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Joyeux éco-Noël !

Joyeux éco-Noël !

Voilà à nouveau venu le temps du grand déballage de Noël. Des vitrines scintillantes, des Pères Noël racoleurs et des supermarchés grouillants. Le temps où Big Marketing, pour la deuxième fois dans l’année (la première avant les vacances d’été), nous vend du rêve avec des mots clés (« famille », « chaleur », « joie »…) destinés à nous faire consommer toujours plus. Et qui cachent une réalité qu’on décrirait plus spontanément avec des mots comme plastique, inutilité, télé, pauvreté dans le monde, bouffe et gueule de bois.

Nous ne sommes cependant pas obligés de plonger dans cette gabegie de plaisirs inutiles. À Bio Info, nous pensons qu’un Noël plus sobre est possible. Et qu’on peut faire la fête sans déranger la planète (12 % de déchets de verre en plus pendant les fêtes, selon l’ADEME, qui incite à porter un soin particulier au tri pour cette raison).

Rappelons-nous l’histoire des rois mages, dans la Bible. Après s’être laissés guider par l’étoile, ils offrent de l’or, de la myrrhe et de l’encens : trois richesses de la nature, trois cadeaux précieux qui sont aussi des remèdes naturels. Qu’il s’agisse de commémorer la naissance dans la crèche, de célébrer l’hiver ou de se réunir en famille, Noël mérite bien une décoration de fête, des cadeaux et quelques extras à table, mais pas à n’importe quelles conditions.

Une déco

Pour éviter le bling-bling et l’overdose d’objets de décoration inutiles fabriqués en série à l’autre bout du monde dans des conditions déplorables, on mise sur l’artisanat local ou équitable, sur la déco à base de matériaux de récupération et sur le home made.

Méfions-nous de la fausse récup comme du greenwashing ! Tout objet étant réalisé à partir d’une matière, il est en effet facile pour les vendeurs d’arguer de recyclage ou de récup et, souvent, d’en faire payer le prix fort. C’est d’ailleurs le critère qui doit orienter notre choix lorsqu’on fait ses courses de Noël : c’est hors de prix ? À moins de vouloir s’offrir un objet d’art, qui aura séjourné dans une galerie après être passé par les mains d’un artiste, on laisse tomber ! On peut trouver des objets ravissants à prix raisonnables. De toutes façons, rien de plus économe et écolo que la déco maison réalisée en mettant tout le monde à contribution, parents, enfants et amis.

Guirlandes en papier recyclé

Noël peut être l’occasion de faire confiance à ses propres talents artistiques et de tirer de la joie d’activités manuelles qui n’ont habituellement plus de place dans nos emplois du temps. Avant de foncer dans un magasin de loisirs créatifs, on fouille ses armoires et sa boîte à idées personnelle. Pots de yaourt en verre, tubes de carton, ficelle et rubans, chutes de tissus, vieux livres, cartes routières ou revues à jeter, restes de bougies seront votre matière pour fabriquer des photophores, des décorations pour le sapin, des guirlandes en papier recyclé (très tendance cette année !) ou de nouvelles bougies. Déployez toute votre créativité pour faire oublier l’origine de ces objets et vous verrez que vous ne serez pas déçu du résultat.

On n’oublie pas les recettes dont le charme opère toujours malgré la simplicité : oranges piquées de clous de girofle, objets recouverts de mousse et chemins de table en lierre. Si vous buvez encore (malgré tout ce qu’on vous en dit) du lait en briques, vous pouvez découper dans l’emballage des formes qui feront de jolies décorations réfléchissantes pour le sapin et que vous peindrez au dos. On peut aussi recycler ses propres décorations de Noël en repeignant des boules de Noël à la peinture bio.

Choisir son sapin

Contrairement à une idée reçue, le sapin de Noël ne contribue pas à la déforestation puisqu’il provient la plupart du temps d’exploitations agricoles, comme le rappelle sur son site l’Association française du sapin de Noël naturel. Les labels PEFC et FSC garantissent certes que le sapin provient de forêts gérées durablement et sans pesticides, mais il aura parcouru des kilomètres. Autant donc se le procurer près de chez soi (à savoir, le Morvan est la première région productrice en France), en choisissant des exploitations qui intègrent les règles du cahier des charges biologique, comme l’entreprise Bois Sud, en Ariège, dont les plants de 2009 commencent à être exploitables cette année… sans désherbage, sans engrais chimique ni traitement phytosanitaire. Mais on trouve aussi des sapins cultivés sans engrais chimiques chez Botanic.

