Identifier la bonne huile essentielle
Parce que l’aromathérapie puise au cœur des plantes leurs propriétés actives, il faut être très attentif à ce que la plante soit bien identifiée. Sa dénomination latine doit apparaître sur l’étiquette pour indiquer sa variété exacte au sein de l’espèce botanique. Des huiles essentielles (HE) d’Eucalyptus radiata, d’Eucalyptus globulus ou d’Eucalyptus citriodora n’auront pas les mêmes propriétés. « Une plante possède jusqu’à 300 molécules, c’est un réservoir de principes actifs », rappelle l'herboriste Patrice de Bonneval, fondateur de l’École lyonnaise de plantes médicinales et des savoirs naturels. « Sa famille, son nom botanique, le lieu et le moment de la cueillette ainsi que le type de culture doivent être précisés. »
Chémotypées
De même, le chémotype, c’est-à-dire les molécules actives les plus présentes dans l’essence, doit être indiqué, rappelle aussi le docteur en pharmacie et aromathérapeute. Le thym (Thymus vulgaris) est un excellent exemple de l’importance du chémotype, puisqu’il en possède sept différents. Chaque chémotype aura sa propre indication thérapeutique.
Certaines appellations définissent la qualité d’une HE. Une huile « 100 % pure et naturelle » est garantie non modifiée ou diluée, non déterpénée, rectifiée ou reconstituée. Pour autant, s’il s’agit d’une culture conventionnelle, la présence de pesticides, par exemple dans des agrumes dont l’extraction se fait par expression à froid, n’est pas à exclure, sauf s’il est mentionné que des analyses ont été effectuées dans ce sens.
Les HE issues de l’agriculture biologique (logo AB) sont garanties sans pesticides ni OGM et obtenues par distillation sans solvants. « Des plantes propres », pour Patrice de Bonneval, qui, pour sa part, recommande tout autant la mention « plante sauvage » car « elle est plus habituée à son environnement, à se défendre. Elle est plus forte », résume-t-il. Comme pour un bon vin, le terroir serait donc un élément important de la qualité de la plante. Émilie Jolibois, ingénieur chimiste chez Aroma-Zone, confirme : « Il est bon que les huiles essentielles soient extraites localement », explique cette experte en extraits végétaux. « Un poivre de Madagascar ou un poivre du Sri-Lanka n’ont pas la même odeur, ni les mêmes propriétés », ajoute-t-elle.
Produire localement
De plus « la fraîcheur d’une huile sera plus grande » si elle est extraite sur place, « selon un savoir-faire séculaire », détaille la chimiste. Enfin, pour une traçabilité totale, chaque lot doit être identifié et accompagné de sa date limite d’utilisation après ouverture.
Côté utilisation, rappelons qu’un bon guide d’aromathérapie sera le meilleur allié pour éviter la photosensibilisation, les irritations cutanées ou la toxicité.
Le choix écologique
Ressources : des plantes victimes de leur succès
Le bois de rose. De couleur rosé et d’un grain fin, ce bois odorant a été découvert en 1925 dans la forêt amazonienne. Les Indiens l’emploient en effet depuis toujours dans leur pharmacopée traditionnelle. Depuis lors, il a été surexploité et il est désormais protégé par la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES). Recherché, donnant une huile essentielle (HE) riche en propriétés anti-âge, le bois de rose pose la question controversée du déboisement de la forêt tropicale par ses coupes sauvages et illégales. L’HE de linaloé peut être une bonne alternative au bois de rose au niveau des propriétés actives.
Le gaïac. Le bois odorant de cet arbre sauvage sud-américain est réputé plus dur que le chêne. Il produit une HE à la fragrance boisée, évoquant le santal. Son exploitation intensive en ébénisterie a conduit également à sa protection par la CITES.
Le santal blanc. Le Santalum album est une espèce en danger au Népal et en Inde où il a été surexploité pour la sculpture sur bois. Son HE est l’une des plus chères et précieuses existantes.
Le ginseng. Capable de réguler les constantes physiologiques du corps humain, cette racine réduit la fatigue, soulage le stress et améliore la mémoire. À l’état sauvage, le ginseng a quasiment disparu mais sa culture est heureusement aisée.
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