jus de fruits qu'il faut éviter en priorité. Une étude australienne récente, parue dans le Journal of Dentistry en août 2014, démontre qu’ils sont capables de ronger les dents des plus jeunes en trente secondes !
L’équilibre acido-basique de la flore buccale est donc primordial, tout comme pour la flore intestinale, dont elle est le prolongement. Si le jus d’orange du matin est à bannir, le jus de citron demeure quant à lui une excellente habitude de santé à condition de prendre quelques précautions pour protéger ses dents. « Le citron alcalinise le corps mais déminéralise l’émail dentaire, alerte le Dr Catherine Rossi, dentiste énergéticienne et auteur du « Dicodent » (éd. Trédaniel, 2002 et 2005). L’émail devient alors friable et s’élimine ensuite au brossage. Pour éviter cela, après une boisson acide comme le jus de citron, il faut bien se rincer la bouche à l’eau claire, éventuellement avec un peu de bicarbonate de soude pour basifier, et surtout attendre vingt à trente minutes avant de se brosser les dents. »
Méthode et temps de brossage
On ne mesure pas toujours l’importance de ce geste quotidien. « Inflammation des gencives, accumulation de tartre, destruction des tissus environnants de la dent, mauvaise haleine et à terme perte des dents sont les conséquences d’une mauvaise hygiène buccale », rappelle le Dr Jean-Pierre Toubol, docteur en chirurgie dentaire et auteur de « Les dents, sourire, équilibre et santé » (éd. Dangles, novembre 2014). À terme, le tartre entraîne une inflammation des gencives (gingivites) puis la très redoutée parodontite. La calcification de la plaque dentaire se fait entre 36 et 48 heures : logiquement, si nous nous brossions correctement les dents, nous n’aurions pas besoin de détartrage. Alors que le temps de brossage moyen se situe entre 15 et 45 secondes, il devrait être de 3 minutes trois fois par jour (au moins deux fois). Durant le brossage, faites un mouvement rotatif et doux et massez aussi les gencives afin de les tonifier. Attardez-vous sur la jonction entre la dent et la gencive, qui délimite le milieu septique (la bouche et sa flore) du milieu stérile. Si les gencives saignent un peu, persévérez une dizaine de jours le temps qu’elles se renforcent. Au-delà, il faut consulter.
Enfin, ne négligez pas les zones d’accès difficiles : base des canines, face interne des molaires supérieures, partie arrière des dernières dents et surtout face interne des incisives (surtout près de la langue, zone importante de la plaque bactérienne). Pour finir, pensez à vous brosser la langue, surtout le matin, avec votre brosse à dents ou, beaucoup mieux, avec un gratte-langue. Ce geste d’hygiène buccale est très important en médecine ayurvédique, surtout si vous avez des problèmes d’haleine ou que vous êtes fumeur.
N’hésitez pas à changer régulièrement de dentifrices mais, sauf indication express de votre dentiste, préférez-les sans fluor et bio. Soyez également vigilants sur l’indice d’abrasivité qui peut à l’excès entraîner des usures prématurées des dents. Les dentifrices blancheurs sont les plus abrasifs grâce à des ingrédients comme le bicarbonate ou le péroxyde d’hydrogène (eau oxygénée). Enfin, n’utilisez pas le bicarbonate au quotidien : une à deux fois par semaine maximum, en frottant doucement.
Attention aux gencives qui saignent
Avec la carie, les maladies du parodonte constituent l’affection bucco-dentaire la plus fréquente et atteignent la majorité des adultes, dont 15 % sévèrement. Cette pathologie touche les tissus de soutien de la dent (le parodonte) : les gencives se rétractent, les dents se déchaussent et l’os alvéolaire est progressivement détruit. Ces maladies d’origine infectieuse sont responsables de la plupart des pertes de dents après 35 ans. Si vos gencives saignent, n’attendez pas pour consulter car la gingivite est généralement le premier stade de la maladie parodontale. Suite à une hygiène buccale insuffisante, le tartre pénètre sous la gencive qui s’enflamme, s’infecte et saigne alors facilement.
D’autres facteurs peuvent jouer, comme certains médicaments (bétabloquants), une mauvaise occlusion, le bruxisme (grincement des dents), un terrain immunitaire affaibli, le diabète mais surtout et avant tout le tabac, entraînant des pertes osseuses catastrophiques et irréversibles. « Le déséquilibre intestinal (perméabilité, flore intestinale…) est également souvent en cause, explique le Dr Rossi. La ménopause ou une carence en vitamine D sont d’autres facteurs possibles mais quoi qu’il en soit, la maladie du parodonte s’installe sur des terrains avec plaques bactériennes. Malheureusement, quand il est trop tard, la perte osseuse occasionnée nécessite des soins à vie. C’est pour cela qu’il est fondamental d’effectuer un contrôle dentaire tous les six mois. »
Certains compléments alimentaires pourraient s’avérer intéressants et bénéficient de plusieurs années de recul. C’est notamment le cas de Bio aragonite chez Sofibio : le procédé à base de nacre, breveté par le CNRS, promet de stimuler les cellules osseuses. Tricatione, du laboratoire Le Stum est un extrait de prêle, d’eau de mer, de vitamine D3 et d’huile de poisson. Ce complément lutte contre la déminéralisation et participe à une bonne dentition. « Si vos gencives saignent, pensez à consommer des omégas 3 (huile de colza ou de cameline, par exemple) et interrogez-vous avec votre dentiste ou médecin sur des carences minérales fréquentes comme le magnésium ou la silice notamment », conseille le Dr Johan-Amourette.
Fluor : c'est la dose qui fait le danger
Alors qu’une majorité de dentistes et d’instances officielles continuent de recommander des dentifrices au fluor pour renforcer l’email dentaire et limiter les caries, ils sont de plus en plus nombreux à alerter sur ses dangers. En fait, comme souvent, tout est une question de dose. En plus de sa présence naturelle dans l’environnement (air, eau et sol), de nombreuses activités industrielles rejettent des composés fluorés qui s'ajoutent à notre exposition via l’alimentation, mais également les médicaments, certaines eaux minérales et les produits d’hygiène dentaire. Le fluor renforce la dureté de l’émail des dents, un fait avéré, mais sa toxicité à haute dose est aussi avérée et a conduit de nombreuses agences de santé dans le monde à revoir régulièrement à la baisse leurs recommandations notamment pour les jeunes enfants. En France, les dentifrices pour les moins de 6 ans sont désormais très limités en fluor. Il est expressément conseillé aux parents d’accompagner leurs enfants pour empêcher l’ingestion fréquente du dentifrice.
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