Un sapin bio, est-ce important ?

Oui, car les monocultures de résineux dégradent souvent les sols ainsi que la biodiversité et l’utilisation de pesticides et de fertilisants y est répandue. Les méthodes de gestion intégrée ou bio se développent pour en limiter les conséquences, mais sont encore marginales. À défaut de sapin bio, le mieux est de poser des questions au producteur. 

Sapin coupé, en motte, artificiel, décoré… ?

Préférez le coupé et au naturel, bien sûr. Les sapins décorés de fausse neige blanche ou de couleur sont pulvérisés de colle qui les rendent encore plus inflammables et surtout toxiques. Enfin, ils ne sont pas recyclables. Les sapins en motte qu’on espère garder plus longtemps ou replanter sont une fausse bonne idée. Pourquoi ? Parce que la terre provient des sapinières, ce qui contribue à les dégrader tandis que la motte permet rarement de conserver assez de racines pour assurer la survie de l’arbre. Quant aux faux sapins (en PVC, en alu…), outre qu’ils ne sont pas plus romantiques qu’une plante verte affublée de guirlandes, leur production et leur fin de vie génèrent des effets environnementaux importants par rapport à leur utilisation.

Quand faut-il l’acheter ?

La première quinzaine de décembre : avant cette période, les sapins sont souvent pulvérisés avec de la colle afin de fixer les aiguilles. Vérifiez que le sapin a été coupé pendant cette période si vous voulez qu’il reste beau jusqu’à la fin des fêtes.

Et pour le faire durer…

On le place dans un pot spécial possédant une réserve d’eau (chez les pépiniéristes) et on l’éloigne des sources de chaleur. 

 

De la qualité, de l’utile

Côté cadeaux, il ne s’agit pas de faire exploser les chaussons ou de mettre à sec sa tirelire, mais de faire plaisir. Une mission devenue difficile dans des pays où l’on a déjà tout toute l’année…

D’abord, pensez à offrir des cadeaux qui ont du sens : qui font écho à un trait de personnalité ou à un centre d’intérêt de celui à qui vous l’offrez, mais qui vous reflète aussi vous-même. Faire un cadeau, au-delà de l’argent qu’on y met, symbolise le don de soi. Noël est ainsi l’occasion de porter une réelle attention à ceux qui nous entourent.

Ensuite, visez l’utile autant que la qualité (matières nobles, finitions, solidité…). Cherchez l’objet qui simplifiera le quotidien, et boudez le marketing déployé par les marques pour nous inventer des besoins imaginaires. Et évitez les gadgets inutiles. Par exemple, fuyez le « robot masseur » de Darty et préférez une véritable séance de massage !).

Oubliez pour autant le pull basique ou le livre raflé en dernière minute dans une librairie : l’utile peut aussi être agréable et original. Des sites comme Bazar Bio ou Ecocentric en donnent la preuve avec une foule d’idées écolo et bio (www.bazar-bio.fr et www.ecocentric.fr). Choisissez le premier pour des cosmétiques originaux – souvent des marques étrangères distribuées en exclusivité – et disponibles avec des petits prix (onglet « Bio et pas cher »). Le second pour une sélection raffinée qui n’oublie ni l’éthique ni la qualité. Pour Monsieur, vous pouvez y trouver un portefeuille en cuir naturel tanné de manière écologique à l’aide de tannins végétaux et doublé de coton bio (Veja, 70 €), des mitaines en alpaga fabriquées en Bolivie dans le respect des principes du commerce équitable (39 €) ou encore un étui pour ordinateur en cuir à tannage toujours végétal (Bonastre, 195 €). À chaque commande, le site finance la plantation d’un arbre en partenariat avec l’association Planète Urgence.

Enfants : pas de cadeau empoisonné !

