Bio-info Toute l'information du Bio

Boire la vie en rosé… bio ?

Boire la vie en rosé… bio ?

APÉRO - La belle saison nous incite à boire des vins plus rafraîchissants, plus légers et joliment parfumés. C’est pourquoi les rosés, avec leur robe colorée, ont de plus en plus la cote. Mais quelles différences entre les bio et les autres ?

Le rosé représente aujourd’hui près de 30 % de la consommation française de vin. En supermarché, il s’est vendu l’année dernière 5 millions de bouteilles de rosé bio, soit seulement 1,3 % des vins rosés. Pour quelles différences ? À la vigne, c’est évident : moins d’intrants de synthèse. Mais la différence se fait également à la vinification, car élaborer un bon rosé est délicat. Le vin, peu chargé en pigments, est très fragile, sensible notamment à l’oxydation qui altère sa couleur et ses arômes.

Des sulfites aussi dans le bio

L’arsenal œnologique permet donc, pour protéger le vin, d’utiliser des sulfites. Même si en bio, la quantité maximale autorisée est plus réduite, cette limite laisse toutefois de la marge au vigneron consciencieux. Une autre difficulté pour élaborer le rosé est d’obtenir une couleur rose très pâle, celle qui plaît aux consommateurs. Le collage, consistant à l’ajout de protéines qui vont éclaircir le vin, est plus limité dans le cas des vins biologiques, qui peuvent toutefois utiliser des protéines végétales.

Il existe en outre des astuces, comme des macérations plus longues, pour obtenir des rosés plus colorés, moins oxydables, ou la mise en bouteilles avec du sucre résiduel, sans filtration, pour permettre une légère continuation de la fermentation, produisant du gaz carbonique qui protège le vin. Une chose reste certaine, la qualité du raisin fera toujours la qualité du vin, et un vin bio est une alternative bien-être pour l'amateur de rosé.

 

Domaine de Pélissols Rosé, 2014
IGP Haute Vallée de l’Orb

C’est dans les hauteurs de la vallée de l’Orb, sur les contreforts du Larzac, dans le Haut-Languedoc, que Vincent Bonnal élabore ses cuvées. Après une première vie professionnelle à l’international, cet œnologue de formation est revenu au pays pour reprendre les vignes de son frère, avec un changement drastique dans la philosophie, puisqu’il a décidé de convertir l’ensemble des 6,5 hectares du domaine, dès son arrivée en 2012, à la biodynamie. Plus de travail, plus d’attention, moins de rendement, évidemment, mais des vins très prometteurs. Son rosé de l’année est un peu plus coloré que le dernier millésime, presque clairet, diront certains, ce qui peut décontenancer les amateurs de rosés pâlichons. Issu en très grande majorité de grenache, vinifié sans intrants œnologiques à partir d’une vendange parfaitement saine, ce vin est une bombe de fruits rouges, facile à boire, gouleyant, idéal pour les barbecues de l’été ou les soirées entre amis dans la lumière du soir.

Où le trouver : au domaine, www.pelissols.com et
chez les cavistes spécialisés (prix : moins de 10 euros)

 

Domaine Turenne Rosé, cuvée Camille, 2014
AOP Côtes de Provence

À l’opposé du spectre des rosés, par rapport au précédent, ce vin léger est très pâle, comme on les aime en Provence. C’est Gilles, le patron du Ballon Rouge, un bar à vin du IIIe arrondissement de Paris récemment ouvert, qui m’a fait découvrir ce joli cru du domaine Turenne, certifié bio, dans la région toulonnaise. Dans un paysage paradisiaque au pied du massif des Maures, Cécile et Philippe Bénézet élaborent ce vin élégant, aux arômes délicats de pêche et de fleurs, à la bouche alliant fraîcheur et souplesse. Dans un souci de cohérence avec des pratiques peu interventionnistes au chai, ces vignerons se sont convertis au bio au début des années 2000. Aujourd’hui, les raisins sont donc vendangés à la main et triés. Pendant les vinifications, élaborées à température contrôlée, seuls les sulfites sont utilisés, avec parcimonie, pour protéger le vin une fois les fermentations par les levures indigènes terminées. Un vin classique, à prix relativement doux pour cette appellation. 

Où le trouver : chez les cavistes spécialisés ou sur internet
(prix : autour de 10 euros).

 

Le blog de l'auteur : www.wineandthecity.fr


Vous appréciez nos articles, allez plus loin en vous abonnant au magazine en cliquant ici
Inscrivez-vous gratuitement à la newsletter
Votre inscription a bien été prise en compte 
Politique de confidentialité