Rando et jeûne, le bon chemin de la détox
Le jeûne en pratique est l’abstinence volontaire de prise alimentaire solide pendant un certain temps, défini en fonction des possibilités de chacun, de sa constitution et de la difficulté de la randonnée (5 à 15 km), de l'activité physique en plein air, pratiquée là encore selon les capacités.
Une pratique encadrée
La rando-jeûne est un programme personnalisé sur la base d’un bilan de vitalité établi par un praticien naturopathe. Il est en effet souhaitable de la pratiquer avec un encadrement de professionnels, voire de médecins quand le jeûne est prolongé. Attention là encore aux promesses spirituelles et à au côté sectaire de certains cadres. D’autre part, il convient de choisir son activité au préalable et de bien distinguer le jeûne thérapeutique et le jeûne de détoxification.
Le jeûne thérapeutique, comme il se pratique par exemple dans les cliniques Buchinger (à Bodensee sur la rive allemande du lac de Constance, et à Marbella sur la Costa del Sol en Espagne), se réalise toujours sous le contrôle du corps médical, qui pratiquera si nécessaire des analyses biologiques et y additionnera plus ou moins des techniques médicales. Le jeûne de détoxification, lui, peut être pris en charge par des praticiens de santé naturopathes formés correctement, qui jugeront des contre-indications éventuelles pour cette pratique.
Quelle qu’elle soit, l’activité physique nécessite de l’énergie sous forme d’ATP (adénosine triphosphate) fournie par le métabolisme de nos aliments, notamment glucidiques au sein des mitochondries (le fameux cycle de Krebs). La question est donc de savoir comment fournir de l’ATP pour effectuer une activité physique comme la randonnée pendant un le jeûne humide.
Avant la cure
La technique du jeûne fait peur par ignorance, mais elle est de plus en plus utilisée par des personnes en recherche d’un bien être physique et psychique. Pour effectuer cette détoxification dans les meilleures conditions et pour un maximum d’effets curatifs ou de bien-être, cette période de repos digestif doit se préparer par quelques jours pendant lesquels on limitera certains éléments comme les viandes, le café, l’alcool… Durant cette prédiète, des soins annexes peuvent être prodigués tels qu’ostéopathie, massages relaxants, méditation ou yoga. Des conférences sur la santé naturelle occupent l’esprit. Dans certains endroits, afin de rendre cette technique moins drastique et plus facilement applicable par tous, le jeûne humide peut être allégé sous forme de monodiète légère, par exemple en consommant, le matin uniquement, des jus de fruits frais et dilués (apport de glucides), des infusions ou décoctions de plantes, des bouillons de légumes… Cette cure moins drastique permet d’éviter certains malaises que peuvent rencontrer les curistes, ces « crises » n’étant en fait que l’expression intelligente de notre organisme pour s’épurer. On peut ainsi voir apparaître maux de tête, éruptions cutanées, diarrhées ou encore crises d’insomnie…
Le jeûne doit aussi être adapté pour éviter la formation d’acide cétonique, élément poison pour notre cerveau résultant de la transformation de nos graisses et pouvant engendrer une acidose cétonique et un coma diabétique. L’objectif de ce break digestif est de ne pas gaspiller notre « énergie vitale » et de permettre ainsi une auto-régénération tissulaire et organique. L’idéal est de tester pendant un ou deux jours. Si vous avez la tête qui tourne, revoyez tout !
L’oxygénation potentialise la détox
La randonnée pédestre est très bonne pendant une période de jeûne car elle permet de bénéficier d’oxygène, élément indispensable à nos différents métabolismes capitaux (lire Bio Info n° 35 page 26). Cette activité renforce les effets dépuratifs du jeûne en augmentant la combustion et l’élimination par la transpiration.
Un bon signe que vous êtes sur le droit chemin : la randonnée (comme le jeûne) doit être un plaisir ! À la fois un moyen et un loisir permettant de renouer des liens intimes avec notre corps, ainsi qu’une redécouverte de nos fonctions musculaires et de l’effort à produire.
Pour certains, cette randonnée sera plus douce à vélo, pourquoi pas en patins à roulette ou en raquettes à neige. Chacun doit trouver l'activité qui lui convient le mieux. Quant à sa durée, elle est variable, tout comme le jeûne, en fonction de plusieurs paramètres comme l’âge, le temps disponible, la motivation et l’état de santé (vitalité).
Il faut observer certaines règles élémentaires logiques, qui relèvent surtout du bon sens, comme avoir de bonnes chaussures de marche, ne pas avoir fait un repas gastronomique et être à l’écoute des limites de son corps. Quant au jeûne, là encore, malgré les préjugés stéréotypés de certains qui critiquent sans avoir expérimenté cette technique ancestrale, le bon sens et la logique doivent prévaloir sur une application stricte et irréfléchie.
La pratique doit être encadrée et bien « sentie ». Elle doit cependant cesser immédiatement lorsque le pratiquant présente des malaises et une haleine sentant l’acétone, signe qu'il y a risque d’acidocétose pour le sujet.
Quoi qu’il en soit, il ne peut être que bénéfique pour notre santé et notre vitalité de « laisser au repos » quelque temps notre système digestif et notre système nerveux, si mal menés dans notre société moderne. Cela permet une « auto-carburation » des différents déchets qui empoisonnent nos humeurs, sources de mal-être et de dysfonctionnement organique.
Réserve
Consulter avant de se lancer
La rando-jeûne est réservée aux personnes en bonne santé, présentant un profil vitaminique, glucidique et énergétique positif. En clair, aux personnes qui ont suffisamment de réserves de graisse et de sucre. Pour cela, faites-vous conseiller par un naturopathe ou un médecin pour trouver la bonne formule et faire un bilan de vitalité. Dans les cas limites, on pourra vous rediriger plutôt vers une monodiète à base de pommes, riches en glucose, de noix, amande ou noisette en automne pour ceux qui ne doivent pas trop maigrir (les aliments cuits sont plus drainants que les aliments crus) ou un jeûne de quelques jours seulement conjugué à une activité physique plus douce (nage, vélo…). Le jeûne doit rester un plaisir même s’il nécessite un effort. Si vous le pouvez, accompagnez-le par des massages, des promenades ou de la méditation. Et restez en bonne compagnie pour ne pas oublier de rire et de partager. L’état de conscience est tout aussi important que la pratique elle-même.
La rando-jeûne est un programme personnalisé sur la base d’un bilan de vitalité établi par un praticien naturopathe