Pour les jouets, misez sur le bois certifié. Le site Jeujouethique.com les classe selon leur provenance, leurs labels et l’éthique de l’entreprise. La marque Green Toys propose des jouets en plastique sans phtalates ni bisphénol A (www.greentoys.com), Plantoys recycle le bois des hévéas trop vieux pour produire du latex et n’utilise que des colles et peintures non toxiques. Les jeux de société Bioviva sont écoconçus dans la Drôme tandis que sur Momes-de-terre.com, vous ne trouverez que du naturel et du recyclé. Avant de faire vos courses, consultez le site de l’organisation Women in Europe for a common future (WECF, www.wecf.eu), très bien documenté sur les défaillances toxiques des jouets conventionnels, dont nous parlons régulièrement (perturbateurs endocriniens, retardateurs de flammes, blanchiment au chlore, plomb…). 

Si vous tenez absolument à ne pas oublier votre neveu ou petit-fils âgé de quelques mois, vous pouvez vous tourner vers des objets utiles qui plairont à ses parents. Une couche lavable antifuite et très « couture » à dénicher chez Hamac qui lance aussi une série limitée pour Noël (couches avec matelas jetables ou lavables, à partir de 27 €, infos sur www.hamac-paris.com). Ou un kit de lingettes en tissus pour changer ou débarbouiller bébé (Kit Éco Chou et Kit Éco Net en bambou, coton bio ou Tencel, Les Tendances d’Emma, de 25 € à 60 €, infos sur www.tendances-emma.fr).

La plus écolo des bougies

Côté bougies, un des incontournables de Noël, on évite les bougies traditionnelles dont la paraffine est issue de l’industrie pétrochimique. Préférons les bougies faites de cire végétale, le plus souvent dérivée du soja. Elles sont 100 % naturelles et ne produisent pas de suie (Florame, Botanic…). Le site d’Aroma-Zone propose des recettes de bougies naturelles à faire soi-même et qui, une fois fondues, se transformeront en beurre de massage relaxant (www.aroma-zone.fr). Encore plus écologique, il existe des supports flottants inusables qui permettent de créer soi-même des lampes végétales avec simplement de l’eau, un centimètre d’huile de tournesol et une mèche de papier essuie-tout roulé entre les doigts (chez No Ego, qui revisite ainsi la lampe à huile, 10 € les trois flotteurs, infos sur www.lampevegetale.fr ou au 06 77 82 33 03). La flamme brille 24 heures sans produire de fumée.

 

Un effet bœuf à moins de 5 €

Mais si 2012 était l’année de la sobriété ? Pas de la crise, non, de la sobriété volontaire et assumée. Ainsi, pourquoi ne pas faire le choix de plafonner volontairement son budget cadeaux ? Se jeter le défi de faire autant (voire plus) plaisir avec moins ? Mais pas question d’avoir l’air radin pour autant : le pari sera réussi si on a fait preuve d’imagination, repéré les besoins de son destinataire, trouvé la perle rare qui a du sens autant pour soi que pour lui. Bref, si on a tapé dans le mille [quelques idées à mini-prix dans notre shopping p. 24 et 25]. Dans certaines tribus nombreuses, on tire au sort quelques semaines avant la personne à qui on fera un cadeau ou bien on se fixe un montant maximal : faire un cadeau à tout le monde, mais pas à plus de 5 €…

Un cadeau home made

Si l’on souhaite simplement faire un geste ou ne pas arriver les mains vides en cas d’invitation, le livre « Je crée mes cadeaux gourmands » donne une foule d’idées de gourmandises à faire soi-même : cupcakes « tout bio » au chocolat noir et au tofu soyeux, chocolats végétaliens fourrés à la ganache, citrons confits, macarons au rapadura et crème d’orange, coffret de trois pâtes à tartiner, cuillers chocolat-mandarine pour chocolat chaud, thé de Noël ou thé « des champs » aux fleurs sauvages… Les ingrédients sont sains (fini le sucre raffiné) et les recettes très faciles à réaliser, ce qui permet du coup de soigner la présentation. 

Quand ce sera votre tour de déballer, n’oubliez pas que le papier cadeau, non recyclable, doit être jeté dans la poubelle classique.

Le livre de Sophie Macheteau « Mes petits cadeaux écolos », encourage le home made gourmand, côté cuisine mais aussi côté salle de bains. Vous pourrez offrir grâce à lui des « bonbons de bain effervescents », un « bain pétillant d’abricot », un « soin crème fouettée paradisiaque » ou encore de la « poudre d’escampette sublimatrice » réalisés à partir d’ingrédients naturels.

 

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